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rogerwaters
141 abonnés
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5,0
Publiée le 19 juillet 2019
Chef d’œuvre absolu du cinéma tchécoslovaque des années 70, La belle et la bête est le deuxième chef d’œuvre de Juraj Herz avec L’incinérateur de cadavres, réalisé presque dix ans plus tôt. Faisant preuve ici d’un talent visuel incroyable, le cinéaste propose une lecture très sombre et glauque du conte, à ne pas mettre devant les yeux des enfants. Les décors, tous magnifiques, rappellent ceux développés alors par Wojciech Has en Pologne, avec cet enchevêtrement de ruines gothiques et de végétation en bout de course. On adore également le jeu constant sur la profondeur de champ. Quelque part entre le cinéma féérique à la Cocteau et les visions cauchemardesques d’un Herzog période Aguirre, ce long-métrage est fait pour tous les amateurs de cinéma mortuaire. Tout bonnement génial.
Dès le début du film avec ces bois inquiétants plongés dans la brume, le ton est donné. Cette adaptation du conte est plus sombre, plus effrayante, plus mature que d'habitude. Par moment, elle vire carrément au film d'horreur. Et en soi, c'est une idée vraiment excellente et la noirceur du film est diffusée sans qu'il ne trahisse le conte ou fasse disparaître les subtilités et les métaphores qu'il renferme. Ici la Bête est un monstre qui n'hésite pas à tuer des humains dont des jeunes filles afin de se nourrir de leur sang. Elle possède certes une part d'humanité mais qui lutte avec une part d'ombre et de bestialité. Et pour une fois, son apparence n'est pas celle d'un lion mais celle d'un rapace. On sent l'influence de la version de Jean Cocteau. Outre la noirceur inhabituelle et inattendue, l'apparence originale et le traitement de la Bête, les décors baroques et l'atmosphère sombre, surréaliste, onirique et poétique contribuent à la force et à la forte identité de cette adaptation. Voilà ce que je voulais voir dans l'adaptation prévue par Guillermo Del Toro. Mais non, à la place, on a eu le remake Disney insipide, politiquement correct, sans âme, sans réelle magie sorti en 2017. Je noterais toutefois quelques défauts : la musique est réussie, mais trop peu variée et trop répétitive et la fin est un peu trop rapide. Certes, la version de Jean Cocteau demeure insurpassable, mais celle de Juraj Herz reste réellement réussie, se permet de prendre de vrais risques, est créative, et possède une vraie identité, une vraie poésie et une atmosphère envoûtante, tout le contraire du remake Disney de 2017. Moi qui ait toujours adoré le conte de la Belle et la Bête, j'ai été grandement séduit par cette adaptation et je me réjouis d'avoir pu la visionner.
On n'attend pas grand-chose d'un film étiqueté "tchèque" et "1978", surtout quand on commence à comprendre qu'il s'oriente vers une interprétation horrifique. Pourtant, avec une grande facilité de compréhension, en mettant clairement en scène les éléments de l'histoire, l'oeuvre parvient à plonger le spectateur dans une ambiance qui n'a pas vieilli où se côtoient une musique immersive et des effets spéciaux qui n'ont rien à envier aux célèbres films de SF américains qui lui sont contemporains. Sans compter les cascades audacieuses et le maquillage tout sauf bâclé, quelques scènes renferment une émotion poignante qui ne reflète pourtant que la bonne exploitation de décors simplistes. Il y a des longueurs, mais tout y est tellement captivant que le film n'en parait que trop court. Un chef-d'oeuvre.
La Belle et la Bête, film tchèque de Juraj Herz, de 1978 Adaptation du conte de Mme Madame Leprince de Beaumont. Le récit est respecté, mais il est ici plus sombre, plus fantastique, et l'intérêt du film tient surtout à sa réalisation. Très belle technique cinématographique, le cinéaste est très doué pour évoquer des scènes champêtres réalistes aussi bien que des lieux étranges et fantastiques comme le château de la bête. La mise en scène recèle des trouvailles, des décors extraordinaires, avec une caméra toujours vive et expressionniste. La musique très présente apporte un plus à l'ambiance poétique et fantastique. Les dialogues sont assez faibles en qualité littéraire (différent de Cocteau), mais l'atmosphère du film donne bien une vision fantasmagorique du conte, qui n'est pas un conte pour enfant.
Magnifique film de Jurag Herz, une revistite d'un compte d'antan, la chimère n'a pris poussières contrairement aux miroirs, tableaux et autres ornements muraux. Un métrage qui tourne autour de la cruauté humaine, l'indifférence, le handicap physique et psychologique, la beauté intérieure, l'amour véritable, l'hypocrisie et relation familiale. Les idee de decors sont exelente, lustres, lit, statut. Les costumes, masque de la bête robes sont superbes.