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BlindTheseus
306 abonnés
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4,0
Publiée le 10 septembre 2009
l'un des monuments inédits à propos des actes isolés de la resistance et l'armee des ombres; ainsi cette loi choquante passée dans le plus grand silence par le gouvernement de vichy fait débuter l'intrigue avant l'assassinat certes lâche de l'officier allemand. Un innocent est donc entraîné dans une parodie de procès dans lequel les traîtres enflent au maximum des particules de vérité ou adoptent un discours extrême avant de se retracter, comme si Lafarge était le seul resistant du tout Paris quand on oublie les règles mesquines de sa cellule. Une atmosphere délétere ou regne une ambiance admirablement recréé, telle de toute façon le sérieux débile de ces miliciens.
Costa-Gavras racontait dans ce film une histoire relativement peu connue de la France de Vichy, celle de la mise en place de tribunaux d'exceptions et plus spécialement des « sections spéciales », destinées à prononcer des condamnations à mort sans charge ou presque des opposants politiques, afin de donner des gages à l'occupant allemand, en particulier après l'attentat du métro Barbès par le colonel Fabien. Comme toujours, le cinéaste – ici avec son co-scénariste Jorge Semprun – saisit avec une intelligence remarquable les coulisses de la création des ces instances d'exception, au cours d'une période où la séparation des pouvoirs politiques et judiciaires n'existait plus qu'en rêve. Il réalise un film très documenté, d'une très grande finesse politique, disséquant les comportements des uns et des autres, qui agissent en fonction des informations dont ils disposent, du sens du vent, de l'évolution des rapports de force, de leurs ambitions personnelles...et trop rarement de leurs valeurs et convictions profondes. Son long-métrage dresse ainsi le sombre constat d'une logique collective écrasant sans mal les positions des éléments les plus modérés. Un film porté par une flopée d'acteurs magistraux, dont Michael Lonsdale, dans le rôle du terrible ministre de l'Intérieur Pierre Pucheu, Louis Seigner, Claude Piéplu, Jacques Perrin, Michel Galabru (dans un rôle court mais exceptionnel), Julien Guiomar, Jean Bouise, Bruno Cremer ou encore Yves Robert. La mise en scène est remarquable, parvenant à dire tant de choses en si peu de plans. Costa-Gavras, ou comment faire d'un scénario a priori complexe et aux enjeux multiples un film passionnant, engagé et implacable dans sa dénonciation.
Section spéciale relate l'instauration en août 1941 d'une loi d'exception à effet rétroactif qui mènera à rejuger des "terroristes" communistes déjà emprisonnés et purgeant des peines légères. spoiler: Certains de ces jugements déboucheront sur la peine capitale sans possibilité de recours et avec exécution immédiate ! L'illégal est légalisé par les se(r)vices du gouvernement de Vichy. C'est la Section spéciale titre qui sera chargée de cette parodie de justice dont l'objectif était de devancer les demandes de représailles de l'occupant allemand. Le casting impressionne par la distribution parfaite de tous les rôles, des plus importants aux plus secondaires. Chaque acteur est à sa place et joue parfaitement sa partition. Si le film souffre un peu de quelques raccourcis scénaristiques, il constitue néanmoins un excellent témoignage historique. Dans la lignée de ses précédents films politiques (Z, L'aveu), Costa-Gavras dresse ici un portrait réquisitoire et sans concession sur une justice française à la botte de l’occupant. La reconstitution historique également précise et d'un excellent niveau renforce ledit témoignage historique.
Un film injustement méconnu qui mérite pourtant qu'on s'y interresse. Une page de l'histoire peu relatée au cinéma et qui fait froid dans le dos: la méconnaissance des plus grands principes du droit pénal pendant l'occupation qui détaille les procès presque factices qui ont pu être menés. Un film vraiment brillant avec des acteurs qui ne le sont pas moins.
