Le seul maître à bord est bien le compositeur attitré des James Bond, l'immense John Barry. Lors des premières notes, on reonnaît immédiatement sa patte.
Tiré de l'oeuvre de Ernest B. Schoedsack et de Merian C. Cooper de 1933, ce remake est en tout point conforme à l'original malgré un manque cruel considérable du cocktail d'aventures qui le caractérisait si bien.
Il manque ainsi de l'aventure (même si on peut la palper de tans à autre), et par rapport à celui de 1933, poésie et lyrisme.
John Guillermin, pourtant habitué à mieux (réalisateur de "La tour infernale", "Le pont de Remagen" avec Robert Vaughn, ...) veut insufler sa griffe inconditionnelle mais n'y arrive pas. Même les acteurs patinent, à l'image de Jessica Lange (dans son premier film, et qu'on verra ensuite dans "Le facteur sonne toujours deux fois" avec Nicholson, "Tootsie" avec Dustin Hoffman, et "Les nerfs à vif" de Scorsese notamment).
En dépit d'un casting non exploité (Lange, Bridges ("The big lebowsky", "Blown away"), Charles Grodin ("Rosemary's baby", "Beethoven")), la machine Laurentiis (producteur international. Il s'est fait connaître par "Riz amer" de Giuseppe de Santis, avec Silvana Mangano et avec qui il se mariera. Producteur de "La Strada" de Fellini, "Guerre et paix" de King Vidor, "Pierrot le fou", "Serpico" de Lumet, "Conan le barbare" avec Schwarzy, "Dune", "Hannibal", ...) marche à plein régime et improvise pour donner à Kong les Twin towers comme cimetière (et non l'Empire state building de 1933).
Spectateurs, ceci n'est pas un film d'aventures coutumier à la "Indiana Jones". Il s'agit bien d'un "King Kong" remasterisé (les effets spéciaux et la Bête sont assez bien faits) sur les bords par un Guillermin sans doute fatigué, mais par un John Barry toujours excellent. Piètre dédommagement... !