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Michel Gillen
23 abonnés
152 critiques
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4,5
Publiée le 12 mai 2024
R.Walsh ne paraissait pas adapté pour un film d'amour. Mais aidé par un couple magnifique, I.Lupino et son partenaire il réussit à traiter cette histoire avec sensibilité, justesse et délicatesse. Les personnages secondaires sont excellents. Tout cela donnera une image très complète des EU. Il a su traiter des situations différentes , sans sentimentalisme béat et souligner les difficultés des rapports amoureux et laisser une porte ouverte à l'espoir.
La trilogie Raoul Walsh - Ida Lupino comporte They Drive By Night (1940) et High Sierra (1941) avec Bogart, deux films d'aventure. Le troisième grand film avec Ida Lupino The Man I Love (1947) est plus sentimental. Ida est une chanteuse de night club très douée. En visitant sa famille à Noël elle est embringuée dans une histoire de gangsters. Elle tombe amoureuse d'un pianiste de légende qui ne parvient pas à se sortir pas du souvenir. Vont-ils réussir à refaire leur vie dans ces conditions difficiles ? Walsh qui était un formidable directeur d'acteur s'entendait admirablement avec Ida Lupino, une actrice fascinante, toujours étrange et belle, toujours très précise et juste dans son jeu réservé, ce qui est rare à l'époque (elle deviendra une excellente réalisatrice ensuite, cas unique à Hollywood). C'est Ida qui fait le film, on pense par elle, on ressent par elle, on la suit avec inquiétude dans l'ambiance du jazz de Gershwin et Jerom Kern. Scorsese pensera à ce film centré sur la musique et l'amour pour New york, New York.
Ça commence dans la confusion et ça finit dans le mélodrame et la guimauve. Ça tourne en rond, c'est ennuyeux, les personnages ont des psychologies rudimentaires. Bref tout cela n'a pas grand intérêt si ce n'est de revoir Ida Lupino, ainsi que le très belle est trop rare Dolores Moran dans un rôle idiot, hélas.
Décidément, les films de la collection « Polar Warner » se suivent et ne se ressemblent pas ! D'abord parce que celui-ci est bien plus un mélo qu'un polar, mais surtout parce qu'il est difficile de se forger une opinion précise sur le sujet. Car si l'immense Raoul Walsh fait correctement le boulot, nous offrant même quelques beaux moments d'intensité et d'élégance, ce n'est ni son œuvre la plus aboutie, ni la plus passionnante. Il ne se passe d'ailleurs pratiquement rien pendant la première moitié, tandis que les problèmes moraux des uns et des autres ne sont parfois pas loin du ridicule. Heureusement, la deuxième partie vient nous sortir d'une certaine torpeur, donnant enfin du sens à ce qui avait pu être construit jusque-là, notamment dans les relations entre les différents personnages, beaucoup plus intéressantes. On gagne alors en cohérence à tous les niveaux, que ce soit concernant la sphère familiale qu'à travers les sentiments complexes animant l'héroïne, bel équilibre entre fragilité, pudeur, émotion et mélancolie. C'est Ida Lupino, magnifique actrice légèrement oubliée aujourd'hui, qui restera toutefois comme l'une des premières réalisatrices importantes de l'Histoire du cinéma. Finalement, « The Man I Love » est plus l'occasion de (re)découvrir la beauté et le talent de cette dernière que de regarder un grand film méconnu de son auteur.