J’ai un souvenir un peu lointain de la Maison des mille morts, et même s j’avais trouvé le film de très bonne facture, il ne m’avait pas complètement convaincu. Il est vrai que le casting est sympathique, avec une vraie famille de tarés parfaitement bien rendue par des acteurs investis. Sid Haig notamment, avec un personnage haut en couleur s’impose et vole un peu la vedette à ses partenaires. Il me rappelle un peu un des monstres d’un vieux jeu vidéo, Killing time, et c’est franchement excellent. Le film possède aussi un scénario basique, mais plus originalement mené qu’un bête slasher, et avec une fin comme on les aime. La maison des mille morts de ce coté traduit bien le style Rob Zombie, bourrelé de références mais, parce qu’il les maitrise, capable de se distinguer. Le film est d’ailleurs bien rythmé, et malgré quelques passages un peu longuets ou inutiles, il n’est pas ennuyeux, bien relancé à chaque fois par des rebondissements ou des scènes gores. De ce coté là Rob Zombie se lâche, il y a de nombreuses scènes aux effets sanglants (des viols et des humiliations aussi) et déplaira probablement à ceux qui ne sont pas trop adepte du torture porn. La photographie est très typée, il a plus d’une fois des effets un peu « grindhouse » et une bonne musique (un minimum avec un réalisateur musicien). La mise en scène se défend et fait bien monter la tension (notamment dans le tunnel). Au final voilà un bon métrage, mais qui pour moi a quelques limites. D’abord, quant il y a presque plus de tueurs que de victimes, je trouve qu’il y a un aspect bancal. Ensuite si les tueurs en question sont très bien travaillés, avec des personnalités bien creusées, ce n’est pas le cas des victimes, typiques du slasher de base. C’est d’autant plus regrettable car on ne s’attache pas vraiment à des coquilles vides, du coup les scènes de mise à mort sont moins touchantes et poignantes que prévu. Par ailleurs si le film s’avère globalement déjanté mais sérieux, il y a quelques délires pas vraiment bien venus (la mort de Bill Hudley entre autre). Trop peu nombreux et en même temps trop présents, on a l’impression qu’ils font tâches au milieu du reste. Il y a un moment donné il faut faire un choix, et Rob Zombie donne l’impression de chasser plusieurs lièvres (ou lapins pour donner une petite référence à un passage du métrage) à la fois, et de se perdre un peu. Faut dire qu’il y a un peu de tout dans La maison des mille corps, et encore une fois, même si cela nourri l’originalité du scénario, même si le réalisateur les utilise intelligemment, le film est presque trop riche pour être pleinement satisfaisant. Au final un bon film, que je conseille, même si la violence de celui-ci, sa crudité, son absence presque total d’humour (ou alors à la limite de la perversité morbide) l’interdit clairement aux spectateurs non avertis. Bref, si vous n’êtes pas un habitué du cinéma d’horreur, essayez de ne pas commencer par House of 1000 corpses.