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Roger T.
150 critiques
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5,0
Publiée le 13 mars 2021
1960, Roger Corman retourne aux sources et nous donne un formidable cadeau qui sera par la suite adapté en comédie musicale à succès et fera l'objet d'un remake (plutôt réussi d'ailleurs). cette comédie burlesque tournée avec un très faible budget s'appuie sur un scénario en béton armé et est servi par des acteurs qui mettent toute la gomme et sur-jouent à fond. Jonathan Haze qui joue le rôle principal mériterait d'être inscrit au panthéon des grands artistes comiques mais il n'est pas le seul de la distribution. Du grand délire d'humour noir sans le moindre moment faible.
Quand on connaît les conditions précaires de son tournage, on ne peut qu'être agréablement surpris par la qualité de cette comédie. Avec un enthousiasme communicatif, Roger Corman dresse une galerie de personnages délirants au fil de scènettes amusantes et plutôt bien écrites qui s'articulent autour de cette plante carnivore bien mystérieuse. Techniquement, on sent que ça a été produit dans l'urgence (montage à la serpe et certains plans tournés à l'arrache) mais cette spontanéité apporte ici un charme supplémentaire qui rend la vision de ce petit film fort agréable.
Tout simplement génial. De l'humour comme on en fait plus. Pour une fois pas de vulgarité. Ça fait du bien. Une histoire assez originale. Le seul hic le son qui faudrait remasteriser car là, c'est moyen.
Ce film raconte comment Seymour, employé d'une boutique de fleurs, élève une plante qui, non contente d'être carnivore, est aussi gloutonne, bavarde et grossière. Pardodie de films d'horreur dans un style qui pourrait rappeler un vieux Shaun of the Dead (en moins bien), ce film navigue entre génie et nanar.
En effet, à trop vouloir être kitch, il perd en intensité et la plupart des scènes peinent à arracher un sourire un peu moqueur. L'intrigue est inexistante, la plupart des acteurs jouent très mal, les effets visuels sont ringards à souhaits...
Toutefois, deux scènes fantastiques sauvent le tout: la première est la trop courte apparition d'un Jack Nicholson masochiste, seul acteur vraiment intéressant du film (les deux flics s'en tirent bien mais n'ont pas grand chose à dire). La deuxième est la poursuite la plus lente et la plus ridicule de l'histoire du cinéma.
Deux scènes sont-elles suffisantes pour vouloir regarder un film? A vous de voir.
C'était au temps de l'âge d'or d'Hollywood en fin de vie qui produisait des chefs d'oeuvre avec quelques dollars là où les blockbusters actuels à coup fr centaines de millions de dollars sont des navets sans gout!
Un film de Roger Corman donc une série B, peut-être sont plus connus. Des dialogues absurdes, des situations burlesques, quelquefois marrant, quelquefois navrant. Un long métrage qui a l'avantage de ne pas se prendre au sérieux, à noter l'apparition dans un petit rôle de Jack Nicholson assez désopilant. Malheureusement je l'ai vu en VF.
Acheter à 5 euros, eh bien pas déçu. Le générique de début me faisait présager le pire mais après que du bon. Les effets spéciaux pas si raté, un Jack Nicholson hilarant et des personnages bien écrit notamment la mère Hypocondriaque, la cliente qui perd un membre de sa famille tout les jours, le dentiste sadique et le client qui mange ses fleurs. Vraiment que du bon a par vers la fin quelques temps mort. A voir pour un enrichissement culturel certain avec ce film réalisé en deux jours seulement
Roger CORMAN a la réputation d’être le producteur le plus économe, le plus avare en moyens et d’être ainsi devenu, au fil d’une filmographie aussi inégale que longue, le roi du système D. Sa petite boutique des horreurs constituant alors un très bon moyen de pénétrer son cinéma, tant sur l’aspect technique qui irrigue sa filmographie, décors hérités d’une autre production recyclés, effets spéciaux faits de bouts de ficelles, tournage condensé, mais servi par un scénario simple, que sur le plan du traitement de l’histoire et de ses personnages. Ce n’est pas la première fois que lui et son scénariste Charles GRIFFITH s’essayent à la comédie noire, voyez par exemple A Bucket of blood ni même que le héros s’incarne dans un être quelconque, gaffeur dont les maladresses, voire la poisse, l’entraineront dans les situations les plus inconfortables pour lui, les plus cocasses pour nous.
