On l’a quitté barbare, on le retrouve destructeur. Valeria morte, il cherche l’apaisement auprès de Grace Jones, pas encore Bond girl mais déjà icône, et rompue aux muscles depuis qu’elle sort avec Dolph Lundgren. De son côté, Subotai laisse les sacs à Malak, et Sven-Ole Thorsen permute entre mauvais rôles. Seuls Schwarzy et Mako se maintiennent tels quels, et pourtant, difficile de ne pas voir ici un simple prolongement de son instigateur, une suite prévisible et prévue sans doute depuis fort longtemps : séquelle maladroite, facile et sommaire, qui reste à des années-lumière de faire oublier son prédécesseur. John Milius n’a rien d’un génie, mais il a au moins su nous offrir un vrai sauvageon, direct et brutal, un parangon de machisme odieux venu du fond des âges qui avait le mérite de sortir du lot des héros de sa génération. Malgré sa filmo autrement plus prestigieuse (quoique pas non plus avare en plâtres), Richard Fleischer échoue à poursuivre le mythe tel qu’on le visualisait. Son apport est celui d’un chantre du divertissement, une œuvre aux vues familiales, au budget prodigue et au ton camarade. Narration plate, images médiocres, absence de rythme et frissons légers, cette suite n’amène pas grand-chose, sinon l’humour mercantile, et des effets spéciaux curieusement frais plus de trente ans après. Egaré, mais persistant, le cinéaste retrouvera malgré tout Laurentiis sur le navrant Kalidor, avant de lâcher tout espoir de bâtir une saga autour de leur fier guerrier. C’est certainement mieux ainsi.