"Rêves" c'est le genre de film devant lequel on ne pense pas. Pris dans un tourbillon de poésie on se retrouve prit au piège que cette oeuvre, non pas parce qu'elle nous emporte dans les rêves les plus singuliers d'un des plus grands cinéastes mais surtout pour ça poésie onirique très tape à l'oeil. Le films rassemble 8 courts métrages ou Akira Kurosawa nous décris ses rêves et ses pensés.
Dans une inondation de couleurs Kurosawa nous emmène partout, dans les tableaux de Van Gogh, le Japon médiéval, des paysages étranges, beaux mais surtout étranges, souvent angoissants même. Ainsi chacun des personnages mis en scène se retrouvera dans un cauchemar ou un rêves féérique comme notamment le segment "Les Corbeaux" incroyablement poétique, tourné en anglais car nous rêvons parfois en langue étrangère.
Ainsi Kuro s'attaque à plusieurs sujets qui lui tiennent à coeur, l'enfance, la guerre, les dangers du nucléaire, l'écologie, l'environnement, l'art, l'approche de la mort… il illustre tout avec brillo et détail nous posant dans l'ambiance avec une intrigue purement féérique, on retrouve les incohérences et se monde fictif avec des personnages (i)réels comme dans nos propres rêves, ou l'on se vois accomplir l'impossible dans des environnements fantastiques.
Le film met souvent en scène des fantômes, que ce soit les guerriers dans le segment "Le Tunnel" ou dans celui qui le précède "La Tempête de Neige" ou l'on voit Oki Onna, très populaire au Japon et ici dit La Fée des Neiges, probablement une des plus belles scènes du film, on y voit une belle femme pale qui semble prendre plaisir à congeler ce pauvre homme et a flotter au dessus de lui comme un sac prit dans la tempête, beau et angoissant ce sketch est techniquement virtuose.
Kurosawa avait au départs l'ambition de faire 10 courts mais a du abandonner pour des raisons techniques (dommage), il nous livre un OVNI, plat de façon volontaire et qui délivre des messages de prises de consciences. Les décors sont ultra poétiques, parfois même métaphoriques, on dirait que le maitre Japonais peint un tableau coloré et vertigineux. Pour en finir à un cyclone de poésies féérique et onirique mais surtout contemplatif. Magistral.