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Yves G.
1 498 abonnés
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2,5
Publiée le 15 mai 2021
Nafas s’est enfuie d’Afghanistan quelques années plus tôt pour se réfugier au Canada. Elle a laissé derrière elle dans sa fuite sa sœur, qui a perdu ses jambes dans l’explosion d’une mine et qui vient de lui adresser un appel à l’aide. Nafas décide de retourner à Kandahar lui porter secours. Elle franchit la frontière afghane clandestinement, cachée derrière une burqa, en se faisant passer pour la quatrième épouse d’un vieux réfugié. Sur son chemin semé d’embûches, Nafas fera bien des rencontres.
"Kandahar" est un film qui a connu un étrange destin. Il est projeté à Cannes en sélection officielle au printemps 2001 sans susciter beaucoup de réaction. Mais après le 11-septembre et l’invasion américaine, les yeux du monde se braquent sur l’Afghanistan ravagée par les occupations étrangères, la guerre civile et la chappe de plomb qu’ont fait peser sur elle les talibans. "Kandahar" devient alors le témoignage le plus récent et le plus frappant des épreuves endurées par la population afghane – jusqu’à ce qu’il soit éclipsé par le succès mondial du best-seller de Khaled Hosseini "Les Cerfs-volants de Kaboul" et, dans une moindre mesure, par celui du livre de Yasmina Khadra, "Les Hirondelles de Kaboul" (l’un comme l’autre portés à l’écran ultérieurement).
"Kandahar" vaut donc surtout par ses qualités documentaires. Son scénario enchaîne les rencontres de l’héroïne qui tissent un portrait kaléidoscopique de l’Afghanistan en peine. D’abord une famille traditionnelle avec un homme, ses trois épouses et sa ribambelle d’enfants entassés dans un tricycle sur le chemin de retour de l’exil. Ensuite, un gamin chassé de l’école coranique qui propose à l’héroïne de la guider. Enfin, la rencontre la plus étonnante peut-être, un Afro-américain exilé en Afghanistan où il exerce sans diplôme les fonctions de docteur du village, examinant derrière un rideau les femmes qui viennent le consulter.
Il vaut aussi par quelques scènes d’une paradoxale beauté. Ainsi de ses unijambistes, aux jambes fauchées par les mines, qui courent sur leurs béquilles dans le désert pour s’approprier les prothèses parachutées par un hélicoptère de la Croix-Rouge. Ainsi de ce groupe de femmes aux burqas multicolores qui marchent dans le désert dans un convoi nuptial.
J’ai beaucoup aimé ce film. Mohsen Makhmalbaf mêle avec brio beauté & horreur. Les images sont en effet très belles, très impressionnantes ( longues marches dans le désert, des prothèses tombant du ciel… ), Niloufar Pazira est tout simplement magnifique dans le rôle de Nafas, cette femme courageuse qui cherche partout et en tout Homme des fragments d’espoir à offrir à sa sœur. S’opposent alors à cela des scènes d’une violence inouïe, pas dans le sens où les gens se battent, il s’agit d’une autre violence, beaucoup plus insidieuse : les jeunes garçons dans une madrassa qui récitent le coran aussi sereinement que s’ils avaient un couteau sous la gorge et qui apprennent aussi bien les versets que l’utilisation d’une kalachnikov, les hordes de femmes-fantômes, les petites filles à qui l’on apprend qu’une fois passée la frontière, elles ne pourront plus aller à l’école et n’y toucher aux poupées qui bien souvent cachent des mines anti-personnelles, les dizaines et dizaines d’estropiés… Toutes ces scènes et ce qu’elles impliquent sont autrement plus violentes que ne le serait un combat à mort entre deux ennemis parce qu’elle montrent en fait les conséquences de la guerre ( et même des guerres ), de la misère ( le manque de tout, les maladies, la médecine rudimentaire dispensée à travers un voile – histoire de sauvegarder la pureté des patients ? -, les gens acculés à voler les morts et à se déguiser en « femmes » pour fuir, espérant ne pas être repéré sous la burqa / le burga par de véritables oiseaux de mauvais augure ), de la propagande, de l’interdiction d’accéder à la connaissance, de l’absurdité de certains comportements… L’ensemble paraît très pessimiste car Nafas, journaliste réfugiée au Canada, retrouve tout ce qu’elle a fui et tout ce qu’elle redoutait ; comme elle le dit, elle se retrouve maintenant prisonnière, non pas d’une prison, mais de toutes.
Scenario inexistant, dialogues grotesques, mauvais acteurs, ce road movie vers Kandahar est une catastrophe qui enfonce un peu plus l'image de l'Afghanistan en tant que pays maudit, médiéval et rétrograde, un enfer pour femmes et enfants. Nullissime et désespérant.
Voilà un beau film grâce aux beaux yeux de l'héroïne et aux belles couleurs assorties des burkas. Filmé avec un grand souci de l'esthétisme mais sans réusir à faire passer des émotions. Les portraits manquent de sincérité et de crédibilité. Très décevant, peut être parce que sur le même thème de l'Afghanistan sous les talibans, j'ai vu OSAMA avant de voir KANDAHAR.
Le DVD contient, en bonus, un documentaire du réalisateur qui traite de la scolarisation des enfants réfugiés afghans en Iran. Pendant de longues minutes, le réalisateur interviewe des enfants de 5 à 9 ans environ: - Quel livre lis-tu? - Qui a écrit le Coran que tu es en train de lire? - Qui est Dieu? - A quoi ressemble Dieu? - Où est Dieu? - Pourquoi aimes-tu Dieu? No comment.
Ce film est un cran en dessous de The Covenant qui traite du même sujet, cependant c'est bien réalisé, les paysages du désert sont sublimes et l'interprétation de qualité.
Un film d'art et d'essai, filmé malheureusement sans art. On sent que les moyens sont faibles : on se rapproche plus d'un documentaire, tant sur les moyens que sur le scénario, que d'un film. Mieux vaut aller voir un bon blockbuster américain, qui divertira bien plus, tout en nous en apprenant autant que ce prétendu film culturel. Dommage, l'histoire aurait pu tenir.
Ce n’est pas un chef d’œuvre mais un très bon thriller. Le scénario est efficace. Le suspens est au rendez vous. Les images sont belles. Le casting de bonne tenue. Quant-à la bande son est à la hauteur. J’ai passé une bonne soirée. Que demander de plus, n’en déplaise aux intellos de Télérama.
J'ai aimé ce film sans retenue. Des scènes inoubliables qui marquent par leur intelligence, la vision qu'elles donnent d'une situation fragmentée et chaotique, la compréhension enfin, sans explications simplistes ou prise de parti unilatéral, d'une situation qui dépasse aujourd'hui l'Afghanistan. Ce film m'a éclairé sans didactisme ou prétention. A voir absolument.