Bon, Le Dernier Samaritain est à mon sens un film assez surestimé de Tony Scott et De Bruce Willis. Ce métrage étant quand même loin d’être un chef-d’œuvre, mais s’avérant une distrayante série B classieuse.
Le casting est emmené par le duo Willis-Wayans, bien sympathique. Willis en fait des caisses en héros badass, et c’est plutôt convaincant, même si clairement plus caricatural que dans les Die Hard par exemple, plus réussis quand même sur ce point. En face Damon Wayans est une belle surprise, car pour une fois on évite le rôle du noir qui fait des blagues tout le temps, et on a un personnage avec une belle épaisseur. Du coup il y a un peu d’originalité, même si au final les travers du personnage de Wayans sont clairement sous-exploités. Si niveau méchant ce n’est pas top, on notera en revanche les débuts sympathiques de Danielle Harris, actrice qui a bien fait son petit bonhomme de chemin depuis, et l’anecdotique présence de Halle Berry.
Le scénario est moyen, et c’est ce qui m’a fait réviser ma note plutôt vers le bas. Si le métrage est dynamique, et divertissant, il y a des lacunes certaines. D’une part l’histoire peine à vraiment tenir à la route, avec un manque de consistance parfois très visible, et des incohérences trop flagrantes. Parfois on est à la limite du ridicule (l’ours). Alors bien sur cela aurait pu passer plus facilement, mais il aurait fallu que le film choisisse alors une tonalité humoristique plus marquée, or là on reste sur un buddy movie assez sérieux, et donc c’est moins pardonnable. J’ai trouvé que Le Dernier samaritain restait trop superficiel, et c’est dommage car l’histoire avait un gros potentiel, surtout après un solide début.
La réalisation c’est du Tony Scott pur et dur. Mise en scène clipesque, effets d’ambiance stylisés, le film a belle allure quand même, mais Scott se loupe au niveau de l’action, trop souvent brouillonne et pas très claire. Si on retrouve son talent à donner du relief à l’ambiance, là l’action est trop comprimée par sa mise en scène trop nerveuse, et qui finit par ne plus vraiment rendre ce qui se passe à l’écran très clair. En revanche la photographie est excellente, avec une ambiance très années 90 mais avec l’héritage des années 80, avec force néons, couleurs flashys, ambiance nocturne plaisante. Photographie et décors de bonne tenue et l’ambiance est sympa. Je crois d’ailleurs que le film aurait pu creuser plus à ce niveau, car il se dégage une atmosphère un peu crépusculaire parfois, qui aurait pu faire son effet. Pour le reste la bande son est correcte, sans plus, et il y a ce petit grain violent, que l’on retrouve chez Walter Hill aussi, avec des flingues qui font des blessures quoi.
En conclusion ce métrage est efficace, mais n’est certainement pas le meilleur film de son réalisateur. C’est plaisant quand même, grâce à l’abattage des acteurs, au rythme, à quelques bonnes répliques, à l’atmosphère bien installée, mais tout apparait trop superficiel. Il y avait matière à un polar puissant, et là on sent que le film a trop hésité avec le buddy movie convenu, et le résultat s’en ressent. 3.