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SYNEPHIL
51 abonnés
1 134 critiques
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3,5
Publiée le 26 janvier 2016
Encore une grande performance (tant physique qu'artistique) de la jolie Isabelle Carré dans un role de femme enfant ,il est vrai taillé a la mesure de son immense talent.Elle reste l'une des rares actrices ,voir meme la seule capable d'incarner avec autant de maitrise ce genre de personnage a la fois d'une extreme fragilité et pouvant basculer dans la folie la + destructrice.Dommage que le rythme et l'intensité de la 1ere heure du film finissent par s'evanouir dans une seconde partie + psychologique que poetique.Malgré des qualités de jeu certaines ,Melki a beaucoup de mal a soutenir la comparaison lors des quelques scenes qu'il partage avec Carré ,les seconds roles comme celui de Consigny manque egalement de profondeur mais la puissance emotionnelle de la belle Isabelle est telle qu'elle en eclipse tous les autres comediens.Tres agreable musique (limite obsédante) qui accompagne avec delice les reveries d'Anna.
Etude clinique et thriller psychologique, "Anna M" passionne par son scénario habile et sa mise en scène sans effets. L'univers de Polanski n'est pas loin sur la fin du récit. Encore un grand rôle pour Isabelle Carré.
Le gros problème de ce film, c'est qu'Isabelle Carré est peu crédible dans son rôle. Ensuite, c'est un problème psychologique que le réalisateur traite ici. Or il s'arrête sur les faits et gestes, ce qui reste très superficiel. Au lieu d'approfondir dans la psychologie du personnage, des ses tourmentes internes, de son passé, de sa relation avec sa mère... Y a tellement d'ingrédients intéressants qui ont été brièvement traités au lieu d'être développés pour rendre le film plus consistant. En gros il est intéressant, parce qu'effectivement le personnage est peu commun, mais ça reste sur la surface malheureusement.
(...) Anna M. est le drame d'une femme qui, sans doute, serait déçue par l'amour, n'y trouverait pas son compte, mais ne peut vivre que dans l'entre-deux, dans la démarche qui l'empêche de basculer dans le vide comme dans le malheur et la pauvreté d'une quelconque relation, simulacre qu'elle devine. Le plus important est pour elle de combler son désarroi et la sécheresse humaine par un prétexte prompt à alimenter son imagination. (...)
Partant d'un sujet simple, le réalisateur n'a pas pour but de faire un "film psychanalytique" mais bien de créer une ambiance, grâce à une mise en scène enlevée et dynamique, car c'est surtout celà le cinéma, ne nous y trompons pas. Michel Spinosa traite son sujet avec une finesse inouie là où le film aurait pu basculer dans le film de genre (je pense à la scène dans la chambre d'hôtel notamment). Car c'est bien là la force de la mise en scène : brouiller les pistes. Nous sommes entraînés, contre notre gré il est vrai, mais c'est là que le résultat est plus fort, dans l'esprit d'Anna, jeune restauratrice de livres à la BNF et dont la restauration du Cantique des Cantiques constituera une "illumination", le point de départ d'un cycle qui débouchera dur la perte et le renouveau. Nous voilà donc engagés dans les déambulations fantasmatiques et lunaires de la jeune-femme, femme-enfant remarquablement incarnée (le mot prend là tout son sens) par Isabelle carré, on peut même se demander à quel point la folie ne peut pas prendre le dessus tant l'actrice est "borderline". C'est avant tout le spectateur qui est illuminé (première phase de l'érotomanie), illuminé par la recherche constante de la lumière dans un monde ténébreux (en celà, chaque plan comporte une lampe ou bougie, tel le symbole de la raison entretenue et de la poursuite d'un destin inaliénable. Le film est noir et percutant, voire étouffant, ne nous y trompons pas, Michel Spinosa faisant appel à de nombreux procédés dignes de films de série B d'horreur et à une photographie magnifiquement baroque (il le revendique). Toutefois, c'est de ce cadre même, telle une peinture vivante, que le réalisateur fait ressortir toute la lumière d'humanité de notre personnage principal, si peu attachante qu'elle puisse être de prime abord, et nous invite à la contemplation de son épanouissement, malgré les épreuves qu'elle endure, et ce jusqu'à une fin troublante symbolisant l'acceptation ... suite sur mon blog.
