Dès les premières images, on sait que l'on est dans un film qui va nous surprendre, un western de belle tenue, et on ne se trompe pas, les chevaux progressant à flan de montagne enneigée, un pendu accroché à un arbre sans feuille, et la réplique qui claque comme un revolver, " on voit que l'on se rapproche de la civilisation".
Ensuite, tout s'enchaine très vite, les personnages prennent enfin leur place, et tout le talent de Raoul Walsh se met au service du cinéma, son sens du rythme, des grands espaces, un technicolor impeccable, un cinémascope grandiose, et une direction d'acteurs aussi judicieuse que jubilatoires.
Et on suit cette folle aventure aux côtés de Gable, et de Jane Russell, quelle femme forte, quelle présence à l'écran, elle tient le film antre ses mains, à chaque apparition elle est parfaite, quel plaisir. Bien sûr, Robert Ryan, l'air de ne pas y toucher, à une belle présence et offre une belle rivalité à Gable, qui dans un autre genre, laisse lui aussi exploser son sex-appeal.
Enfin, il faut regarder les moyens qui sont mis en œuvre pour nous offrir ce grand spectacle, ce troupeau de bœuf, la poussière qui se soulève sur leurs pas, la conduite des cow-boys, aujourd'hui, serait-il encore possible de réaliser un tel film avec les mêmes conditions, très certainement pas, fond vert et CGI serait utilisé pour un rendu bien moins réaliste.
C'est un grand western, a n'en pas douter, une pépite brut au même titre que les grands westerns de John Ford, à une différence prêt, c'est que Walsh utilise son art uniquement dans le but de nous divertir.