W. Hill qui s'attaque à une légende l'Ouest, c'est plutôt un ticket gagnant sur le papier, surtout quand on voit son excellente version du mythe Jesse James dans son film de 1980. Ici, il donne le rôle titre à J. Bridges, déconstruit un peu son récit, nous baladant au gré des aventures de son héros avant de se fixer durablement dans la ville de Deadwood (que Hill retrouvera 9 ans plus tard pour signer le pilote de la série éponyme). Si l'acteur livre une prestation magistrale et que le film réfléchit un peu sur les mythes de l'Ouest, retenant certaines leçons de l'indispensable "Impitoyable" d'Eastwood, il n'arrive jamais à s'élever au niveau du modèle, reste un peu trop sage durant une bonne partie du film, étire un peu trop son climax et n'arrive pas à faire exister le perso de Calamity Jane. Il en résulte un honnête western, avec de chouettes décors, de belles lumières et des acteurs convaincants mais qui peine à convaincre et à distinguer des autres westerns. Un peu décevant de la part de Hill. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Un peu trop fabriqué et manquant d’originalité : W. Hill reprend toutes les antiennes du western crépusculaire, avec ses décors sordides de tripots et ses héros en représentation, vieillissants et en bout de piste. Cela dit le réalisateur a un savoir faire évident, même s’il abuse du procédés du flash back, des conventions pour filmer la remémoration ou le fantasme. Le plus intéressant reste les scènes de combats, où les personnages apparaissent au mieux pour ce qu’ils sont, des brutes menées par l’adrénaline, leurs poings et la rapidité de leurs tirs. Au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue, l’histoire justifiant la vengeance apparaît elle de moins en moins crédible. L’ensemble fait exercice habile, ludique mais et un peu vain.
Western crépusculaire de Walter Hill qui réussit à faire du personnage de Bill Hickcock un héros ambigu et plein de contradictions. Jeff Bridges est parfait dans le rôle-titre, tout comme la séduisante Ellen Barkin incarne une Calamity Jane inattendue. Manque cependant un vrai regard sur cet Ouest décadent, le film étant mis en scène d'un seul bloc, sans que l'on saisisse une réelle sincérité comme chez Eastwood ou la mise en perspective d'un amateur du genre comme chez Tarantino.