« Et qu’est-ce qu’il fait dans la vie ce grand garçon ? Il vend des armes comme son papa ? »
Après avoir étrillé le monde de la publicité (Le Distrait, 1970) et celui de la télé (Les Malheurs d’Alfred, 1972), Pierre Richard s’attaque à l’industrie de l’armement et à la haute bourgeoisie. Entretemps, il a éclaboussé l’écran dans Le Grand Blond avec une Chaussure Noire de son mentor Yves Robert (1972). Pour sa troisième réalisation, il s’adjoint le concours de Didier Kaminka, qui deviendra l’un des scénaristes attitrés de Claude Zidi.
A l’interprétation, pléthore de seconds rôles comme autant de caractères chers à Pierre Richard, on retrouve des acteurs et actrices déjà présents dans ses deux premières réalisations (Bernard Blier, Georges Beller, Danielle Minazzoli, Francis Lax, Jean Obé) et pas mal de têtes connues des comédies populaires et de la télévision (Pierre Tornade, Luis Rego, Daniel Prévost, Pierre Repp, Nicole Jamet, Hélène Duc, Bernard Haller, les Frères ennemis).
La musique, enfin, après un clin d’oeil à Ennio Morricone, est signée Michel Fugain et le Big Bazar, BO culte s’il en est.
Si certains gags sont téléphonés et d'autres devenus des classiques, tout l’intérêt réside dans l’accumulation de scènes satiriques qui démontent, parfois avec férocité, les travers de la société des années ’70… encore d’actualité aujourd’hui (la scène de l’administration est criante de réalisme!). Mieux encore, on pourrait transposer le personnage de Pierre Gastié-Leroy (Pierre Richard) à notre époque tant il fait penser à ce qu’on appelle (improprement) « woke ».
Ainsi, avec un scénario prétexte qui se résume à une phrase, Pierre Richard nous offre un film à la fois drôle et intelligent, réussissant même à ne pas en faire des caisses
(sauf tout à la fin)
, ce qui lui arrive trop rarement.