Une nouvelle fois, Ridley Scott nous montre qu'il est plus un homme d'images qu'un homme de lettres. Avec La chute du Faucon Noir, je trouve que ce n'est pas un si mauvais point que ça car le film retranscrit avec grâce une bataille dantesque, époustouflante, violente mais certainement pas épique. Au début du film, on plante le décor : en 1993, l'état-major américain charge une troupe de marines d'intervenir en Somalie pour arrêter un chef de guerre local. La mission tourne au cauchemar lorsque le commando se retrouve pris au piège par les forces rebelles somaliennes.. Je n'irai pas jusqu'à dire que le scénario est inexistant car le film s'assume clairement comme un film d'action hyper-cataclysmique en se démarquant de tout positionnement géopolitique. Le problème, ce sont les personnages. Ceux-ci sont introduits à la va-vite, sans aucun développement, et chacun n'a aucune autre personnalité que sa propre fonction. C'est réellement frustrant car durant tout le film, à aucun moment on n'éprouve d'empathie pour ces soldats et ce même lorsque certains d'entre eux passent l'arme à gauche. De plus, il n'y a pas vraiment de tragique dans le film ou du moins quand il y en a il est vite expédié. Par exemple,
à un moment un personnage va se retrouver gravement blessé et finit par casser sa pipe sur son lit de malade, mais aucune musique, aucun mouvement de caméra ne vient sublimer ce moment.
C'est réellement dommage d'être face à un film de guerre où les personnages ne sont pas mis en avant ! Néanmoins, comme toujours, on ne peut pas reprocher à Ridley de ne pas savoir manier la caméra car il offre un film réellement noir, violent, retranscrivant la bataille de façon gigantesque, parfois gore même, et très efficace dans sa représentation des combats. Les acteurs sont de bons niveaux bien que leurs personnages ne soient pas vraiment développés : on retient surtout Josh Hartnett, mais surtout des petites têtes qui deviendront connues par la suite comme Ewan McGregor, William Fichtner, Tom Hardy, Kim Coates, Nikolaj Coster-Waldau, Ioan Gruffudd entre autres. Pour les amateurs de très grands spectacles, de films de guerres grandioses, d’œuvres qui ne se prennent pas la tête, mais à éviter si vous recherchez une œuvre de guerre épique à prise de position.