Anna M ? Eh bien pas moi ! Non j’exagère, le film traite un sujet intéressant, mais avoir choisi le personnage névrosé comme protagoniste de l’histoire ne facilite pas l’identification. Du coup on regarde tout cela de l’extérieur en redoutant le pire. Que demande le peuple ? ‘’Ca existe vraiment ce truc ?’’ Oui ! Proche du délire paranoïaque, l'érotomanie est une psychose qui consiste à croire de façon extrême et illusoire d'être aimé par une personne. Cette maladie rare touche principalement les femmes, qui sont persuadées d'être aimées et finissent par harceler l'homme sur lequel elles ont jeté leur dévolu. L'état passionnel dans lequel est plongé la personne se déroule en trois phases : l'espoir, le dépit et la haine. Lors des deux dernières phases, les symptômes peuvent dégénérer et devenir dangeureux. La personne peut alors agresser physiquement sa victime, mais s'en prend le plus souvent à elle-même.
Le nouveau film de M. Spinosa suit l'itinéraire d'une jeune femme, appliquée et appréciée dans son travail, qui s'occupe et vit avec sa mère malade. Il semble toutefois qu'elle souffre cruellement de solitude. Un soir, en sortant son chien, dans un geste de désespoir, elle va se jeter sous les roues d'une voiture.
Non, ce n'est pas le docteur qui conduit la voiture, seulement un chauffeur de taxi - qui d'ailleurs ne s'arrêtera même pas après l'avoir renversée. Anna va se retrouver en soin et sera prise en charge par le Docteur Zanevsky et cette relation médecin-patiente va être mal interprêtée par la jeune accidentée suicidaire qui y verra de l'intérêt de la part du quadragénaire et une étincelle dans sa vie.
Mais plutôt que de se positionner du côté de la victime du harcèlement, Spinosa choisit de se focaliser sur l'actrice de celui-ci. Maladivement bercée d'illusions, elle va interpréter les moindres faits et gestes du docteur comme des signaux ou des invitations amoureuses. D'abord un peu inquiet, le spectateur va être de plus en plus désémparé à l'image de cet homme qui n'avait rien demander.
Le film créé un malaise, incarné par une Isabelle Carré troublante, qui cache sa fureur derrière un visage d'ange. Son interprétation est le moteur de ce film, doté d'un suspens assez maîtrisé - un seul temps mort dans l'histoire - et d'un scénario efficace et équilibré. La mise en scène habile de Spinosa vient soutenir la performance de son actrice et suivre cette souffrance qu'Anna ressent et inflige à son tour aux autres. Le cinéaste fera le choix de nous installer en tant que spectateur de sa vie, tant dans ses instants de paix intérieure que dans les plus perturbés, et ainsi de renforcer l'ambiguité de ce que l'on ressent pour cette femme-enfant, entre crainte et compassion.
I. Carré confirme avec ce rôle qu'elle est véritablement devenue une actrice pouvant alterner le glamour, la sensualité, mais aussi la faiblesse, la violence des maux et la rage.
En psychiatrie, ou psychanalyse, on appelle ça une érotomane : quelquun qui prend ses désirs pour des réalités, ou à peu près. Il est possible que la description de cette maladie soit bien réalisée, le spectateur moyen manque de repères et de connaissances médicales pour en juger. Le comportement de cette folle (il faut bien lappeler comme ça) est quelque peu difficile à suivre, on ne peut raisonnablement pas sidentifier à son personnage, à moins dêtre fou soi-même. Le spectateur a la possibilité de se trouver proche du personnage du médecin, et lenfer nest pas loin, tant il est agressé moralement et sentimentalement. Une troisième voie consiste à observer tout cela froidement, mais lintérêt est tout de même assez faible.
Isabelle Carré est omniprésente à l'image et se métamorphose avec succès dans ce film .On assiste à son basculement progressif dans la mythomanie et dans la folie.Grâce à sa formidable présence on rentre complètement dans l'histoire.Le problème est que le film se résume à cette description de ce cas clinique et le malaise prend le pas sur le suspense et tout devient improbable et invraisemblable.Gilbert Melki n'est pas crédible et on l'impression à plusieurs reprises que le film va se terminer mais il n'en est rien.C'est trop long et sans surprise ,dommage...
