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ml-menke
40 abonnés
551 critiques
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5,0
Publiée le 3 juillet 2012
Une mise en scène incroyable. Aucune surenchère sur le sentimentalisme. L'histoire de l'orphelin à qui on donne la chance de devenir un Grand Monsieur c'est une riche idée. Mais surtout c'est son enfance qui marquera et changera toute son existence. Ce bilan c'est une réalité qui s'applique à chacun d'entre nous.
Un très grand Lean, qui a notamment inspiré ici Polanski pour "Le bal des vampires" : La scène du cimetière, celle de la danse, la salle prise dans les toiles d'araignées, la scène des ombres chinoises. Un film rare, ou le cinéma rejoint l'oeuvre littéraire ( fait rarissime ), grand film et belles interprétations de Mills et de Guinness.
Promis à un modeste destin de forgeron, un jeune enfant aide un forçat à s’évader. Adolescent, il tombe amoureux d’une jolie jeune fille qui habite la sinistre maison d'une vieille femme un peu folle ; jeune homme il part mener une vie luxueuse à Londres grâce aux dons d'un mystérieux protecteur. Il apprendra que son bienfaiteur n'est autre que le forçat dont il eut pitié et que la jeune fille qu’il n'a jamais cessé d'aimer, est la propre fille du bagnard... S’appuyant sur une histoire forte et prenante (quoique assez rocambolesque) et une interprétation assez convaincante, ce film est d’une grande qualité formelle : la réalisation et les superbes décors en extérieurs et en studio créent une atmosphère à la lisière du fantastique (paysages de lande brumeuse, marais bordés de gibet, cimetières inquiétants, maison hors du temps…)
Un chef-d'œuvre! L'atmosphère, la présence des acteurs...Ils sont tous parfaits sans exception! J'ai lu beaucoup de commentaires négatifs sur Estella adulte, je la trouve très bien. L'Estella jeune (Jean Simmons) est certes a cette présence, ce regard plein de mépris sur notre jeune héros mais elle est trop violente, trop peste, et son personnage adulte ici rééquilibre la personnalité du personnage et la rend plus sympathique surtout la fin. Donc casting parfait! Au passage meilleur que le film sorti en 1998, celui-ci est bien avec un très bon casting mais l'atmosphère plus sombre du début de film est meilleur dans ce film de 1946 et la fin meilleur aussi dans celui-ci, les personnages plus attachants....Décidément les films de cette époque sont sublimes...Je vous recommanderai Jane Eyre de 1943 (Orson Welles, Joan Fontaine) mais aussi Les hauts de Hurlevent de 1939 (L'excellent Laurence Olivier) et bien d'autres...
Il y a dans le film de Lean deux périodes relativement différentes traduisant d’abord l’enfance de Pip puis sa vie adulte, la vieille maison servant de transition entre les deux ages mais aussi de repère pour les personnages. La première partie du film, soit l’enfance de Pip, est d’une réussite bluffante. Le film commence par un livre qu’on ouvre, projection du conte pour enfant d’où l’aspect moralisateur bien connu chez Dickens. On observe alors les premières images de ses grandes espérances, l’aspect fantastique est le plus frappant, la lourde atmosphère qui embaume le film avec ses marais, ses paysages brumeux, son cimetières effrayant suffit à saisir le spectateur. Nous suivons Pip mais, par un habile, classique jeu de mise en scène, nous sommes Pip. Quelle frayeur quand il rencontre le fugitif (Finlay Currie) mais quelle scène d’anthologie ! La séquence est sublime. Le point de vue adopté est donc celui de Pip, jouant sur des plongées / contre plongées, s’amusant à des plans subjectifs relatifs à la vision enfantine, que ce soit en terme de bruitages ou d’images, l’exemple le plus marquant étant la rencontre entre l’enfant et le tribunal de vaches. Il y a dans l’atmosphère du film une ambiance rappelant la célèbre scène de descente en barque de La Nuit du Chasseur (1955) de Laughton, ambiance très envoûtante, jouant sur les ombres et l’imagerie de l’enfance.
Je lis les critiques sur ce site qui rendent hommage à Lean ou plus simplement à l'intrigue, mais je ne vois pas une seule fois le nom de Dickens cité. Ce film se sert d'un roman à l'intrigue extrêmement riche et aux personnages magnifiques et il les banalise tous les deux. Je ne m'édenterais pas plus longtemps sur ses autres défauts d'adaptation... Je conçois qu'on apprécie ce film, mais quiconque ayant lu le roman se verra assez déçu voire outré au vu du dénouement qui ne respecte pas le roman et l'intelligence de Dickens. J'avais peur qu'une heure cinquante ne suffise pas (roman de 700 pages) à retranscrire la force de l'intrigue, la couleur des personnages et l'intelligence de la leçon. Bref ce film n'étant quand même pas médiocre, j'accorde deux petites étoiles...
Le premier très grand film de David Lean, qui commença à donner une leçon impressionnante sur le travail d'adaptation d'une oeuvre culte sur grand écran. Ainsi l'intrigue du roman devient proprement cinématographique, chaque détail de description devenant un élément scénographique de premier ordre. C'est méticuleux et d'une beauté à couper le souffle. Brillant tout simplement. L'histoire, elle, était déjà magnifique dans le roman, elle en devient un bonus magique.