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Kurosawa
578 abonnés
1 509 critiques
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4,0
Publiée le 24 décembre 2017
Expérience plastique et sonore époustouflante, "Millennium Mambo" alterne moments purement expérimentaux et scènes relatant le quotidien d'un couple en crise. Le film est à vivre comme un trip, plus langoureux que planant, qui englobe la vie sentimentale de Vicky dans un ordre chronologique toutefois perturbé par une voix-off décalée, d'abord en avance sur l'image, puis dans le même temps avant d'être en retard. Ce rapport trouble image-voix est un des moteurs poétiques du film, de même que l'abondance de néons (ceux du tunnel de la séquence d'ouverture mais aussi ceux des boîtes de nuit et de l'appartement) qui participent également à une atmosphère mi-électrique mi-ouatée. Par sa mise en scène faite essentiellement de plans-séquences presque imperceptibles tant les mouvements de caméra sont lents, Hou Hsiao-hsien développe un pouvoir hypnotique singulier qui fonctionne autant dans des scènes réalistes et banales (les disputes du couple) que dans les passages rythmés par la musique électronique et composés d'images qui rappellent celles de Wong Kar-wai. "Millennium Mambo" relate le trajet d'une jeune femme désorientée, perdue entre la ville et la campagne, le jour et la nuit, la chaleur et la neige, qui ignore certainement ce qui l'attend au bout d'un tunnel où les lumières artificielles s'effaceront peut-être devant une obscurité bien réelle.
Très beau film, le plan séquence du début, l'utilisation de la musique, le travail sur l'image, en font un film très soigné, même si quelques points pourraient être améliorés, ce film n'en est pas moins très intéressant.
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3,5
Publiée le 1 juin 2014
Difficile de cerner le cinèma de Hou Hsiao Hsien! Ce film, un de ses plus radicaux, suit la dèrive de jeunes gens passant leur temps à fumer et à boire dans des boîtes de nuit, s'enivrant de techno et se complaisant dans leur refus d'affronter le monde! Sur une histoire, somme toute banale, le rèalisateur taïwanais construit un film planant souvent fascinant, illuminèe par la beautè de son actrice principale! Pour ce long-mètrage (très rèputè et unanimement saluè par la critique) que, forcèment, on attendait beaucoup après le très beau "Good Men, Good Women", Hou Hsiao Hsien a mis tous les atouts de son côtè! Alors, il n'y a pas de raison de s'en priver surtout quand l'actrice principale se nomme Qi Shu qui partage sa vie et ses sentiments entre deux hommes. "Millennium Mambo" commence par un plan sèquence dans un tunnel interminable èclairè par des nèons, qui, en termes d'esthètique, est un règal! Du coup, ce film donne souvent l'impression d'un long tunnel que Qi Shu dynamise avec une remarquable ferveur! Cette dernière èmane d'une incroyable assurance pour ce rôle qui la rèvèle au monde entier et surtout une extrême beautè qui ne peut laisser insensible! On reste ensuite avec des images plein les yeux, mais le coeur, lui, reste ètrangement vide! Le rèalisateur prèfèrant la forme au fond avec un sens saisissant de la mise en scène! En compètition au festival de Cannes de 2001, c'est une oeuvre destinèe surtout à ceux qui aiment les plans sèquences plus ou moins longs, serrès et mouvementès, les ambiances èvanescentes et les cadrans lumineux bleutès! Ce n'est certes pas un film pour tous (certains y verront un drame longuet et ennuyeux), mais un grand professionnalisme à tous les niveaux techniques de la rèalisation de Hou Hsiao Hsien qui filme cette dèrive comme un trip hypnotique soutenu par le rythme très particulier de magnifiques plans-sèquences! Musicalement parlant, « A Pure Person » de Lim Giong est une merveille qui fait naître chez le spectateur une curieuse sensation de vertige...
Je suis allé voir ce film poussé par les bons échos de la presse. Grosse déception, je me suis rarement autant ennuyé au cinéma! Si je n'étais pas accompagné je serais parti avant la fin. L'histoire : on voit l'héroine trainer son mal être les 3/4 du film fumée cloppes sur cloppes et boire pendant de longues séquences ou ils se passent rien. La jolie héroine s'emmerde et nous aussi!!!! Seul point positif, la photo superbe! Sinon le film le plus chiant qu'il m'est été donné de voir (la séquence de fin est incroyable dans son genre....)