Le film, qui traite de cette maladie mentale qui est l'érotomanie, est superbement raconté par Spinosa. Le personnage d'Isabelle Carré passe par toutes les phases du délire, d'abord léger puis jusqu'à ses manifestations les plus aiguës. On suit donc au plus près cette femme qui se bat pour dire son amour à l'homme qu'elle veut. Par périodes successives, rythmées de manifestations de plus en plus graves, on assiste à la dégradation de son état ; pour la voir passer doucement de l'attraction, à l'amour puis jusqu'à la folie. La force du récit, c'est de réussir à conduire le spectateur de bout en bout, et nous faire éprouver longtemps de la compassion pour Anna M. On ressort secoués par cette brillante démonstration.
Un sujet fort et pour Isabelle Carré un rôle qui rappelle "Se souvenir des belles choses" dans la mesure où elle nous fait vivre une maladie de l'intérieur.
L'ensemble est solide et captive pour peu qu'on entre dans l'histoire, je regrette juste quelques effets vidéos qui m'ont semblés un poil "too mutch" sur le moment mais qui ne nuisent pas du tout au film dans son ensemble.
Mise en scène hors norme, interprétation magistrale. L'illustration sonore aurait pu être "ne me quitte pas" de Brel. Ou alors, c'est le film qui est une belle illustration de la chanson. Le thème de la dépendance aux autres par ce sentiment qu'on appelle "amour", conditionnel et à sens unique, est parfaitement démontré et démonté. L'oeuvre ne répond pas, par contre, au pourquoi de cet état pathologique. Est-ce possible de le faire d'ailleurs ? On ne s'ennuie pas une minute en regardant jouer Isabelle Carré.
Waouh, quelle prestation d'Isabelle Carré !! Touchante et effrayante dans la même minute, elle porte à elle seule le film dans une atmosphère frissonnante. Rôle tout à fait césarisable mais une Môme était en face...
Le thème de l'érotomanie s'est souvent révélé comme un thème hautement "cinégénique", si l'on fait référence à des films comme "L'histoire d'Adèle H" (Truffaut), "Play misty for me" (Eastwood) ou encore, plus récemment à "A la folie pas du tout" (Laetitia Colombani). "Anna M" ne fait pas exception à la règle et on notera que Spinosa opte pour une approche clinique, dénuée de tout aspect romanesque, de la maladie (qui, statistiquement, affecte plus souvent les femmes que les hommes). Il est aidé par Isabelle Carré, actrice dont le talent n'est plus à démontrer. Gilbert Melki trouve également un rôle à la mesure de son talent, sans oublier Samir Guesmi ("Violence des échanges en milieu tempéré" de Jean-Marc Moutou), Francis Renaud ("Joueuse" de Caroline Botero). La mise en scène est sobre et ne s'autorise aucun effet de style inutile. On retrouve toutes les qualités présentes dans ce film dans "Son épouse", l'opus ultérieur du réalisateur.
En nous narrant lhistoire de Anna M., M.Spinoza nous entraîne dans la peinture dun drame psychologique vécu par une héroïne à la personnalité complexe à la fois schizoïde et proche du délire paranoïaque. Qui mieux quIsabelle Carré pouvait incarner cette érotomane à tendance névrotique en lui donnant toute la puissance émotionnelle que requiert ce type de rôle ? Saisissante de justesse, elle nous livre une formidable composition pour donner à son personnage psychotique une authenticité telle quelle en revêt un caractère pathétique, inquiétant, puis très nettement angoissant. Le scénario est bâti exclusivement autour du personnage dAnna M., permettant ainsi au spectateur de vivre avec la même intensité que lhéroïne lévolution de ses sentiments et de ses pulsions. La progression de la pathologie est décrite avec minutie, Anna traversant inéluctablement les trois étapes qui caractérisent son état passionnel et obsessionnel : lespoir laisse peu à peu la place au dépit, puis vient la haine, si forte quelle occultera même la phase de déni pour la conduire directement à la soif dassouvissement de sa vengeance. La réalisation très sobre ménage un suspense qui croit proportionnellement à la froide détermination dAnna à accomplir son noir dessein. En jetant sur elle un regard plein de compassion, M.Spinoza minimise aux yeux du public leffet de lopiniâtreté destructrice de la victime de cette forme de paranoïa. Le réalisme de la mise en scène va jusquà accompagner lévolution psychologique dAnna dune forme de mutation physique discernable à travers son regard, tantôt hagard et apitoyant, tantôt empreint de cruauté et de perversité. « Anna M. » est un film choc profondément marquant qui se situe à la limite entre le thriller psychologique et le drame passionnel.