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Plume231
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5,0
Publiée le 9 octobre 2009
Opposé à la conception originale d'un Orson Welles, Laurence Olivier adapte Shakespeare de façon classique. Mais classique dans le sens noble du terme, ce qui n'aurait pu qu'être que du laborieux théâtre filmé est transcendé par une technique incroyable alternant habilement des mouvements souples de caméras. Les décors brumeux apportent quand à eux un aspect étrange et onirique achevant de rendre l'ensemble fascinant. Laurence Olivier était un grand réalisateur et il a tout fait pour le montrer. Mais le Laurence Olivier réalisateur n'écrase pas pour autant le Laurence Olivier acteur, l'un complétant à merveille l'autre. Il incarne à la perfection un Hamlet psychanalitique qui entretient des liens quasi-incestieux avec sa mère, brillamment jouée par Eileen Herlie. Au niveau d'une distribution étincelante, il convient de signaler aussi un Basil Sidney excellent dans le rôle de Claudius, méchant qu'on n'arrive pas totalement à détester preuve du degré de complexité des personnages shakespeariens, et une Jean Simmons touchante dans le rôle de la fragile Ophélie et qui retranscrit admirablement la descente dans la folie de son personnage. Donc non seulement comme tout grand film, le "Hamlet" de Laurence Olivier vous fera aimer un peu plus le cinéma mais aussi un peu plus Shakespeare.
Soixante-dix ans plus tard, on retrouve … Shakespeare au cinéma, affublé de la même grâce et de l’énergie vitale à sa verve littéraire. Laurence Ollivier est aux commandes, devant, derrière et sur le scénario qu’il ajuste à peine pour les besoins de sa mise en scène. Elle est ce que le grand William aurait fait en son temps, dans son théâtre où le pouvoir et la folie ne faisaient qu’un pour nourrir la tragédie. Une entité reprise par Laurence Olivier pour dénoncer la couardise et la trahison. Ravaler les sentiments les plus nobles, et forcer le courage . Tout ce qui enrichit un récit totalement habité par ses interprètes. Avec des moments de pure grâce comme la représentation de l’empoisonnement du roi par une troupe de comédiens ou le duel final, l’un des plus beaux du cinéma français, à fleurets mouchetés … ou pas . Le combat sera inégal, mais grandiose . A l’image du film AVIS BONUS Pierre Kapitaniak, professeur de civilisation britannique à l’Université Paul Valéry de Montpellier nous explique en une petite heure tout ce qu’il faut savoir sur la pièce, son auteur et l’adaptation. C’est passionnant Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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4,0
Publiée le 19 novembre 2013
Si de nombreux cinèastes ont abordè Shakespeare au cours de leur carrière, certains rèalisateurs l'ont frèquentè plus assidûment, y revenant plusieurs fois pour prèciser leur approche ou enrichir à son contact leur thèmatique personnelle! Deuxième volet du triptyque consacrè à Shakespeare (après "Henry V" en 1945 et avant "Richard III" en 1956), la composition admirable de Sir Laurence Olivier dans le rôle mythique d'Hamlet est beaucoup plus refermèe sur le huis-clos classique! Acteur consommè, il est le grand homme de thèâtre anglais contemporain! Certes, on peut discuter la conception ou le style de cette adaptation archi cèlèbre mais elle n'a pourtant jamais ètè du thèâtre photographiè, mais du cinè-thèâtre, une oeuvre conçue en fonction du film et de la camèra! Voici donc la tragèdie d'un homme qui ne pouvait se dècider à agir! Avec Eileen Herlie en reine Gertrude, Basil Sydney en roi Claudius, Anthony Quayle, Stanley Holloway, Peter Cushing et Christopher Lee (surprenant de les voir dans le même film sans dents pointues ou sans crucifix) mais aussi la jeune Jean Simmons en Ophelia dont on n'est pas prêt d''oublier la mort au bord du ruisseau tel un saule qui se penche et qui y mire son feuillage d'argent! Elle y vint, parèe de fantasques guirlandes! Renoncules, marguerites, digitales! Elle voulut les accrocher aux rameaux mais une branche jalouse se brisa! Avec ses trophèes de fleurs, elle tomba telle une nouvelle sirène dont les vêtements alourdis l'ont fait passer d'un chant mèlodieux à une mort fangeuse! Une pluie de rècompenses internationales (4 Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur acteur, Lion d'or du Festival de Venise...) viendront s'ajouter à ce film d'une exceptionnelle beautè dans sa mise en scène mais qui laisse une impression de froideur (grand classique tout de même du cinèma britannique). La musique de William Walton, qui a essentiellement travaillè avec Paul Czinner et Sir Laurence Olivier, trouve ici toute sa profondeur! Une date dans l’histoire des rapports du thèâtre et du cinèma...
