L'idée d'adapter L'Île au trésor ne date pas d'aujourd'hui. Ron Clements et John Musker ont élaboré ce projet il y a déjà dix-sept ans mais à l'époque les techniques étaient trop limitées pour le rendre réalisable. Il a fallu attendre le développement de l'animation assistée par ordinateur pour relancer la projet. La planète au trésor a ainsi demandé plus de quatre années et demi de travail pour sa conception.
Le compositeur James Newton Howard avoue avoir voulu rendre hommage aux grands films d'aventure par ses compositions :"Cette musique est l'aboutissement de beaucoup de choses que j'ai essayé par le passé. Elle s'inscrit dans le riche héritage de Erich Wolfgang Korngold, Dimitri Tiomkin et Max Steiner, et des films d'aventures flamboyants qu'ils ont aidé à créer."
L'animation recquiert souvent un travail d'équipe. Un personnage comme celui de John Silver exige au moins un minimum de deux personnes. Glen Keane commence par dessiner des esquisses de chaque scène. C'est lui qui définit les émotions du personnage, son timing et ses mouvements. Eric Daniels scanne ensuite tous les dessins et retravaille tous les dessins de manière numérique. Une des grandes difficultés techniques du film a ainsi été de mêler l'animation à la main et les images numériques. Plus de 350 artistes ont travaillé sur le projet.
Morph n'est pas un personnage comme les autres. C'est le seul à être doublé par la même voix en français comme en anglais à savoir Dane A. Davis. Cette créature étrange aurait par ailleurs été inspiré à l'animateur Mike Show par "un chiot, son fils et une lampe à lave".
John Rzeznik a écrit et interprété les deux chansons entendues dans le film. L'artiste est surtout connu pour son travail au sein du groupe de rock les Goo Goo Dolls. Les deux chansons de La Planète au trésor sont ses premières oeuvres en solo. David Hallyday prête sa voix au composition de Rzeznik pour la version française.
Pour les besoins de La Planète au trésor, les animateurs ont eu recours à une technique jusqu'ici limité le "Deep Canvas". Ce procédé consiste à peindre sur des formes géométriques 3D animées par ordinateur. Les traits de pinceaux adhérent à des points fixés à l'espace et se déplacent au gré des mouvements. Cette technique permet la fluidité et la précision de l'infographie tout en conservant le style particulier du dessin traditionnel. Grâce à cette nouvelle technologie, tous les éléments lumière, couleur et densité peuvent être modifiés et la caméra peut être axée n'importe où dans le décor et s'y déplacer.
En définissant le style visuel de leur film, Ron Clements et John Musker ont voulu transposer le roman de Robert Louis Stevenson dans un univers de science-fiction. Le premier s'explique : "Nous souhaitions créer un nouveau monde qui n'appartienne ni au passé ni au futur. J'ai toujours apprécié la science-fiction et depuis que j'ai commencé à travailler chez Disney, j'ai eu envie de traduire ce genre dans un film du studio. Mais je ne voulais pas de quelque chose de high-tech ni de trop futuriste qui pourrait devenir daté. L'Île au trésor m'a semblé idéal parce que l'intrigue est intemporelle. Nous avons voulu faire notre film comme si Stevenson avait écrit un roman fantastique et de science-fiction. C'est comme si le futur était vu depuis le XVIIIème siècle. Il n'y a ni ordinateurs, ni télévisions, mais plutôt des éléments du siècle passé qui aurait pu être transplanté dans le futur. L'alliance des symboles de la piraterie et de l'univers donne un résultat surprenant de cohérence. Nous avons abouti à notre propre combinaison d'éléments en nous inspirant fortement du passé afin de lui donner une chaleur dont le genre est habituellement dépourvu."
L'école de peinture Brandwyne a été une des sources d'inspiration visuelle pour La Planète au trésor. Des artistes comme Howard Pyle, Maxfield Parrish ou N.C. Wyeth, appartenant à ce courant, étaient déjà les illustrateurs de l'édition Scribner de 1911 du roman de Robert Louis Stevenson, L'île au trésor.
La Planète au trésor est une adaptation de L'Île au trésor, le roman d'aventure de Robert Louis Stevenson publié en un volume en 1883. L'ouvrage a déjà suscité de nombreuses adaptations cinématographiques parmi lesquelles on peut citer L' Ile au tresor de Victor Fleming, L' Ile au tresor de John Hough avec Orson Welles ou L' Ile au trésor de Raoul Ruiz.
Pour la première fois, les couleurs d'un film d'animation ont été créées par ordinateur. Dan Cooper, qui a supervisé les décors, justifie ce choix : "On procède toujours en peignant touche par touche, mais au lieu d'utiliser un pinceau, on emploie un stylet. Obtenir ce style visuel "peinture à l'huile" à la main aurait été impossible parce qu'il faut compter six mois à un an de séchage par peinture. Avec l'ordinateur, on obtient exactement le même aspect instantanément !" Cette approche "peinture à l'huile" n'avait pas été utilisé depuis Bambi, il y a soixante ans.
Ron Clements et John Musker, les deux réalisateurs de La Planète au trésor n'en sont pas à leur coup d'essai. C'est à eux que l'on doit déjà Basil, détective privé, La Petite Sirène, Aladdin et Hercule.
La Planète au trésor marque la troisième collaboration de James Newton Howard à un film d'animation Disney. Il avait auparavant composé les musiques de Dinosaure et Atlantide, l'empire perdu. James Newton Howard a par ailleurs été nommé cinq fois à l'Oscar. Il a travaillé sur plus de 70 longs métrages dont trois films de M. Night Shyamalan.