Le personnage de Pinocchio a été créé en 1883 par l'écrivain italien Carlo Collodi. Originaire de Florence, journaliste de formation, Collodi aurait donné naissance à Pinocchio afin, dit-on, d'éponger de nombreuses dettes. Dès sa parution, le récit du petit pantin de bois dont le nez s'allonge dès qu'il ment devient une fable universelle. Un mythe est né.
Le Pinocchio de Roberto Benigni n'est pas la première adaptation cinématographique de l'oeuvre de Carlo Collodi. Parmi les versions les plus célèbres, notons le dessin animé Pinocchio de Luske Hamilton et Ben Sharpsteen en 1940, ainsi que Les Aventures de Pinocchio, réalisé par Luigi Comencini en 1972. Plus récemment, deux nouvelles adaptations ont vu le jour : Pinocchio de Steve Barron, en 1996, et Pinocchio et Gepetto de Michael Anderson, en 1999.
Résumant l'histoire de Pinocchio, Roberto Benigni la décrit à la fois comme "un roman, un récit, un conte de fée, et nous vivons chaque jour comme dans un conte de fées, nous vivons sur une étoile. Pinocchio est une histoire cruelle, comme toutes les histoires sur l'humanité, elle fait pleurer, elle n'est pas triste mais cruelle, elle n'est pas mélancolique mais bouleversante, sans le vouloir véritablement. C'est une histoire qui réveille nos craines d'enfant !"
Une multitude de petits signes du destin ont convaincu Roberto Benigni de réaliser Pinocchio. Avec son enthousiasme légendaire, l'Italien raconte : "Quand j'étais petit, ma maman me disait toujours : "Si tu dis des mensonges, ton nez s'allongera comme celui de Pinocchio et puis Dante Alighieri t'enverra en enfer !" Puis un jour, je vis par hasard la statue de Dante Alighieri sur une place, et avec le nez qu'il avait, j'ai pensé que Pinocchio, c'était lui. Encore un signe..."
Autres signes du destin révélateurs selon Benigni : son lieu de naissance en Toscane, à quelques kilomètres seulement d'où est né Pinocchio, ou encore la comparaison physique que de nombreuses personnes établissent entre le cinéaste et le pantin de bois, notamment Federico Fellini, qui surnommait Benigni "Pinocchieto" (petit Pinnochio).
Pour Roberto Benigni, l'histoire de Pinocchio fait partie du patrimoine de chacun. "Ce sont comme les choses qui arrivent sans vraiment arriver, qui se produisent sans se produire, qui nous accompagnent depuis toujours", explique le réalisateur transalpin. "Quelqu'un se réveille un matin et se dit "c'est une évidence", et il a l'idée de réaliser Pinocchio. C'est naturel. Un matin, je me suis senti comme ça, c'est l'un de ces chemins que l'on prend sans demander d'indications."
Pinocchio bénéficie du soutien de nombreux grands techniciens du septième art. Il est d'abord le cinquième film de Roberto Benigni (sur six réalisations) dont l'écriture a été confiée à Vincenzo Cerami. Parmi les personnes ayant travaillé sur Pinocchio, retenons notamment, pour la musique, Nicola Piovani (déjà à l'oeuvre sur La vie est belle), la costumière Danilo Donati (fidèle de Pier Paolo Pasolini et de Federico Fellini) ou encore le directeur de la photographie Dante Spinotti, dont la carrière internationale l'a amené à travailler sur des productions comme Heat, L.A. Confidential ou le récent Dragon Rouge.
Avant qu'il ne prenne seul les commandes de son Pinocchio, Roberto Benigni avait effectué des essais pour le cinéaste Federico Fellini. Ce dernier, décédé en 1993, souhaitait en effet ardemment adapter lui-même sur grand écran l'histoire du petit pantin de bois. Avec Pinocchio, Benigni réalise donc le rêve de son vieil ami Fellini, avec lequel il avait tourné La Voce della luna en 1989.
Avec Pinocchio, Roberto Benigni collabore à nouveau avec sa compagne Nicoletta Braschi. Rencontrée en 1983 sur le tournage de Tu mi Turbi, elle officie depuis régulièrement en tant que productrice et actrice des films de son époux.
Doté d'un budget très lourd avoisinant les 40 millions d'euros, Pinocchio est quasiment rentré sur ses frais, et ce uniquement grâce aux recettes du film sur le territoire italien. La fable de Roberto Benigni y a en effet déjà rapporté plus de 35 millions d'euros.
Pinocchio est tout simplement le plus gros démarrage réalisé par un long métrage en Italie. Sorti le vendredi 11 octobre sur 940 copies, la fable de Roberto Benigni a rapporté un peu plus de 9,5 millions d'euros de recettes pour son premier week-end d'exploitation. Le film détrône Le Seigneur des anneaux : les deux tours, qui détenait le précédent record avec près de 6,8 millions d'euros sur la même période.