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Caine78
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4,0
Publiée le 23 octobre 2013
C'est avec une non-rigueur chronologique totale que je découvre le cinéma d'Akira Kurosawa, « Rêves » étant en effet l'antépénultième film du maître japonais. Et lorsque l'on sait que celui-ci est généralement considéré comme une œuvre mineure de son auteur, une seule chose me vient à l'esprit : vivement que je découvre le reste ! En plus d'être d'une richesse visuelle absolument sans limites, le cinéaste apporte à chacun de ses récits un souffle, une force, une maestria les rendant (presque) tous aussi aboutis sur le fond que sur la forme. Il est devenu très rare d'assister à une sorte de « spectacle total » aujourd'hui : « Rêves » en est manifestement un, faisant autant appel à nos sens qu'à notre imagination et notre sensibilité, le tout sans jamais nous ennuyer une seule seconde. Alors c'est vrai : le discours est plus subtil à certains moments qu'à d'autres, mais difficile d'en tenir rigueur à son auteur tant les histoires racontées sont souvent très différentes, à l'image de celle concluant idéalement le film par son aspect profondément apaisant et serein. Bref, une réussite superbe à tout point de vue, dans laquelle seuls les obsédés de « réalisme social » ne devraient pas se retrouver. Indispensable.
Il y a du bon et du moins bon dans ce film très personnel d'Akira Kurosawa. Le rythme fait parfois l'effet d'un somnifère... L'auteur aborde des sujets qui lui sont chers à travers huit rêves. Certains rêves m'ont plus touché que d'autres, mais la sensibilité de chaque personne étant différente, l'expérience de ces rêves sera certainement différente sur chaque personne. En dépit de quelques beaux paysages, j'aurais apprécié un peu plus d'onirisme. J'espérais que l'oeuvre serait plus proche du rêve fantasmé que de la critique visionnaire... J'en ressors plutôt déçu.
«Rêves» (1989) est une merveilleuse petite perle injustement méconnue de Kurosawa. Le réalisateur y restitue, avec la maîtrise éblouissante qu'on lui connaît, huit de ses rêves. Et c'est pour lui l'occasion de délivrer une nouvelle fois son message humaniste, pacifiste et écologique, avec une insistance didactique parfois un peu lourde (Le Mont Fuji en rouge), mais avec une sincérité touchante. Les épisodes les plus réussis sont à mon sens «Soleil sous la pluie», «Le verger aux pêchers» (tous deux consacrés à des rêves d'enfance), «Les corbeaux» consacré à Van Gogh et «Le village des moulins à eau», le dernier, extraordinairement émouvant, traitant (un peu naïvement sans doute) du retour à la nature et de l'acceptation de la mort. «Le Mont Fuji en rouge», déjà cité, et qui agite le spectre d'une catastrophe nucléaire, souffre d'une mise en scène plus pesante (effets spéciaux qui cachent fort mal leur honte !), mais cela n'arrive pas à diminuer mon enthousiasme général. L'ensemble emporte en effet l'adhésion par sa poésie vibrante, à la fois par son unité et par sa diversité, par son originalité, par une splendeur visuelle de chaque instant et par une musique de qualité bien en situation. Un film beaucoup trop rare pour que se justifie quelque dispense de visionnage!
Steven Spielberg Presents. C'est l'ouverture de ce film de Akira Kurosawa, son travail le plus personnel de sa toute sa carrière. 8 rêves-cauchemars du réalisateur lui-même. De son enfance à son âge adulte cela traite la vie, la mort, les démons et fantômes, mais surtout les thèmes forts comme le nucléaire, la guerre et la pollution. L'homme en prend pour son grade pour sa grande stupidité de destruction. J'ai pas trop été emballé par les trois premiers rêves, par contre, dès le quatrième et jusqu'au dernier tout monte en qualité comme par exemple celui avec Vincent Van Gogh interprété par Martin Scorsese méconnaissable. Les effets visuels by ILM de George Lucas fonctionne ici avec splendeur.
