Le consul du Royaume-Uni à Florence, Sir Duncombe ( Anthony Quayle ), vient de perdre son épouse. Il demande à Andrea ( Stefano Colagrande ), son fils aîné, de ne rien dire à son jeune frère Milo ( Simone Giannozzi ). De là, chagrin, difficultés relationnelles et inconscience de l'enfance vont traversés cette famille.
Sorti en 1968 en France, *Incompreso - Vita col figlio* ou en français *L'Incompris - Vie avec son fils* est un film réalisé par Luigi Comencini. Ayant été affaiblies par de nombreuses mauvaises critiques à sa sortie, *L'Incompris* sera revu à la hausse dix ans plus tard.
Le décor est posé très rapidement. Ce drame familiale au sein de la ville Florence en Italie, se déroule dans la richissime famille des Duncombe. Comencini prend le partie de suivre majoritairement le fils aîné, Andrea. Ce personnage connait les raisons de l'absence de sa mère, il sait que celle-ci est décédé. A l'instar d'un frère beaucoup plus jeune, Milo, que le père veut préserver de cette terrible vérité en racontant des mensonges sur cette absence.
L'acceptation de la vérité par Andrea pousse le père à le croire fort, mature et donc relativement autonome. D'ailleurs, on sent que ce père se retrouve sans les armes et la connaissance face à l'éducation de ses enfants. Comme le relate souvent Andrea et Milo, c’était leurs mère qui les comprenaient et les aimaient. Aujourd'hui les nombreuses domestiques s’enchaînent sans vraiment avoir une réel distinction. Et le père, quant à lui déborder par son travail, ne peut trouver le temps de les aimer, et donc de comprendre le mal-être de Andrea.
Les dernières traces laissés par Adelaide, la mère, se font rares. Les simples signes restants sont ce portrait dans le salon, un petit papier préventif dans un placard, les souvenirs à son propos racontés par les enfants sur le lac et enfin sa voix sur une bande magnétique. Ce gros plan sur les yeux en pleurs de Andrea, écoutant cette voix si lointaine que le père avait pris soin de cacher dans son bureau, comme un trésor personnel qu'on ne partage pas. C'est à partir de là que les bêtises enfantines et l'insolence vont occuper et désabuser les domestiques et le père. Un père, qui s’avère accrocher une certaine forme de préférence envers le Milo, plus jeune et qu'il considère donc comme plus vulnérable.
L'oncle William ( John Sharp ) arrive par train pour passer quelques temps avec cette famille. De là, s'installe une certaine forme de défi et de communion dans l’insolence entre Andrea et l'oncle. L'un n'aime pas vraiment les enfants qui braille sans arrêts, l'autre n'aime pas les vieux. Mais les deux se comprennent dans une certaines formes, comme si l'oncle William avait connu cette enfance difficile. Andrea connait par la suite sa première cuite, rapidement cachée par l'oncle et de là celui-ci l’incite à renouer les liens avec son père.
Ce renouement ce fait entre le fils et le père, particulièrement dans le contexte professionnel. En effet, le père invite le fils à le secondé au consulat. Une certaine forme de rapprochement donc, mais qui ne dure pas.
Les bêtises enfantines gâchent rapidement les occasions de faire plaisir au père, et Comencini nous invite dans une sorte de course entre Andrea et Milo pour satisfaire le père. Deux frères qui étaient pourtant très fraternel.
Une forme d'insolence se dégage de Andrea. Il traîne dans les rues, se donne un air rebelle face aux autre enfants du quartier. Une forme du personnage de Antoine Doiniel dans *Les 400 coups* de François Truffaut prend le dessus chez le jeune italien. Ce manque d'amour fraternel constant le conduit d'avancer au fur et à mesure vers la dangerosité, qui ne peut inévitablement que tomber dans le tragique.
Apres sa terrible chute d'un arbre, Andrea est cloué sur son lit au bord de la paralysie et de la mort, Il avoue à son père son manque d'amour et de présence. Là ou il voyait un fils aîné automne et fort, il s'y cachait enfaîtes un fils dans une certaine faiblesse. Il ne le comprenait donc pas.
Ce plan final d’ailleurs très sublime, avec cette caméra filmant le tableau de la mère, jusqu’à ce qu’apparaît le reflet de Andrea sur son lit. Andrea rejoint enfin sa mère, qui la tant manqué. Le tout sur le magnifique 2eme mouvement du concerto pour piano no 23 de Mozart.
*L'Incompris* est avant tout un film sur l'enfance, et la grande fidélité fraternel entre Andrea et Milo. Qui malgré les horreur de la vie, reste soudés et aimant l'un pour l'autre.
Sans toucher l’excellence non-plus, Luigi Comencini arrive plutôt bien à mettre en scène ce scénario qui au départ peut paraître assez classique.