L'idée de voir Clark Gable, tel un coq en pâte, au milieu de 4 ravissantes femmes en plein far-west et sous la houlette de Raoul Walsh, alors au crépuscule d'une longue et faste carrière, était plus qu'alléchante.
Et finalement c'est ce que le film offre, ni plus ni moins. Le scénario est assez simple, légèrement prévisible, guère approfondis mais efficace, il sert juste à mettre Clark Gable dans cette situation et c'est là que se trouve toute la réussite de Le roi et Quatre Reines. Walsh exploite bien ce point de départ, mettant en place une atmosphère plutôt légère et faisant preuve de nombreuses bonnes idées pour créer des situations drôles et/ou ingénieuses.
Malgré le semblant de suspense (Qui finira par se faire avoir?, Qui est le survivant? etc), c'est vraiment sur Gable que Walsh se concentre, les relations qu'il aura avec les 4 jolies jeunes femmes, ainsi que la mère, et enfin quelles sont vraiment ses intentions. Le procédé cinémascope ne sert d'ailleurs à rien, la majorité des scènes sont intimistes et nous donne l'occasion de voir un parfait Clark Gable roublard, cabot et charmeur malgré ses 55 ans, ainsi que 4 jeunes et belles femmes qui ne chercheront qu'à se rapprocher de lui malgré l’œil méfiant de la mère. Les portraits de femmes que Walsh signe sont tous intéressants, légèrement amoraux et ne manquant pas de piquants, à l'image des excellents dialogues.
Plusieurs scènes sortent du lot, à l'image de celle musicale (avec une bonne bande-originale par ailleurs) ne faisant que renforcer l'ambiance intimiste et légère. Alors, il y a bien quelques petits regrets, à l'image de quelques baisses de rythmes et d'un petit manque de folie à certains moments, mais rien de bien préjudiciable pour apprécier ce faux western, vendant une quête aux trésors pour finalement se retrouver en charmante compagnie. En y pensant, on ne perd pas vraiment au change... !
Derrière ces allures de westerns mêlant aventures et chasses aux trésors, Le Roi et Quatre Reines s'avère finalement plus proche de la comédie où Walsh, ne manquant pas d'idées, mettant en avant un Clark Gable charmeur à souhait face à quatre belles et jeunes mariées.