La chute du faucon noir est à l’instar de Il faut sauver le soldat Ryan un des films de guerre les plus fameux de ce début de XXIème siècle, et son visionnage est à la hauteur de sa réputation. C’est un excellent film dans le genre, un cran en dessous cependant en terme de puissance et de souffle du susnommé de Spielberg.
Côté casting on retrouve toute la crème des interprètes masculins pour la plupart en devenir à l’époque, et n’ayant pas forcément tous bien tournés d’ailleurs. A côté des rodés comme Sizemore ou Sam Shepard, on se retrouve avec une pléiade de noms connus assez remarquable : Hartnett, McGregor, Bana… Globalement ils se débrouillent tous tout à fait efficacement, livrant des prestations très satisfaisantes de personnages réels donc, et contrairement à la crainte qu’on aurait pu avoir, ils ne se marchent pas sur les pieds. C’est quand même bien car c’était un des risques, qu’avec autant d’acteurs et de surcroit d’un niveau comparable, ils finissent par empiéter les uns sur les autres. Quelques mentions spéciales, surtout à Fichtner, qui trimballe sa trogne singulière dans le film.
Le scénario est basé sur des faits réels, repris avec un vrai souci d’authenticité par Scott, ce qui aboutit de fait à un métrage aux fondations très solides. Rien à redire de particulier. Scott réussit à la fois un vrai film à grand spectacle, un métrage d’action impeccable, tout en respectant le réalisme de son histoire, et en respectant la mémoire des victimes. Il ne sombre pas dans le racolage facile, il évite aussi le trop larmoyant, et offre un film finalement sobre, au récit simple mais tout à fait percutant. Toutefois, contrairement à Spielberg, et comme dit plus haut, il a du mal à prendre de l’ampleur sur son sujet. C’est peut-être voulu, pour rester dans l’immersion, mais cela tend un peu à donner une grande linéarité au film. En gros quand l’action est partie il n’y a pas réellement de changement de rythme en cours de route, Scott ne prend pas le temps de se retourner sur les évènements qui se déroulent.
Visuellement c’est parfait. Scott offre une mise en scène grandiose, à la fois spectaculaire et presque intimiste par moment. Il change de plan avec une facilité déconcertante, on retrouve tout son sens de l’action, toute sa capacité à mettre en valeur les combats, et son exploitation des décors est lumineuse. Bref, du grand art. La photographie est elle aussi remarquable. Pas trop grillé par le jaune du soleil, habituel dans des films se déroulant sur l’Equateur, elle à un rendu tout à fait plaisant, et les décors, la reconstitution de Mogadiscio est non moins réussie. On s’y croirait, vraiment. Niveau action c’est impeccable. Souci de réalisme et sens du spectacle coïncide pour un résultat détonnant et explosif. Les amateurs se régaleront. Sinon La chute du faucon noir est comme on peut l’imaginer violent. II n’est pas ultra-sanglant, moins que le film de Spielberg cité. Je dirai qu’on reste dans des clous normaux pour un film de guerre. Enfin, la bande son est magistrale. Son ton pourra par moment surprendre, mais le résultat est hautement concluant, et participe beaucoup de la réussite de l’ensemble.
En somme La chute du faucon noir est un film que je conseille vivement. Ridley Scott livre un métrage mémorable, qui trouve sans difficulté sa place dans les grands films de guerre. Absolument incontournable pour les amateurs du genre, il est aussi tout indiqué pour les amateurs d’histoire récente, car Scott ne trahit par sa matière, et il est tout simplement conseillé aux cinéphiles plus largement, car les qualités du métrage forment un long chapelet. 4.5