Voici un film qui joue tout sur son charme, mais qui le fait avec brio. On est séduit par le charme des images aux colorations oniriques ; on est séduit aussi par une bande-son envoûtante ; enfin, on est charmé par la seule Shu Qi, rayonnante de beauté et de délicatesse. En somme, une histoire qui peut sembler banale mais qui prend tout son relief grâce à cette réalisation subtile qui nous accroche tout le long du film. Une perle.
"Millennium Mambo" séduit et déçoit à la fois. Il séduit parce que sa magnifique pertinence quant à la perte de sens de la vie moderne (le grand thème des années 60, revitalisé depuis un moment par les cinéastes Taiwanais en général) s'appuie sur la présence infiniment séduisante de Shu Qi. Il déçoit en alternant plusieurs systèmes formels, dont l'hétérogénéité finit par nuire à la beauté et à la force de l'ensemble : on passe d'un cinéma formaliste aux thèmes et à la manière furieusement "Wong kar Waiens" - sans le romantisme échevelé - à des scènes brutes de conflits physiques, qui ne sont pas sans rappeler Pialat et "A nos Amours" (sans parvenir au sentiment d'écorchement et d'élévation de ce dernier). Le meilleur est sans aucun doute quand Hou Hsiao Hsien est simplement lui-même, lors des magnifiques scènes d'hiver au Japon, d'une rare sensibilité et d'une étrange beauté. Enfin, on ne pourra que célébrer l'intelligence remarquable de l'utilisation de la musique, pour beaucoup dans la fascination que procurent les meilleurs scènes de "Millenium Mambo".
Long-métrage ayant permis à Hou-Hsiao-Hsien d'élargir son public, "Millenium Mambo" jouit comme beaucoup d'oeuvres Asiatiques élitistes d'un statut aujourd'hui quasi-intouchable chez les représentants d'un intellectualisme qui se voudrait de haute volée. Manque de pot, je ne suis pas un grand adepte de la masturbation et ne m'exalte point devant de fixes, interminables et vides plans-séquences où les acteurs se regardent sans rien dire, adoptant pour l'occasion une démarche et des gestes ralentis. Si vous connaissez des gens qui s'observent ainsi dans la vie de tous les jours (en supposant qu'ils soient dans leur état normal), faites-moi signe ! Idéal dans l'optique où vous souhaiteriez vous endormir tranquillement dans votre canapé, cette (longue) heure et demie vous fournira un justificatif incontestable. A moins d'avoir bouffé des champis et de tout capter au ralenti, il me semble inconcevable de ne pas s'impatienter. Reprenant quelques caractéristiques du style de Wong-Kar-Waï, notre Taïwanais favori lui a toutefois ôté (en partie) son côté artificiel, évitant une image léchée jusqu'à en devenir tape-à-l'oeil. Seulement, il en a gardé les couleurs criardes et les répétitions sonores en même temps qu'il a ralenti le rythme, espérant ainsi obtenir un effet mille fois utilisé, celui de parvenir à l'état de transe par le simple rythme. Usé jusqu'à la corde... De toute façon, tout dans "Millenium Mambo" respire le procédé de branleur fumeux et fumiste auto-satisfait. Qu'il s'agisse du scénario, des personnages, de la mise en scène, de la psychologie (de mes deux), on ne peut que pointer du doigt tel ou tel truc piqué à d'autres... Même s'il semble occasionnellement pouvoir décoller (une séquence m'est restée en tête) lorsqu'il abandonne enfin ses principes dépassés, le travail de Hou-Hsiao-Hsien provoque très vite l'ennui. Désolé les gens, Ozu et Mizoguchi ne m'ont jamais excité ; normal que je pense la même chose de leur digne successeur non ? Mieux qu'une berceuse.
C'est typiquement le genre de film que certains critiques encensent par pur snobisme. En effet, trouver le moindre intérêt à ce film qui tente avec une lourdeur inouie de noyer son nihilisme sous une esthétique grossière, relève d'une sorte de mépris pour le public.