Une dénonciation édifiante de la collaboration active du gouvernement de Vichy avec les nazis, avec le gratin des seconds rôles du cinéma français. Un film que tout Français devrait voir, histoire d'éviter de jouer inconsidérément avec son bulletin de vote.
Même si les amalgames sont à proscrire, il n'empêche que cet épisode glauque de l'occupation et de la collaboration est une tâche indélébile sur la magistrature française ! Comment a-t-on pu trouver un seul magistrat pour appliquer une loi rétroactive, contraire aux principes les plus sacrés de la Justice, et pour condamner des colleurs d'affiches à la peine de mort ? Il ne faut jamais oublier ce drame et la somme de lacheté et d'ignominie qu'il véhicule !
Film méconnu. On pourrait croire à un énième film sans saveur sur la 2nde guerre mondiale. Mais il n'en est rien. La force du film réside en son intemporalité. Le film fait fi de son contexte pour proposer une réflexion sur la lâcheté et l'intégrité. Il est également le meilleur plaidoyer sur la sécurité juridique et la non-retroactivité des lois. Il en ressort un traitement presque scolaire. Mais la fonction de témoignage impose certaines figures et l'on pardonne à l'ensemble ce côté aussi carré que le droit. Le film se suit donc sans déplaisir aucun. Film à avoir vu en somme.
Le thème de la réflexion sur le pouvoir cher à Costa Gavras est illustré dès le début du film par l'opéra Boris Godounov..On peut s'étonner que le gouvernement de Vichy apprécie la culture russe alors qu'a la sortie du spectacle les commentaires sur le discours de Pétain diffusé après le spectacle prouvent le contraire.Les langues se bousculent dans la confusion...l'Opéra est en français ponctué d'un slogan nazi semble-t-il,Un spectateur commente en allemand mais est le sosie de l'ambassadeur américain vu ensuite...Des ambassadeurs et des interprètes japonais ,américains...commentent le discours dans une cacophonie incompréhensible . Les noms propres sont interprétés pour leur signification...Ceux des prévenus correspondent à des victimes réelles du nazisme...Les noms à consonances juives rappellent que c'était le premier critère qui désignait ces victimes du nazisme...Je trouve de mauvais gout d'avoir supposé que Trzebrucki Abraham ait changé son prénom en Adolf...Trzebrucki Abraham a effectivement été guillotiné à la Santé le 28 aout 1941 ,il est possible qu'il se soit fait appelé Piwolski ,mais je doute qu'il ait choisi Adolf comme prénom...Emile Billot , un des prévenus voit son nom dit plusieurs fois lors de l'extraction des prisonniers, rappelant que plusieurs condamnations à mort sont prévus.
Classique dans la forme, le récit progresse avec logique. De nombreux acteurs connus qui jouent bien leur rôle. Malgré le sujet et l'a priori on ne s'ennuie pas.
Un film que j'ai vu pour la première fois sur France 3 il y a quelques jours. Un très bon film, très intéressant, très intélligent, avec un très soucis du détail des "coulisses" de la mise en place des sections spéciales par le régime de Vichy, suite à l'assassinat d'un officier allemand, pour éxécuter au plus vite 6 personnes après des parodies de procès. Tout est retracé minutieusement, de la mise en place de la loi rétroactive à la nomination des magistrats de cette section, aux condamnations injustes mais programmées d'opposants juifs, communistes...Un fim très intéressant qui, comme tout film intéressant, ne peux évidement passer qu'en 2ème ou 3ème partie de soirée à 23h...preuve que le monde de la culture et de la non-débilisation loft-storienne appartient à ceux qui se couchent tard...malheureusement
Suite à l'assassinat d'un officier de la marine allemande dans le métro de Paris par de jeunes militants communistes, le ministre de l'intérieur de Vichy, Pucheu, décide de créer un tribunal d'exception pour faire exécuter 6 "résistants". Il veut ainsi prendre les Allemands de cours avant qu'ils ne décident des représailles, et montrer que c'est l'Etat français qui impose l'ordre. Pour ce faire, il produit une loi à effet rétroactifs, chose impensable pour tout homme de loi qui se respecte. Il va lui falloir manipuler, subvertir, flatter, contraindre, à toutes les échelles de la justice. Le film montre comment tout une institution peut se perdre, rompre avec tous ses principes, dans un mélange d'intérêts personnels et de "raison d'Etat" toute puissante. La machine judiciaire est glaçante, on discute du repas du midi et des futurs postes qui s'ouvrent entre deux prévenus que l'on va envoyer ici au bagne 10 ans ou là à la guillotine. Au-dessus de tout, plane l'ombre de Pétain, caution morale facile pour tout un monde d'amoureux de l'ordre...
