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vivaBFG
13 abonnés
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3,0
Publiée le 11 septembre 2020
Pour sur, ce Maigret sort totalement de la ligne des autres Maigret que l'on a pu voir, et encore plus du héros de roman policier. A t'on déjà vu Maigret se colleter avec un criminel. Habituellement, non! Ici, il n'hésitera pas à faire le coup de poing. Peu importe, le scénario respecte assez bien le roman malgré tout et l'intrigue est complexe à souhait. On se plait à voir ce Maigret dénouer une à une les ficelles de cette intrigue et finir par nous dévoiler le criminel. Aucune allusion dans ce film même minime quant à la période tourmentée durant laquelle il a été tourné. Divertissant, pas captivant. A réserver aux amateurs de policier un peu vieilli.
Albert Préjean fut pendant les années d'occupation un Jules Maigret virevoltant qui n'hésitait pas à donner le coup de poing à l'occasion. On est bien sûr très loin des prestations beaucoup plus empesées des Harry Baur, Jean Gabin, Jean Richard et autres Bruno Cremer. Ce décalage fait dire que le Maigret de Préjean est sans aucun doute le moins vraisemblable de tous pour être davantage calqué sur le modèle du Sherlock Holmes de Basil Rathbone flanqué d'un docteur Watson (Nigel Bruce) niais et d'un inspecteur Lestrade (Dennis Hoey) fanfaron ici remplacés par les inspecteurs Lucas (André Gabriello) et Amadieu (Henri Vilbert) . Cette singularité de l'interprétation de Préjean peut paraître surprenante si l'on songe que Georges Simenon lui-même a rédigé le scénario de cette première aventure (deux autres suivront). Richard Pottier émigré d'Allemagne n'a pas la maestria de Clouzot et il a beau avoir avec lui une partie des acteurs ayant œuvré sous la férule du maître dans "L'assassin habite au 21" il ne parvient pas à retrouver la magie du polar baroque inspiré d'un roman d'André Steeman. Cette comparaison marque bien la différence entre le génie et le simple savoir faire car il faut se souvenir que "L'assassin habite au 21" est le premier film de Clouzot alors que Richard Pottier en 1943 a déjà douze longs métrages à son actif. On passe malgré tout un bon moment autour d'une enquête assez bien ficelée par Simenon où Albert Préjean s'il n'est pas le prototype du Maigret idéal nous régale par son entrain et sa gouaille. Si Gabriello zozotant est souvent à la limite du ridicule, Tissier et Roquevert dans des rôles très courts apportent exactement ce pourquoi ils ont été engagés. Et c'est sans doute ce qu'on peut reprocher à Pottier qui n'a pas davantage exploité le génie iconcoclaste des deux acteurs. Dommage.
Rien à signaler, c'est un film banal des années 40 sans aucune connotation sociétale et encore moins politique En tant que polar,il n'est pas bien réussi. Simenon a écrit des roman plus passionnants et plus clairs et Pottier y a bien caché son talent. On est loin de ''Fanfares d'amour'' le ''Certains l'aiment chaud'' français ou du ''Monde tremblera '' et de sa machine à prévoir l'heure exacte de la mort des gens. Albert Prejean ne me convainc pas comme Maigret et les autres acteurs sont trop ternes. Aucune relation affective ne se noue. Seul Gabriello et son phrasé particulier ont un peu retenu mon attention. Mieux vaut voir sur ces intrigues nos films actuels, les anciens de ce style n'ont guère d'intérêt. Malgré que Lucas le répète dix fois ce spectacle n'est guère « im...pressionnant »