En lisant les critiques presses d'Allociné je n'ai pu réprimer un sourire narquois doublé d'une profonde exaspération. Tant de bêtise, c'est presque inhumain. On parle d'expérimental? De Palme d'Or? D'Antonioni? Arrêtons les fantasmes. Mieux encore : « «Millennium Mambo» va encore plus loin dans une voie où l'abstraction géométrique n'empêche pas mais nourrit la précision réaliste, où l'artifice parvient à atteindre la vérité », signé Le Monde. Ou comment décrire du vide en disant du vide... «Millennium Mambo» ou de l'uniformisation des cultures. Car au fond c'est la seule vraie qualité du long métrage, montrer qu'aujourd'hui à Taïwan la vie d'une jeune fille d'une vingtaine d'années est incroyablement similaire à celle des jeunes européen(ne)s, et sans doute des jeunes américain(e)s du même âge. Hou Hsiao Hsien voulait rendre compte du mode de vie de la jeunesse de son pays, il l'a fait avec brio, simplicité et efficacité. Le style rappelle Wong-Kar Waï, sauf que là ça fonctionne : on est happé par l'histoire de la jolie Shu Qi dès les premières secondes (le meilleur moment du film), les interprètes jouent toujours juste et on échappe aux effets de style nombrilistes et répétés jusqu'à ce que mort s'ensuive. Par contre, le propos se limite à un simple constat. Dès lors, regarder pendant 1h40 ce que vous pouvez voir de vos propre yeux en sortant un peu relève de la perte de temps pure et simple. Peut-être l'« adulte » trouvera-t-il un moyen de comprendre le « jeune », à part ça, ce film n'a aucun intérêt. Ok c'est bien filmé (dans une esthétisque clipesque tendance) et la musique, pourtant pas folichonne, s'accorde bien avec le propos, mais vu que la mise en scène n'a rien de novateur ni de relativement élaboré, vers la fin du long métrage j'ai dû lutter pour rester éveillé. Et finalement je ressors dépité du visionnage. Tout ça pour ça. Pas mauvais mais beaucoup trop superficiel pour marquer le spectateur. [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Après avoir aimé et admiré ‘’The assassin’’, j’ai voulu voir ''Millenium mambo'' connu et loué par quelques jeunes cinéphiles. Grosse déception pour moi. Avec Godard dans les années 60, nous avons eu notre compte de ce genre de film mais Godard savait éclairer l’espace. Ici, ce genre de thème fort peu cinématographique ne peut avoir qu’un public restreint cultivant la marginalité en spectacle. Nous sommes tous pareil globalement si nous nous laissons aller à notre paresse naturelle assortie d’un manque de volonté. Pas besoin de grand metteur en scène pour nous en convaincre d’autant que HHH n’est pas là dans sa meilleure forme. En dehors de la bande son, de l’actrice principale que l’on quitte heureusement fort peu, de quelques plans soignés et de quelques rares mouvement de camera empreints de beauté, tout est ennui. La voix off, qui je ne sais pourquoi, veut nous distancer des acteurs, est comme toutes les voix off très lourde, les choix des décors très laids et aucun des hommes n’est attachant. Ce film est difficile à défendre et ceux qui essayent de le faire n’ont pas d’arguments convaincant à moins de se plaire dans la sinistrose.
Impossible de résumer ce film surtout par son scénario tant c'est un film que l'on ressent, qui nous embarque et nous envoûte, ou pas, par un style qui s'apparente à un cinéma expérimental ambiance psychédélique. Les fans et amateurs de Pink Floyd, de leurs vidéos scéniques ou même des visuels de leurs pochettes de vynil se retrouveront parfaitement dans cette aventure qui associe l'image et le son, esthétique parfois légèrement floutée, impressions de ralentis, de temps suspendu, le tout intimement lié à une bo stupéfiante avec ou sans jeu de mot. La scène d'entrée, long plan séquence de l'héroïne qui déambule gracieusement dans un couloir de métro ou une passerelle couverte, donne le ton et Shu Qi est déjà totalement magnétique, mystérieuse, aérienne, fascinante, avec une voix off en français qui ajoute à une forme de distanciation avec la réalité. Le film alternera des moments plus réalistes d'un parcours sentimental et amoureux fait de moments de joie mais surtout de crises et de ruptures, passant de l'environnement urbain à l'environnement rural mais on est plus happé par ce mix magique entre image et son, recherche esthétique et poétique, et surtout charmé, conquis, séduit par le talent et la beauté mystérieuse de l'immense actrice chinoise Shu Qi. Un film pour voyager, laisser l'esprit vagabonder, lâcher prise avec la réalité et ressentir des émotions et de la beauté.
