Et Dieu créa...Barbarella.
Du cinéma de Roger Vadim, l'homme qui aimait ses actrices ( au propre comme au figuré), perdurera la silhouette entièrement nue de Brigitte Bardot, derrière un drap, dans "Et Dieu créa la femme", mais aussi celle, sans aucun drap, de Jane Fonda dans le générique d'anthologie de "Barbarella". L'actrice américaine, au corps sculptural, défile dans un tas de combinaisons, des plus sexy, dessinées, pour l'occasion, par le grand couturier espagnol Paco Rabanne. L'intérêt du film, adapté de la bande dessinée d'héroïc-fantasy de Jean-Claude Forest, repose surtout sur son univers psychédélique, aux décors ultra-kitsch ( plus kitsch que ça, tu meurs !), plutôt que sur son histoire, qui est plus un leurre qu'autre chose. Barbarella est envoyée pour sauvegarder la Terre, qui est en péril depuis que l'inventeur Durand-Durand a disparu. Ce savant fou, perturbé par ce monde qui ne connaît que les plaisirs de la chair, a créé une arme destructrice pour éradiquer ce qui lui paraît être la plus grande des absurdités. Dans sa mission, elle va côtoyer des êtres plus mystiques, les uns que les autres : des clones ( forcément, puisque l'action se situe en l'an 4000 !), des poupées aux dents acérées, un ange aveugle ( la réplique parfaite de Terence Stamp dans "Théorème" de Pasolini) perdu dans un labyrinthe ( Icare égaré dans son dédale), un tyran et ses samouraïs, ou encore des perruches aussi dangereuses que "Les oiseaux" d'Hitchcock,... "Barbarella" marque le début de la libération sexuelle ( et donc féminine), dont la philosophie serait " faites l'amour pas la guerre !... Love !" Cultissime par son côté ringard inégalé.