Seul point faible du film, l’interprétation de ces vieux acteurs 1948, le jeu un peu faiblard ce réalisateur interprète de Hamlet le fol, prince des ténèbres danois comparé aux autres versions vers la fin du 20eme siècle. Je ne me poserais pas la question pourquoi il a obtenu l’oscar du meilleur acteur parce que ce fut décidé par une convention cérémonie. La sobriété dans sa mise en scène théâtrale en noir et blanc classique, tenons grâce à la magnificence de l’œuvre anglaise. En prenant d’affection pour ces personnages de nobles qui se chamaillent à pourchasser ce trône maudit d’impureté hérité des ancêtres rois absolus tant convoité, la douce folie de la marque empreinte Hamlet rattrapera tout le royaume tourmenté. A sa façon de jouer le culte « to be or not to be, that is the question Universelle » me fascinera toujours autant, poser devant un crâne du cimetière est une des scènes immortelles Shakespeariennes. Mélancolique Ophelia l’esprit tracassée par son amour de folie à dériver près d’une rivière délirante, une tristesse grand monument royal noyée, l’enterrement est attendrissant, on compatit à leurs malheurs enlacés. Les séquences reviennent avec ces relations dynasties familiales moins passionnelles, les acteurs et actrices récitaient leurs textes sacrés que cela en explique. C’est dans cette réalisation en apprenant que tout ne fut qu’un complot qui se trama dans les coulisses depuis le début de l’acte. L’apparition métaphysique du père roi n’est rien plus ni moins concrète, objectif déchoir le détesté oncle souverain usurpateur traître immoral. Ainsi sont les disputes intrigues monarchistes de l’histoire, un mal pour un bien ou l’effet inverse, dort paisiblement doux seigneur princier enfin libéré de la maladie terrestre. D’une filiation impure, l’inspiration datant des empereurs romains connus pour leurs règnes d’insanités.
Adapter Shakespeare au cinéma s'est toujours posé comme une évidence mais l'enjeu reste de taille. Il fallait quelqu'un comme Laurence Olivier pour adapter "Hamlet" et le faire sans se casser la gueule. Certes le film est théâtral que ce soit dans l'interprétation ou les décors mais il échappe au genre du théâtre filmé, Olivier sachant créer une ambiance particulière avec un soin apporté à la photographie. La mise en scène n'est cependant pas exceptionnel, manquant parfois de rythme et il faut compter sur l'interprétation enflammée de Laurence Olivier, parfait dans le rôle du troublé Hamlet mais aussi des autres acteurs pour raviver la flamme du film. L'ensemble a pris un léger coup de vieux mais cela contribue à son charme. Et puis il y a le célèbre monologue en voix-off, parti pris osé et le baiser œdipien entre le héros et sa mère, repris bien souvent depuis.
Hamlet de Laurence Olivier est sans doute la plus fameuse de toutes les adaptations de la plus célèbre pièce de Shakespeare. Si Laurence Olivier ne possède pas de don particulier pour diriger une caméra (les transitions entre les actes sont assez ridicules), il dirige les acteurs merveilleux bien, dont la jeune Jean Simmons en Ophélie fragile et délicate, et s'auto-dirige mieux que personne. Il n'est pas "le plus grand acteur du monde" pour rien, et Hamlet est le rôle de sa vie. Les scènes cultes de la pièce, depuis le monologue "To Be or not to Be", jusqu'au crâne dans le cimetière et le duel vengeur, Laurence Oliver transcende son rôle. Shakespeare ne pouvait rêver meilleur Hamlet.
Ce film pour moi reste à ce jour la meilleure adaptation filmée de hamlet. Laurence Olivier, fidèle au texte, inspiré dans le role titre, livre un film classique dans le sens le plus noble du terme.
Un film des plus classiques tiré d'une des pièces les plus célèbres de tous les temps, Hamlet de 1948 de Laurence Olivier, avec Laurence Olivier est saisissant et capte fortement notre attention et notre curiosité lors des monologues du protagoniste. Le film est très bien par son scénario et ses dialogues intenses écrits par le dramaturge le plus joué au monde, William Shakespeare, mais aussi par la prestation ou plutôt la grande performance que nous fait Laurence Olivier (méritant largement son Oscar). Il joue ici avec une grande finesse et incarne à la perfection (selon moi) le personnage très complexe qu'est Hamlet. Il réalise aussi un film qui sert bien à la compréhension du texte. La prestation de Jean Simmons en "Ophelia" est aussi à saluer. Très bon film pour s'approprier l'une des plus grandes pièces jamais écrites.
C’est long mais d’une homogénéité remarquable avec de grands moments tragiques (le spectre, la noyade d’Ophélie…) et des personnages complexes… Pas du théâtre filmé mais un film éminemment théâtral (si vous voyez ce que je veux dire…)