Très frustré de ne pas avoir réussi à trouver l'alchimie pour m'imprégner de cette rêverie très difficile d'accès, dont je n'ai pas su briser l'austérité de surface. Les sentiments, ici, ne sont jamais livrés dans une version facilement assimilable mais tordus par le prisme conjugué d'une narration épurée à l'extrême et d'un esthétisme qui tend vers une abstraction insaisissable. Millenium Mambo, malgré tout, peut en effet fasciner : sa modernité assumée est tellement en rupture avec le passé qu'elle parait égarée dans un futur qui n'existe pas. Le film parle ainsi de l'entrée dans un nouveau millénaire par une jeune fille dont il se veut le journal intime extrêmement compendieux, et même vide de toute chose si ce n'est l'essentiel : l'envie de vivre et la présence fantomatique du temps. Là où le film m'a malgré tout perdu, c'est dans une donnée simple : il cultive à la fois une séduction de chaque instant, presque charnelle, par le biais de son interprète, mais également le mouvement antagoniste qui voit les corps prendre quasiment le pas sur leurs habitants dans un glacis formel feutré qui donne l'impression d'une image tremblante sur le point de s'éteindre. A l'avenant de ces visuels abstraits, les personnages se perdent, en dehors de leurs accès nerveux, dans une retenue exagérée, comme lors de ces étreintes où Hao Hao fait mine d'embrasser une Vicky réticente en ritualisant ses avances à l'extrême mais sans chercher à les pousser jusqu'à finir par faire l'amour. Comme si tout était pris dans un entre-deux suspendu entre la forme et ce qu'elle représente, Millenium Mambo parait ne pas réussir à s'animer totalement. C'est ce qui le rend si indéchiffrable et par moments pourtant magnifique, car bien que j'aurais aimé voir le désir latent cultivé autour de la sublime Shu Qi s'incarner complètement, ce que Hou Hsiao-Hsien recherche est ailleurs. A travers cette image constamment sur un fil au-dessus de l'abstraction inerte et ce récit qui se vide à mesure qu'il avance, Millennium Mambo ressemble à une vie évanescente mais sait tirer de cette grâce un pouvoir incroyablement apaisant. C'est peut-être que, à contempler de façon lointaine cette belle femme et son histoire éternelle (des amours contrariés, qui n'en a pas vécu ?), on parvient à en anesthésier les douleurs et à en conserver la pureté. Comme une dernière image, presque apocalyptique (comme le disait un avisé membre de Sens Critique dont j'ai oublié le pseudo), d'une victoire ultime de la beauté juste avant que tout ne s'éteigne.
Une très belle mise en scène immersive avec des jeux de couleurs réussies. Shu Qi réalise une belle prestation. Il y a quelques longueurs. Après même si on comprend l'idée générale de l'histoire, et qu'elle arrive à partager certaines émotions via des scènes dures, il manque ce message subliminal ou cette critique pour donner une plus grande dimension à l'oeuvre.
Joli portrait d’une très jeune et jolie Taïwanaise, Vicky, qui vit de petits boulots dans les bars et une relation houleuse avec un bon à rien qui passe son temps sur les jeux vidéos ou à se défoncer et écouter de la musique techno. Mais elle en est accro et malgré plusieurs séparations, elle finit toujours par revenir vivre avec cet homme jaloux et soupçonneux qui l’étouffe. Jusqu’à-ce-que Jack, un mafieux face son apparition et la prenne sous son aile lui apportant assistance et réconfort quand ça dégénère. Il ne se passe pas grand-chose de plus. C’est très bien filmé et mis en scène. Caméra avec un tout petit angle, cadre très étroit où sont pris au plus près pas plus d’un ou deux personnages. C’est très coloré dans le décor principal de ce tout petit studio où l’on a du mal à respirer. Heureusement il y a quelques séquences au Japon enneigé pour prendre un peu l’air. Un film agréable dans son ensemble où Hou Hsiao-Hsien s’attarde suffisamment dans ses scènes pour apporter une certaine magie à cette histoire finalement des plus simples…