Mado est un des titres les moins connu de la période Sautet des années 70, celle de César et Rosalie ou de Vincent François Paul et les autres. D'aucuns expliquent cela par la présence d'une actrice italienne peu connue dans le rôle principal. C'est un peu court. Ce qui frappe aujourd'hui, c'est la plongée assez précise, documentée, voire complexe, dans le milieu des affaires, de la corruption, et plus particulièrement de la spéculation immobilière. Le film passionnera plus les amateurs de ce type de sujet que ceux qui louent la capacité de Sautet à décrire avec tendresse mais aussi une certaine vacherie (se rapprochant en cela de Chabrol) les relations sociales et affectives d'un petit groupe d'individus. Bien sûr, il est relativement adroit à mélanger les classes sociales (homme d'affaire, chômeurs, prostituée...), tout en ménageant de constantes frontières, au travers d'une phrases, d'une attitude. Mais il échoue dans la scène finale, trop longue, trop appuyée, qui voit tout ce beau monde littéralement s'embourber, métaphore un rien paresseuse. Reste cependant le plaisir de l'interprétation, excellente dans l'ensemble, même si on retrouve beaucoup d'acteurs dans un rôle sur mesure (Guiomar, Denner, Romy Schneider...).