Seymour Krelboyne homme à tout faire et souffre douleur de son patron le fleuriste Mushnik, multiplie les bévues tant et si bien qu’il est à deux doigts de se faire licencier et qu’il ne doit de sauver sa place qu’à la condition qu’il parvienne à faire croître l’étrange plante qu’il cultive chez lui en secret. Cette plante qu’il a nommé Audrey Jr. En hommage à sa collègue Audrey dont il est amoureux, mais cette plante se révélera être dotée de quelques secrets, comme le don de parole mais surtout un insatiable appétit pour le sang et la chaire humaine sans oublier un sens de la persuasion évident grâce auquel elle obligera le pauvre Seymour à la nourrir aux abris des regards indiscrets. Corman nous présente alors une galerie de personnages, aussi absurdes que grotesques qui lui permettent ainsi qu’à Griffith de verser dans un humour extrêmement noir absolument jouissif, deux ou trois exemples : spoiler: le policier qui à l’annonce de la mort de son fils réagit avec un je-m’en-foutisme glaçant, cette vieille femme juive qui chaque jour vient quémander des fleurs pour la perte d’un membre chaque fois différent de sa famille ou cet improbable duo formé par un dentiste sadique et un patient masochiste, l’occasion d’apprécier ici l’une des premières apparition à l’écran de Jack NICHOLSON dont on devine déjà toute la latitude à incarner des êtres à la folie inscrite sur le visage. Les caractères principaux n’étant pas en reste, entre le tueur débile, sa copine niaise ou le patron tout droit sorti d’un petit précis du petit tyran fielleux avec les petits, mielleux avec les puissants, sans oublier une mère étouffante dont l’hypocondrie confine au ridicule.
Néanmoins il faut pour que la mayonnaise prenne souligner tout à la fois la maîtrise formelle de la réalisation de Corman et le talent des différents acteurs à la tête desquels Jonathan HAZE insuffle un jeu subtil dans l’exagération, usant des codes du « slap stick », de ceux de la comédie, mais aussi du théâtre pour incarner ce nigaud dont les meurtres « par accident » ne sont que la résultante d’un manque de caractère affirmé, dont tout le monde profite et surtout Audrey Jr.
Audrey Jr. dont les caprices ajoutent à l’humour évoqué plus haut, sa ligne de dialogue « Feeeeeeed me ! » étant passée à la postérité, devient une icône inamovible - au sens littéral du terme - elle y est, elle y reste et Seymour la nourrira bon gré mal gré. Les plans où elle est présente s’ils mettent en relief le manque de moyens et la faiblesse de certains effets spéciaux soulignent cependant le talent immense de Corman pour se jouer de ces écueils et plonger le spectateur dans son délire, ou pour reprendre une expression chère au septième art « la suspension consentie notre crédulité ».
Quant au scénario il a l’intelligence d’éviter les scènes d’un réalisme trop poussé n’apportant pas grand chose d’intéressant quitte à délaisser le vraissemblable de l’ensemble au profit de scènes comiques, de gags qui participent à rendre le tout cohérent en dépit du délire global.
Devenu aujourd’hui et avec raison culte, petit chef d’œuvre d’humour noir, le film constitue un résumé parfait du cinéma de Corman fait de briques et de brocs, une leçon de cinéma que Broadway adaptera plus de vingt ans après en comédie musicale dont le succès poussera Hollywood a adapter de nouveau cette petite boutique des horreurs là encore sous la forme d’une comédie musicale.