« Cette fois, on nous laissera gagner ? »
On reprend là où l’on s’est arrêté. Le propos est d’emblée exposé : les soldats envoyés au Vietnam ont été trahis alors qu’ils incarnaient la justice. Théorie du complot en 1985, Trump élu en 2016, je ne sais pas vous, mais moi si.
Pourquoi, mais pourquoi dois-je m’infliger cela ? Parce que le premier volet n’était après tout pas si mauvais (en fait si, mais non, voir ma critique à ce sujet) ? Oui, bon, d’accord. Quand le vin est tiré, à la fin elle se casse.
Et c’est un peu le résumé de cette suite, une sorte de négatif au personnage naïf et attachant, presque enfantin du premier opus : Rambo est devenu une sorte d’adolescent bourré aux hormones et désireux d’affirmer sa suprématie viriliste (ce qui en dit long sur son homosexualité latente ainsi que celle de ses admirateurs, matez-moi tous ces gros muscles luisants) et anti-communiste primaire (nous sommes dans les années Reagan et le scénario neutre de Cameron a, paraît-il, été beaucoup retouché par la plume, que vous mettez où vous voulez, de Stallone). La langue vietnamienne est mono-syllabique. Stallone aussi. Coïncidence ? Je ne crois pas.
Pouf pouf.
Le film est en outre particulièrement raciste mais j’ai envie de dire que ça n’est pas le pire de ses maux. La première demi-heure se déroule comme une sorte de parodie malgré elle, Stallone virevoltant dans une chorégraphie d’enfant qui s’amuse, tu me vois, tu me vois plus, dans la jungle qui a avalé le camp où sont détenus, par les méchants communistes jaunes, les gentils soldats blancs. Et si John Rambo doit brûler un village entier d’innocents civils, on s’en fiche un peu : sa colère le justifie, on ne va pas chipoter.
La seconde partie (l’heure qui reste) pourrait avoir l’avantage de se dérouler en temps réel : il reste une heure pour sauver le soldat Rambo (et les gens qu’il libère ainsi que sa potiche de liaison). Croit-on. Eh bien non, en fait. Ça aurait été dommage de creuser une bonne idée scénaristique. Scénario qui, soit dit en passant, est prévisible à mort.
Au niveau de la réalisation, on est un cran au-dessus du premier épisode. Ce qui ne veut pas dire grand-chose en vérité puisqu’on reste dans de la bouse cinématographique. Je reconnais n’avoir vu aucune autre œuvre de George Pan Cosmatos mais ce ramassis de cliché n’incite pas à en connaître d’autres.
Au final, le succès populaire de ce second opus me plonge dans un océan de perplexité et de désespoir quant à la faculté de l’être humain d’être un jour mature et bienveillant. Ce film est un merde. Je n’en pense pas moins de ses admirateurs.