Comme souvent des les films à sketchs, ces derniers ne sont pas forcément de qualités égales et c'est le cas avec ici. "Yume" met donc en scène, sous forme de huit scénettes, des rêves, cauchemars et peurs du célèbre réalisateur nippon, Akira Kurosawa. Pour résumer, seules "Le verger aux pêchers" et "Le tunnel" sortent du lot et ont réussi à retenir mon attention. Pour le reste, les autres histoires paraissent creuses, inabouties ou tout simplement inintéressantes. C'est le cas, pour ne citer que deux exemples, des deux courts métrages sur le nucléaire, "Le mont Fuji en rouge" et "Les démons rugissants" qui dénoncent de manière triviale et peu intelligente les dangers de cette énergie et de l'usage que l'on peut en faire. De plus, avec un tel concept, on était en droit de s'attendre à quelque chose de plus fou, de plus onirique et hypnotique. Les défauts viennent donc principalement des histoires elles-mêmes puisque, si il y a bien des constantes dans chacunes d'elles, c'est bien dans cette magnifiques photo, ces bonnes idées de mise en scène et cette sublime BO qui compose "Yume". Une déception tout de même de la part du cinéaste japonais.
Akira Kurosawa a rêvé l'histoire du Japon. «Yume» (Japon/USA, 1989) se découpe en huit courts-métrages oniriques qui s'étalent sur toute la vie de Kurosawa et qui, par ce biais, aborde chacune des étapes dans l'histoire nationale du Japon au cours du XXème siècle. De cette traditionnelle maisonnette japonaise où le jeune Akira surprend des renards se mariant au village des moulins, «Yume» se calque sur le modèle de la traversée. Celle-ci ne prend pas des allures épiques, ou si elle en adopte l'air, ce n'est qu'un épique introspectif, ourlé dans les songes du cinéaste. Du conte de départ où règne déjà la mort s'ensuivent des épisodes plus apocalyptiques où le Japon est envahi par la destruction de la Nature des mains de l'homme. Ode à la Nature (ainsi que l'est de façon larvé chacun de ses films), «Yume» l'a confond dans une destruction. Les lumières douces, les arc-en-ciel et les arbres en fleurs des premiers rêves se muent en Fujiyama rouge, en effluves nucléaires et en hommes-démons cornus. Cette métamorphose du rêve en cauchemar, outre de renseigner sur le pessimisme progressif chez son auteur, délivre une image moribonde du Japon. Le cinéma de Kurosawa, forgé sur l'immixtion paradoxale de la culture occidentale dans les habitus japonais, trouve dans «Yume» sa voix de tête. Kurosawa semble y déplorer une déliquescence de la tradition. A aucun instant la faute n'est remise sur les Etats-Unis, principal foyer d'influence, mais elle s'explique par la venue de nouvelles technologies. Cette avancée des techniques et des capacités humaines se retournent contre ses géniteurs. La faute repose sur l'humanité entière. Différentes peurs humaines sont représentés, de la plus puérile à la plus grave, jusqu'à s'achever sur une conclusion enjouée par l'heureuse fatalité de la mort. Les couleurs brûlantes et fortes dans leur teintes, tant qu'elles semblent artificielles, revendiquent, à l'orée de la virtualité du cinéma des années 90, un traditionalisme beau sans archaïsme.
Une des dernières et des moins connus des réalisations d’Akira Kurosawa, Dreams a le défaut de ses qualités dans le sens où sa construction de film à sketchs et le concept de vouloir retranscrire à l’image ses rêves font de cette œuvre un objet cinématographique hybride, inégale et vierge de toute cohérence narrative, et donc difficilement accessible pour le grand public. Paradoxalement, c’est ce film qui a fait connaitre le cinéaste japonais aux Etats-Unis, et ce grâce au soutien des grands réalisateurs du nouvel-Hollywood (à commencer par Spielberg qui a coproduit le film et Scorcese qui s’y offre un surprenant caméo). En examinant les huit segments fantasmés, on observe avec quel lyrisme Kurosawa a su dépeindre les différentes étapes de sa vie et, à travers elle, de son pays. En passant de l’innocence enfantine à l’attente sereine de la mort en passant par le cauchemar de la destruction, le traumatisme de la guerre, la peur du nucléaire et l’influence de l’art occidental, c’est bien l’inconscient de la nation japonaise du 20ème siècle que le réalisateur croque intelligemment et avec une beauté visuelle littéralement hypnotisante.
