“Au Chili, en septembre 1973, Pablo Neruda et la Liberté venaient de disparaître !”
11 septembre 1973, l’armée chilienne investit les rues de Santiago, plus particulièrement les abords du palais de la Moneda. À l'intérieur, le président Salvador Allende y est retranché avec sa garde rapprochée.
Dans un dernier souffle de démocratie, il envoie un ultime message à son peuple. Il mourra quelques heures plus tard, emportant avec lui, les espoirs de toute une nation. Élu à la présidence du pays trois ans auparavant, ce socialiste de la première heure, taxé de Marxiste par ses adversaires, est une épine dans le pied des classes bourgeoises chiliennes et d’une partie de l’armée, mais Allende s’attirera surtout les foudres des Etats-Unis en nationalisant les immenses mines de cuivre du pays au détriment des multinationales américaines. Le marionnettiste occidental entre alors en scène et la marionnette de ce coup d’état sanglant s’appellera le général Augusto Pinochet. La junte militaire au pouvoir régnera sans partage durant seize ans. Deux ans seulement après les événements, une coproduction franco-bulgare intitulée “Il pleut sur Santiago” (nom de code déclenchant le coup d’état), allait se faire le porte-voix de toute une nation d’opprimés.
Réalisé comme un symbole de résistance par le Chilien Helvio Soto, le long-métrage est un véritable plaidoyer pour la liberté, transcendé par l’énergie du désespoir. Le film s’inscrit dans la droite lignée d’un cinéma engagé, un cinéma d’investigation comme les années 70 ont sus nous offrir. Porté par un excellent casting (Jean-Louis Trintignant, Bernard Fresson, Bibi Andersson, Riccardo Cucciolla….), le film s’ouvre sur le jour triomphal de la victoire d’Allende, mais la victoire laissera place à l’amertume et à la division comme le réalisateur nous le dévoile par flash-back jusqu’à ce funeste septembre noir. “Il pleut sur Santiago” est une oeuvre pour ne pas oublier !