Lorsqu’un film est bon, on peut le déceler à son générique. La vacuité de cette énorme navet pouvait se révéler à son introduction faite de quelques plans tape-à-l’œil et vains, et à l’usage d’une chanson culte, « I put a spell on you », non pas chantée par le mythique Screamin Jay Hawkins, mais par un mièvre imitateur. Avant même le générique, le titre est révélateur de l’ampleur de l’esbroufe miteuse que Sergei Bodrov, sert à son public. Le coït furtif (signification d’un « quickie »), n’est pas si furtif que ça. En outre, il est purement anecdotique, et est insignifiant dans le film du point de vue dramatique. Quand aux acteurs, leur performance est d'autant plus pitoyable, qu'ils ne peuvent s'accrocher à rien pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Ce qu'ils font habituellement. Sauf qu'ici, les dialogues sont éculés et désespérant de banalité, et la psychologie des personnages ciselée à la truelle et au marteau. Du coup Jason-Leigh choisit de conserver dans tout le film une moue passe partout lui donnant l'air d'un canard ridicule, et Mashkov, lui croit heureux de se répandre en épuisants exercices de cabotinage. Que certains spectateurs aient pu trouver ce film intéressant est plus que surprenant, vu sa lenteur assommante, son scénario improbable, et ses ressorts dramatiques incroyablement cliché. En revanche, que certains critiques, donc théoriquement habitués à l'excellence, y aient décelé une originalité ou une profondeur quelconque, relève de l'incompétence professionnelle aggravée de bêtise congénitale. Après Nomads, Mongols, et ce Quickie,on pourrait ainsi résumer la filmographie du Russe: "Bodrov, ou l'art d'un potache à transformer des projets qui, au départ, ne semblaient pas dénué d'intérêt, en daubes interminables.