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loulou451
120 abonnés
1 503 critiques
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5,0
Publiée le 15 octobre 2011
Deux ans avant "Oliver Twist", David Lean adaptait "Les Grandes espérances" de Dickens. Et avec quelle réussite, quel talent ! Le résultat est saisissant, d'une grande justesse de ton, fidèle à l'auteur, et prétexte à une descente aux enfers, là où l'homme se noie pour se mesurer à sa condition. L'ambiance de ce film est unique, noire, obsédante, envoûtante, quasi magique. Et que dire de la scène initiale ! A couper le souffle ! Un véritable chef-d’œuvre de mise en scène et de scénario. Incontournable dans la carrière de David Lean.
''Il n'y a pas pire menteur que celui qui se ment à lui -même'' à dit Pip toujours en lui même. Dickens est un grand moralisateur et ses romans sont pleins de leçons à prendre pour les enfants jusqu'aux années 60. Les voir au cinéma que cela soit grâce à Cukor, Lean ou Conway est un moment de plaisir et de nostalgie. En tant qu'anglais Lean à certainement su rendre l'atmosphère propre à son pays au 19 ième siècle et c'est un grand plaisir que de suivre ce film pas à pas. Il a beaucoup de qualités mais son académisme et sa froideur le rendent peu enthousiasmant. Je pense que Lean s'impose des règles et ne s'y laisse jamais aller comme il a su le faire dans ''Chaussure à son pied ''. Il n'a pas non plus suffisamment tenu compte de l'age des ses personnages; même Jean Simons, ici 17 ans et qui joue parfaitement paraît trop âgée. Autrement dit: on est content mais on en demande plus et c'était possible, car si Lean est le Verneuil anglais, Verneuil à su tirer le maximum de ses qualités alors que Lean aurait pu faire mieux et se hisser au rang de Powell. Quoi qu'il en soit, c'est l'occasion de voir à l'oeuvre John Mills ce grand acteur de théâtre ennobli et décédé à 97 ans. Son plus beau rôle au cinéma est celui d'un prêtre ''keogh'', il a remplacé au dernier moment Charlton Heston, choqué par le sujet,et s'est montré extraordinaire. Il faut dire que '' the singer not the song'' est aussi singulier et inoubliable que ''la nuit du chasseur''. Les grandes espérances ne peuvent se dissocier de ''David Copperfield'' et de ''Oliver Twist'
Après avoir vu la version moderne avec Gwyneth Paltrow et lu une critique 1 étoile vantant plutôt la version de David Lean, j'ai voulu faire ma propre opinion. En fait, les deux films ne sont pas comparables. Celui de David Lean est sans doute plus proche du roman de Charles Dickens, plus cohérent aussi, le rôle du bagnard évadé étant plus limpide, et aussi plus "british". Mais franchement, pour le reste...D'abord le choix de l'actrice adulte, totalement fadasse, ensuite l'âge de PIP adulte, censé avoir 20 ans dans le film et qui en fait 30. Par ailleurs, le fait d'aider PIP à devenir simplement un dandy oisif est corrigé dans la version moderne en le transformant en un artiste qui perce grace à son mécène. Même si on s'éloigne de Charles Dickens, c'est tout de même plus intéressant. Ne parlons pas dans la version moderne du choix de Gwyneth Paltrow qui transperce littéralement l'écran. Enfin, et David Lean n'y est pour rien, la pellicule a terriblement vieilli. Alors franchement, préférer la version de David Lean, il faut vraiment vouloir...
David Lean est un des plus grands réalisateurs de tous les temps. Et c'est pas cette brillante adaptation quasi-fidèle du merveilleux roman de Charles Dickens qui pousserait à dire le contraire. Même si le film n'est pas exempt de défauts, comme le fait de choisir un acteur beaucoup trop âgé pour interpréter le rôle principal ou la fadeur de Valeria Hobson (Estella adulte) par rapport à Jean Simmons (Estella adolescente), il est une incontestable réussite. En effet, David Lean a parfaitement réussi à retranscrire l'atmosphère du roman à travers une excellente distribution menée par un John Mills très convaincant, malgré son défaut d'âge, et dont se distinguent principalement un fabuleux Alec Guinness et surtout une Jean Simmons parfaite en Estella adolescente, personnage dont elle arrive à merveille à retranscrire la complexité sur l'écran. Mais aussi grâce à une mise en scène inoubliable très soignée sur le plan esthétique, avec une magnifique photographie en noir et blanc et des décors extérieurs et en studio superbes. La première scène dans le cimetière est d'une beauté à couper le souffle et David Lean n'hésite pas à incruster une excellente scène légère très typique de Charles Dickens à travers la visite à l'assistant de l'avocat et de son père. Malgré ses petits défauts et grâce à ses très nombreuses grandes qualités, ce film est la meilleure adaptation d'un roman de Charles Dickens sur grad écran et un des plus grands films anglais de tous les temps.
Je lis les critiques sur ce site qui rendent hommage à Lean ou plus simplement à l'intrigue, mais je ne vois pas une seule fois le nom de Dickens cité. Ce film se sert d'un roman à l'intrigue extrêmement riche et aux personnages magnifiques et il les banalise tous les deux. Je ne m'édenterais pas plus longtemps sur ses autres défauts d'adaptation... Je conçois qu'on apprécie ce film, mais quiconque ayant lu le roman se verra assez déçu voire outré au vu du dénouement qui ne respecte pas le roman et l'intelligence de Dickens. J'avais peur qu'une heure cinquante ne suffise pas (roman de 700 pages) à retranscrire la force de l'intrigue, la couleur des personnages et l'intelligence de la leçon. Bref ce film n'étant quand même pas médiocre, j'accorde deux petites étoiles...
Un très grand Lean, qui a notamment inspiré ici Polanski pour "Le bal des vampires" : La scène du cimetière, celle de la danse, la salle prise dans les toiles d'araignées, la scène des ombres chinoises. Un film rare, ou le cinéma rejoint l'oeuvre littéraire ( fait rarissime ), grand film et belles interprétations de Mills et de Guinness.
Le premier très grand film de David Lean, qui commença à donner une leçon impressionnante sur le travail d'adaptation d'une oeuvre culte sur grand écran. Ainsi l'intrigue du roman devient proprement cinématographique, chaque détail de description devenant un élément scénographique de premier ordre. C'est méticuleux et d'une beauté à couper le souffle. Brillant tout simplement. L'histoire, elle, était déjà magnifique dans le roman, elle en devient un bonus magique.