Un film à sketchs qui jouit de thématiques fortes et d’une composition picturale par moment édifiante, avec un vrai travail sur l’arrière plan et doté d'une certaine puissance lyrique (notamment dans certains monologues), après on picore ce que Kurosawa nous propose, alternant le lumineux et la noirceur, j’ai personnellement préféré l’ambiance des tunnels, montagnes vaporeuses et autres blizzards aux clinquants arcs en ciel ou natures ruisselantes. Esthétiquement le film en a pris un coup tout de même, l’utilisation des couleurs (parfois saturées) ou des effets-spéciaux (Spielberg & Lucas sont passés par là) ont tendance à discréditer l’aspect formel vis à vis de son importance quasi à par entière dans l’évocation des légendes populaires et/ou retranscription d’un message, ça m’a quelque peu dérangé (dans le sens où il en ressort un aspect factice très peu commun au réalisateur, en tout cas dans les films vus de mon côté), sauf pour le segment nous plongeant dans les tableaux de Van Gogh où le distinguo est cohérent. Après je ne pense pas être incollable en culture japonaise et autres références déployées par ci par là donc j’aurais aimé que ça soit un peu plus communicatif, sans pour autant être trop explicite et didactique, compliqué … Bref inégal et contrasté, c’est le moins qu’on (enfin je) puisse dire.
C’est l’avant-dernier opus d’une icône du cinéma japonais (le dernier, "Madadayo" étant à ma connaissance inédit en France), produit grâce au mécénat de Steven Spielberg. Bien sûr, par rapport aux grandes fresques passées de Kurosawa, "Rêves" paraîtra parfois mièvre, et surtout inégal, tare inhérente aux films composés de plusieurs histoires indépendantes les unes des autres. Pour ma part, je retiendrais les deux premières histoires, ancrées dans l’histoire ancienne japonaise qui a tant inspiré Kurosawa, et d’une grande beauté formelle, ainsi que l’histoire du tunnel, où des régiments de soldats fantômes, morts au combat, placent de façon fort émouvante leur ancien officier face à sa culpabilité. Le message écologique est très présent, avec cette séquence évidemment visionnaire du "Mont Fuji rouge" ravagé par l’explosion d’une centrale nucléaire. Le traitement est toutefois tellement appuyé qu’il nous rappelle aussi que Kurosawa n’était pas toujours le plus subtil des réalisateurs. Le film s’achève sur un joyeux cortège funéraire dans un village-jardin idyllique. Séquence testament d’un artiste qui aura marqué de façon indélébile l’histoire du 7è art, en étant le premier à donner une audience mondiale au cinéma japonais. Respect.
Rêves. Film japonais de Akira Kurosawa. 1989 Kurusawa nous conte ici huit rêves. Film d'une très grande beauté plastique et d'une très grande poésie. Une réussite totale. Tous les rêves sont d'une égale qualité esthétique. Formidable film de Kurosawa qui nous donne ici un de ses plus beaux films. Qualité du langage cinématographique, décors, couleurs, musique, rythme etc... tout concourt à la beauté du spectacle. Ces rêves peuvent tous avoir une interprétation, (nostalgie, le passé, l'avenir... ),mais ce n'est pas là le principal intérêt. La séquence Van Gogh est à placer parmi les plus beaux hommages rendus au peintre. L'armée morte qui sort du tunnel est également impressionnante. Film exceptionnel d'un grand maître du cinéma mondial.
