Bon Joy Ride est un film appréciable, mais qui au final n’est pas tellement au dessus du film de Morneau, qui est une suite indirecte de celui-là.
Au casting le film a eu l’intelligence de s’appuyer sur un trio tout à fait plaisant et fun, et surtout aux personnages complémentaires. Steve Zahn est plutôt bon, mais il est peut-être un peu trop caricatural par moment, ce qui a tendance à faire un peu baisser la tension du métrage. Il est vrai aussi qu’il n’a pas le rôle le plus aisé. A ses cotés Paul Walker est plus juste, donnant une prestation sobre et efficace. Leelee Sobieski vient apporter la touche féminine au métrage, et c’est toujours un plaisir de la voir, même si elle ne fait pas d’étincelles particulières ici. En fait on sent quand même un peu trop qu’elle arrive comme cela parce qu’il faut faire rebondir le métrage et parce qu’un film sans une jolie jeune femme c’est moins fun, mais son personnage n’est pas très bien bâti. Reste que je préfère le film avec Leelee Sobieski même mal utilisée, que si le film ne l’avait pas fait intervenir. Un film de ce genre sans une charmante damoiselle ce n’est pas pareil quand même. Pour le reste du casting bon, pas grand-chose à dire.
Le scénario est sympathique, mais a quelques loupés. L’omniscience du camionneur est quand même un poil agaçant, et casse un peu la crédibilité de l’histoire qui partait sur des bases très solides. Après il y a de l’action, de bonnes scènes de tension, notamment sur la fin, mais le film aurait pu être clairement plus méchant, et jouer la carte de l’humour bien noir, surtout compte tenu de la première demi-heure. Au bout du compte le film reste un peu lisse et ne s’élève pas énormément au-dessus du rang de série B divertissante, mais sans plus.
Niveau réalisation je n’ai pas grand-chose à redire. On sent un réalisateur concerné, expérimenté, qui s’amuse bien avec son sujet et délivre quelques belles séquences. Tout le dénouement notamment est bien mené, il y a des passages très plaisants comme celui de la station-service, et au final Joy Ride bénéficie beaucoup il faut l’avouer de la maitrise de Dahl qui le tire vers le haut. Côté décors et photographie, le film ne fait pas œuvre d’originalité particulière. On se retrouve comme souvent sur les grandes routes désertes de l’Ouest américain, avec les paysages désertiques, les stations miteuses, les villes défraichies et leurs motels vulgaires, avec une photographie qui privilégie le nocturne. Bon c’est élégamment fait, rien à dire, mais ce n’est pas très surprenant depuis Duels ou Enfer mécanique. A noter que le film ne se veut pas du tout sanglant ou horrifique, à l’inverse du film de Morneau, et que la bande son aurait pu faire l’objet de plus d’attention. Un film comme cela laisse un choix assez large et assez sympathique tout de même pour la bande son.
Au bout du compte Joy Ride n’est pas aussi percutant que je le supposais, surtout en voyant la différence de réception entre cet épisode et celui de Morneau. Clairement ces deux films font des choix opposés sur un même thème. Ca à son intérêt aussi, et dans l’ensemble ce Joy Ride est quand même plus classieux, plus raffiné, Dahl est un peu plus esthète que Morneau. 3.