Ah, « Barbarella »... Sincèrement, rien que pour ce générique mythique de kitscherie et de malice sur une musique endiablée que je trouve personnellement absolument géniale, je vous encouragerais presque à le voir. D'ailleurs, pendant un petit moment j'ai en bonne partie adhéré à ce délire « so 60's », assumant son univers complètement farfelu avec un certain charme, la rencontre avec les différents personnages, les « obstacles » se dressant devant l'héroïne étant suffisamment drôles et pas trop mal amenés pour que l'on adhère un minimum. Seulement, nous finissons par arriver dans le repaire « maléfique » et là, les choses se gâtent très sérieusement. Roger Vadim semble complètement lâcher l'affaire, le rythme devenant souffreteux et presque pénible à suivre, l'ennui en devenant parfois assommant. Alors certes, il y a un ou deux moments assez drôles (je ne sais pas si la partie avec David Hemmings m'a amusé ou désolé), la bande-originale reste un délice pop collant parfaitement à ce monde totalement absurde, mais cela devient vraiment trop ridicule, trop n'importe quoi pour que la bienveillance de départ ne se transforme pas en réel agacement. Après, il faut reconnaître que dans le genre emblématique de son époque et totalement inclassable, on fait difficilement mieux, la présence de Jane Fonda (alors épouse du réalisateur) dans le rôle-titre étant évidemment l'argument majeur de l'entreprise : elle est irrésistible de fausse naïveté dans des tenues follement sexy, son « strip-tease » d'ouverture n'étant, à mon sens, pas loin d'être culte (oui, ces quelques minutes m'ont bien émoustillé, je l'avoue volontiers!). Une très grosse curiosité, un peu (beaucoup) nanar sur les bords, sauvée par un mélange de nostalgie, d'amour du cinéma bis, de bonne musique et une dimension profondément absurde parfois sympa, à l'image de cet innénnarable dénouement : à voir pour le croire ! A vous de connaître votre seuil de tolérance afin de savoir si une actrice de rêve et quelques minutes de bonheur justifient de s'imposer autant de vacuité typiquement « vadimienne » : j'avoue que mon cœur balance...