Puppet Master V, censé être le dernier épisode de la saga, n’est visiblement pas des plus connus, pourtant, il est surement dans le haut du panier de la longue série.
L’interprétation ne retient pas énormément l’attention, certes. On est loin du casting de certains épisodes de la saga, surtout ceux qui mettaient bien en avant Guy Rolfe, très solide dans son rôle d’André Toulon et ayant disparu ici. On a donc des petits jeunots (Ian Ogilvy, Teresa Hill notamment), qui sans être mauvais ne font rien de plus que rendre à peu près correctement ce qu’ils ont à faire. Il n’y a pas la petite magie que dans ce genre de séries B fauchées des acteurs comme Jeffrey Combs ou Bruce Campbell arrivent à insuffler. Passable donc, mais pas mémorable.
Le scénario est la continuité de l’épisode 4, cependant pas d’inquiétude, les deux peuvent se regarder sans problème séparément. L’histoire en elle-même ne casse pas trois pattes à un canard, opposant les gentils poupées à une méchante poupée, le tout avec des humains autour ne serait-ce que pour créer des sous-intrigues et enrichir un peu un métrage qui dure seulement 1 heure 15 (hors générique). Cette durée courte, et une action solidement menée font en tout cas de ce Puppet Master V un divertissement plaisant. Il y a des meurtres, de l’humour, des affrontements assez réjouissants, et tout cela file vite et bien. Ce n’est pas toujours d’une fluidité exemplaires, mais n’oublions pas que l’on est dans un film à petit budget et qu’il y a souvent ce genre de petits défauts.
Au niveau de la mise en scène, le réalisateur rend une très honnête copie. Il a surtout fait un choix hautement judicieux : celui de mettre ses créatures au premier plan. Elles ont vraiment la primeur à l’image, et le réalisateur les filme avec un réel talent, dans diverses activités, et allant si je ne me trompe pas jusqu’à la vue subjective. Il propose aussi des meurtres très bien tournés, qui m’ont agréablement surpris. La photographie et les décors en revanche, font cheap. Là-dessus il n’y a pas eu un grand effort de fait, ou alors le budget ne permettait vraiment pas des miracles. Parfois c’est correct, d’autres fois c’est quand même à la limite du misérable. Toutefois, Puppet Master V frappe un gros coup avec ses poupées. Elles sont bien animées, elles sont nombreuses (même si ce n’est pas le record de la série), elles interagissent souvent avec les humains et entre elle, et la poupée du méchant a un look très réussi. Le méchant en question n’est pas mémorable, mais il est loin de démériter, compte tenu là encore du très faible budget de la production, et de l’âge du film qui va bientôt fêter ses vingt ans ! A noter enfin quelques scènes un poil sanglante, et une bande son un peu trop faible, ignorant de trop à mon avis, le générique pourtant si appréciable et caractéristique de la série.
Pour conclure donc sur Puppet Master V, je dirai que c’est un film réussi. Alors certes on est loin d’atteindre des sommets, mais le métrage se regarde avec plaisir, et s’avère souvent amusant avec les élucubrations de ses poupées. Court et rythmé, il assurera sans problème une petite soirée sans prise de tête entre amis, introduisant éventuellement une nuit horrifique plus racée !