Avis sur Harpie

Quand j’ai vu Harpie j’ai pensé à Jennifer d’Argento, qui finalement développe une histoire assez similaire mais de façon plus gore.
Voilà un très solide court métrage de Servais, qui néanmoins n’a pas encore atteint toute sa maitrise technique.
L’histoire elle est assez simple, narrant les mésaventures d’un homme qui a le malheur de récupérer une femme qui s’avère être une harpie. Elle va évidemment mettre le cirque. Rythmé comme il faut, elle débouche sur une fin un peu attendue certes, mais toujours efficace. On regrettera peut-être des personnages un peu distants et hermétiques, finalement pas très intéressants.
Mais évidemment, c’est surtout sur l’aspect formel que le réalisateur est attendu, et là, c’est vrai que le film est redoutable. Alors certes comme je le disais tout n’est pas encore pleinement en place, mais que d’imagination et d’audace ! L’ambiance est magique, envoutante, elle transporte dans un univers où s’entremêlent les époques, et dans un monde parallèle fascinant alors qu’il n’y a rien ! Les décors sont sublimes, et pourtant d’un dépouillement rare ! La photographie est remarquable, et pourtant elle se compose essentiellement de noir et de bleu. Visuellement il y a aussi un bagage technique très impressionnant, qui rappelle à quel point Servais est un pionnier qui manque, malheureusement, de suiveurs. Je déplore par contre une absence de musique, un peu dommageable, car qu’est ce que c’était génial sur Taxandria !
En clair, Harpie vaut le coup, comme la filmographie générale de Servais d’ailleurs. Chacune de ses productions est une surprise, avec une foultitude d’idées, non pas tant dans ses histoires (quoique), mais surtout dans son travail technique et formel. Une belle découverte pour ma part.