Kurosawa aura ébloui dans sa carrière, cest indédiable. Grand maître et référence ultime pour un bon nombre de réalisateurs, Rêves est une de ses dernières uvres, un dernier hymne à lamour du cinéma et à la vie. Kurosawa a filmé 8 rêves. 8 rêves dun homme, dun enfant, comme le dit laffiche, 8 rêves quil aurait rêver davoir ou quil a eu, au choix. Lhomme face à la nature, la guerre, les conséquences du nucléaire mais aussi la paix. Des thèmes aussi vastes que leur mise en scène et leur imagination. Pendant 95 minutes, pénétrer dans lesprit dun génie a des valeurs reposantes, inquiétantes mais aussi ludique. Pendant 95 minutes on apprend à rêver, tout comme Kurosawa, on apprend à aimer le cinéma. Un chef duvre, non, un rêve sublime oui. Le choix de se réveiller ou pas est maintenant disponible .
Ce film onirique de Kurosawa, à l'esthétique très aboutie et recherchée, présente une succession de visions, de rêves formant, à mes yeux, un tout cohérent bien que chacun puisse se regarder indépendamment. Le rythme est lent, méditatif, parfois apaisant, parfois inquiétant, toujours surprenant. Amateur de film d'actions, passé votre chemin, ici Kurosawa invite le spectateur à un voyage intérieur. pour ma part j'adore ce film que j'ai regardé à de nombreuses reprises, mais je peux comprendre qu'il rebute certaines personnes.
"Rêves" c'est le genre de film devant lequel on ne pense pas. Pris dans un tourbillon de poésie on se retrouve prit au piège que cette oeuvre, non pas parce qu'elle nous emporte dans les rêves les plus singuliers d'un des plus grands cinéastes mais surtout pour ça poésie onirique très tape à l'oeil. Le films rassemble 8 courts métrages ou Akira Kurosawa nous décris ses rêves et ses pensés.
Dans une inondation de couleurs Kurosawa nous emmène partout, dans les tableaux de Van Gogh, le Japon médiéval, des paysages étranges, beaux mais surtout étranges, souvent angoissants même. Ainsi chacun des personnages mis en scène se retrouvera dans un cauchemar ou un rêves féérique comme notamment le segment "Les Corbeaux" incroyablement poétique, tourné en anglais car nous rêvons parfois en langue étrangère.
Ainsi Kuro s'attaque à plusieurs sujets qui lui tiennent à coeur, l'enfance, la guerre, les dangers du nucléaire, l'écologie, l'environnement, l'art, l'approche de la mort… il illustre tout avec brillo et détail nous posant dans l'ambiance avec une intrigue purement féérique, on retrouve les incohérences et se monde fictif avec des personnages (i)réels comme dans nos propres rêves, ou l'on se vois accomplir l'impossible dans des environnements fantastiques.
Le film met souvent en scène des fantômes, que ce soit les guerriers dans le segment "Le Tunnel" ou dans celui qui le précède "La Tempête de Neige" ou l'on voit Oki Onna, très populaire au Japon et ici dit La Fée des Neiges, probablement une des plus belles scènes du film, on y voit une belle femme pale qui semble prendre plaisir à congeler ce pauvre homme et a flotter au dessus de lui comme un sac prit dans la tempête, beau et angoissant ce sketch est techniquement virtuose.
Kurosawa avait au départs l'ambition de faire 10 courts mais a du abandonner pour des raisons techniques (dommage), il nous livre un OVNI, plat de façon volontaire et qui délivre des messages de prises de consciences. Les décors sont ultra poétiques, parfois même métaphoriques, on dirait que le maitre Japonais peint un tableau coloré et vertigineux. Pour en finir à un cyclone de poésies féérique et onirique mais surtout contemplatif. Magistral.
Huit rêves, joyeux, émouvants, caustiques, effrayants, pessimistes ou engagés, pour un seul chef d'oeuvre, admirablement mis en scène par un génie du cinéma japonais. On s'enivre rapidement au gré des images. Absolument inoubliable. A ne pas rater.