Remake de « Die drei Frauen von Urban Hell� sorti en 1928 dont Vicki Baum avait elle même écrit le scenario, le « Lac aux dames » devait bénéficier de dialogues de Colette. Souvent d’une banalité qui laisse indifférent, ils sont en fait un des gros points faibles du film. Ajouté à une mise en place qui ressemble davantage à un spot publicitaire d’un tour opérateur pour des vacances sur le lac de Constance, le film peine a démarrer et le couple central, interprété par Rosine Deréan et Jean-Pierre Aumont semble manquer de consistance. Heureusement, grâce à Simone Simon parfaite en Puck, adolescente espiègle et attachante, enfant gâtée indépendante, à Illa Meery très sensuelle, surtout dans une robe que la pluie a rendue transparente offrant un déshabillage qui ne cache pas grand chose (le cinéma des années quarante sera autrement plus prude) et enfin, Michel Simon, génial comme à son habitude, mais dans un rôle secondaire, le film dut être jugé remarquable à sortie. Car il s’agit d’un film post adolescence dans la veine romantique, où le cinéma français des cinquante dernières années s’est montré assez médiocre, ce qui n’était pas le cas avant 1970. De plus il y a les paysages et les villes splendides (le lac de Constance, Salzburg) et une mise en scène concentrée sur l’essentiel qui offre une lisibilité évidente, le sommet étant sans doute la scène dans l’avoine avec Simone Simon.
Le sujet, à base de désir et d'ambiance poétique, avait tout pour faire un grand film. Mais Marc Allégret, contrairement à son frère Yves, était loin d'être un grand réalisateur et sa mise en scène tombe souvent ici dans la confusion, les longueurs et ne parvient jamais véritablement à imposer une atmosphère. De plus, les personnages masculins sont loin d'être une réussite ; si celui de Jean-Pierre Aumont est loin de manquer de consistance l'acteur n'a pas les épaules et le charisme pour porter le rôle et quand à celui de Michel Simon, si le comédien est comme toujours irréprochable le sien est sans épaisseur. Reste des belles interprétations d'actrices, la piquante Simone Simon n'a aucun mal à s'imposer, Rosine Deréan apporte une touche de délicatesse non négligeable, et Illa Meery donne une séquence très sensuelle à l'ensemble. De beaux paysages montagneux et quelques instants inspirés apportent aussi un peu d'intérêt à ce film qui ne demandait qu'à être un classique du cinéma français.
13 804 abonnés
12 441 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 30 novembre 2011
Marc Allègret montre une fois de plus qu'il ètait un dècouvreur de talents en donnant une première vraie chance à Simone Simon dans "Mam'zelle Nitouche" et "La petite chocolatière". Dans ce "Lac aux dames", elle confirme tout le bien que l'on pense d'elle dans le rôle de "Puck", une attachante sauvageonne qui haussera l'amour jusqu'au sacrifice pour Jean-Pierre Aumont, convaincant en maître-nageur! Mais c'est Illa Meery que l'on remarque dans ce film dans une scène d'une brûlante sensualitè qui ne devrait pas laisser les spectateurs masculins indiffèrents! La spontanèitè des comèdiens et la beautè des images dans cette station du Tyrol (plus particulièrement du Lac de Constance) ajoute un plus à ce "Lac aux dames". De plus il y a l'excellent Michel Simon qui joue le rôle du père...
Attention, ce film est très particulier et sa copie à vieillie ce qui n'arrange jamais rien, l'ennui est possible surtout lorsque le romantisme n'est pas la tasse de thé du spectateur. Par contre les jeunes amoureux des années 30 ont du y puiser un bonheur sans égal tant certaines scènes sont prenantes et communicatives. Il y en a d'ailleurs beaucoup avec 5 femmes différentes toutes amoureuses du maître nageur mais incontestablement les plus belles sont les deux avec Simone Simon (celle du sauvetage et celle dans l'avoine) et celle avec la fausse comtesse dont la semi nudité est aussi admirable que surprenante,hors des revues coquines de l'époque. Il est extrêmement difficile de faire passer les scènes poétiques au cinéma,voir impossible de bout en bout. Hé bien, Marc Allegret a réussi par moment ce prodige et on retrouve l'ambiance de ''Marianne de ma jeunesse''. On peut d'ailleurs sans doute compter sur les doigts d'une seule main les films touchés par la grâce romantique des amours adolescences, ils sont forcement en noir et blanc et antérieurs aux années 60. Michel Simon ne joue ici qu'un rôle subalterne qui aurait pu être interprété par un artiste moins connu. Tout tient dans le contexte du scénario, dans le lac de Constance, dans Jean-Pierre Aumont et dans les 5 femmes avec une place prépondérante pour Peg ,son charmant minois et sa voix qui donne des frissons partout. Les dialogues n'ont pas grande importance ce qui renforce tout l'intérêt de la mise en scène.
Il est bien dommage que l'histoire présent dans ce mélodrame soit d'une grande banalité et que les dialogues - que l'on doit à la romancière Colette - soit terriblement démodé. Car, notamment à cause de cela, l'ensemble du film paraît bien médiocre, malgré une élégante mise en scène de Marc Allégret et un casting qui fait tout de même fort bien son travail. En tête d'affiche, nous retrouvons notamment l'acteur Jean Pierre Aumont, qui est bien attachant dans le rôle d'une jeune maître nageur. A noter aussi la bonne prestation de la charmante Rosine Déréon, qui interprète ici une femme qui est étonnament aguichante pour l'époque, ou encore le toujours très bon Michel Simon que l'on voit finalement que trop peu à mon goùt. Mais l'interprétation que je retiendrai le plus finalement, est celle de l'adorable Simone Simon qui est bien épatante dans le rôle d'une sauvageonne pleine de sensualité. Le casting et la réalisation sont donc pour moi les deux seuls éléments positifs de cette oeuvre ayant en plus une photographie de Jules Kruger qui a bien mal vieilli, ainsi qu'une partition musicale de George Auric bien décevante.
Probablement un film romantique très chaud à sa sortie, aujourd'hui un film agréable avec un très bon décor et de très bon interprêtres. Il manque un petit plus au film même s' il joue un instant sur du mystère puis sur la fin le coté dramatique ce n'est pas suffisant.