Grâce à ce film on découvre combien la collaboration avec l'occupant à été une période sombre pour la France pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'est hallucinant jusqu'où un gouvernement peut aller pour avoir ce qu'il veut... De plus on a plaisir à retrouver une belle brochette d'acteurs français
Si vous voulez découvrir les bons acteurs qui ont fait les seconds rôles des années 70 du cinéma français, ne passez pas à côté. Ils sont tous là. En prime une apparition d’Yves Montand. Pour ma part, je retiens surtout le jeu de Louis Seigner. La présence attachante d’Yves Robert et de Romain Bouteille. Le passage de Michel Galabru. Un satisfecit pour le sujet. Un épisode de l’histoire des français bien moins glorieux que Jeanne d’Arc. Réalité d’une époque où les forces traditionalistes qui se décrivaient comme patriotes et nationalistes décidaient d’opter pour la collaboration afin de sauver la France. Fi de l’indépendance de la justice. Fi de l’âme française. Le principal était de sauvegarder un territoire réduit à ses frontières vichyssoises. Souhaitons que les français se souviennent des conséquences ! Malgré tous ces grands acteurs et ce beau sujet, le film nous laisse à distance, sans arrivé à nous émouvoir du destin de ces hommes. L’intensité n’y est pas, trop clinique, trop rapidement traité. S’ils survivent à ces événements, ils mourront quand même dans les mois qui suivront. Et Ça c’est l’histoire avec un grand H ! Et que dire des scènes du début du film qui montrent les jeunes résistants communistes du réseau du colonel Fabien préparer leur attentat. Pas du tout crédible. Ça ne prédispose pas au mieux le spectateur pour la suite. A noter une belle scène d’inspiration felinienne où le gouvernement français quelque peu grabataire profite des bienfaits des bains de boues et autres plaisirs offerts par les thermes de Vichy. Une petite pépite.
Énième film sur la seconde guerre mondiale mais sur un fait méconnu et ça vaut le détour. Ici pas de "méchants allemands" ça ce passe entre Français. Très bon film.
Encore un film d'exception signé Costa Gavras! Le sujet traité, qu'est la création des sections spéciales sous vichy, est tout simplement bluffant. Sa véracité historique se trouve sous tous points de vu, que se soit des premières actions "terroristes" des membres du P.C (avec l'attenta du métro Barbes) mais aussi, l'aspect législatif de la création de la loi, les responsabilités respectives des ministres, préfet, et magistrats. Enfin ce film illustre avec brio le commencement des actions de résistances, avec le "discours du vent mauvais" dès le début du film. En bref ce film est un petit bijou qui mérite d'être vu tant il évoque de manière totalement assumé le problème du rôle de Vichy dans l'"ordre fasciste Européen". PS : En réponse à FRYCHAR, je ne crois pas du tout que le fait que Trzebrucki Abraham ait changé son nom en Adolf soit du mauvais goût de la par du réalisateur. Tu seras que ce nom était très courant dans les milieux judaïques d’Allemagne et d’Europe de l’est à l’époque. A bonne entendeur salut !