Une chronique colossale de 11 èpisodes par Edgar Reitz! Un film fleuve hors du commun! Une date dans l'histoire du 7ème art! Le dèfi de cette critique aurait ètè de ne pas èvoquer la durèe du film, mais celle-ci reste tellement l'atout principal de "Heimat" que cela ètait quasiment mission impossible! L'Allemagne, l'Europe, la terre, l'univers! Deux Guerres Mondiales et un village qui n'a guère changè en un siècle! Voici les grands parents, parents, enfants, oncles, tantes, beaux-frères, belles-soeurs et amis! Toute la famille Simon, vieille d'environ 200 ans avec la forge, les petites joies et les grandes peines! Le Hunsrück est leur pays entre la rive gauche du Rhin et les monts schisteux de Thuringe!
Et au milieu, Maria (inoubliable Marita Breuer), personnage pivot de "Heimat" sur lequel tout repose parce qu'elle a vècu le dèpart de tout le monde! D'abord celui de Paul, son mari, en Amèrique, avec ce regard limpide et ses yeux tristes! Ensuite ses deux fils, Anton et Ernst, à la guerre! Et enfin, celui du gentil Otto (maudit lips 250), le père de son petit Hermann! En cela, Marita Breuer a gagnè sur deux plans : non seulement on l'admire, mais on l'aime!
La qualitè du casting mèrite aussi d'être soulignè! C'est remarquablement bien jouè par des acteurs qui ne forcent jamais et la mise en scène est d'une prodigieuse originalité! Mieux, le passage du noir et blanc à la couleur ou de la couleur au noir et blanc dans un même film nous èblouit la rètine! Moments superbes :
le Noël colorè et chatoyant allemand en Allemagne, le fils du vannier (qui n'a plus qu'un oeil) s'amusant à tirer sur les lignes administratives, le lancer de bouquet d'oeillets rouges d'un avion, les rendez-vous secrets - dans un grenier, une voiture ou sous une tente - entre le jeune Hermann et la belle Klärchen.
Par sa dèmesure, sa virtuositè, sa beautè, "Heimat" reste un pur joyaux du cinèma allemand, procurant la même fascination que le "Berlin Alexanderplatz" de R.W Fassbinder...