Derniers Avis sur Âme noire

Un drame psychologique de Roberto Rossellini, mèconnu et valable sur bien des plans, dont l'influence d'un certain Michelangelo Antonioni se fait ressentir dans plusieurs scènes clès du film! L'oeuvre commence comme dans un film de Risi et se termine comme dans un film d'Antonioni! Vittorio Gassman est comme toujours remarquable, un homme en crise au passè agitè qui porte à sa femme une passion telle qu'elle lui fait oublier ses erreurs! Du moins dans la première partie avant l'arrivèe de l'excellente Nadja Tiller! A prèsent, ils sont seuls au monde, Adriano et Marcella! Elle a tant de choses à lui apprendre mais n'attend plus rien de personne si ce n'est que lui! Marcella ne fait pas seulement allusion aux joies! Elle est prête à tout pour être près de Adriano! Elle veut l'aider à construire une vie meilleure, plus simple, plus normale, faite de choses vraies! ils devront s'adapter! ils seront pauvres mais heureux et tranquilles! Adriano et Marcella devront supporter avec courage de n'être que deux personnes banales! Et les mauvais jours passès ensemble ne seront plus qu'un mauvais souvenir! ils effaceront aussi le souvenir de la fugue de Marcella et même si cette dernière est une jeunette comme le dit Adriano, elle aura beaucoup de choses à lui apprendre! Cependant, "Anima nera" s’achève sur une ombre de mystère! Est-ce que Adriano croit à ce renouveau avec Marcella ou pas du tout ? Le mystère reste entier [...] Se souvenir aussi des belles choses, de la scène d'intro à Pise, du morceau revisitè au saxo de "The Wizard of Oz" ou d'une conversation entre Gassman et Tiller près d'une plage avec l'affiche d'antan « gelati motta » en arrière plan...

Ce n'est ni le meilleur film de Rossellini ni la meilleure prestation de Gassman. Pourtant ce portrait d'un minable bonimenteur, un peu gigolo, un peu escroc, très lâche, ne manque pas d'intérêt. Gassman a d'ailleurs souvent incarné des personnages de ce genre, par exemple dans Il sorpasso de Dino Risi, nettement meilleur. Le principal défaut de ce film est d'être particulièrement bavard, comme l'était fréquemment la comédie italienne de cet époque. Quelques scènes, comme celle du stripstease, sont non seulement datées mais franchement mauvaises. Néanmoins, ça se laisse voir assez agréablement.

Un Roberto Rossellini très méconnu mais sûrement pour la simple et bonne raison qu'il est mauvais.
Mauvais car l'ensemble ressemble souvent plus à un roman-photo qu'à la subtile étude psychologique d'un homme qui ne croule pas sous les scrupules quant à manipuler ses relations pour atteindre ses objectifs. Le fait que les comédiennes ne soient guère convaincantes et que le film s'avère beaucoup trop bavard n'aident pas c'est sûr.
Seul Vittorio Gassman, mais sans faire les étincelles auxquelles il avait habitué le spectateur, s'en sort honorablement dans le rôle principal. La scène finale est malgré tout pas mal et prouve que si le réalisateur de "Voyage en Italie" avait été beaucoup plus rigoureux et inspiré le résultat aurait pu être très bon.

La réalisation et les acteurs sont bons mais il manque l'émotion.