On l’oublie facilement, mais la Hammer n’a pas fait que dans l’horreur. Le studio britannique s’est essayé à quelques autres genres, dont le film de guerre ! « The Steel Bayonet » est un film en noir & blanc sorti 1957, au moment où le studio s’apprêtait à rencontrer le succès avec son cinéma d’horreur gothique en couleur.
Au-delà de son étrange titre original (vous voulez qu’une baïonnette soit en quoi, en caoutchouc ?), que vaut cette production ?
Le pitch est étonnamment similaire à celui de « Zulu », classique du cinéma britannique qui sortira quelques années plus tard. Sauf que « The Steel Bayonet » est situé pendant la campagne africaine de la Seconde Guerre Mondiale.
On y suit un groupe de soldats, envoyés pour tenir une ferme et repousser une éventuelle contre-attaque allemande, alors que Tunis s’apprête à tomber aux mains des Alliés. Anecdote d’autant plus troublante : Michael Caine, alors inconnu, y tiendrait un tout petit rôle. Personnellement je ne l’ai pas repéré, mais la copie que j’ai visionnée n’était pas d’une folle qualité.
Le film dispose d’une ambiance très british. Outre les acteurs du cru, les personnages sont flegmatiques et les réflexions sont souvent typiques (apporter le thé en plein combat…). Mais ça manque de suspense et de punch pendant une bonne partie du récit. La comparaison a posteriori avec « Zulu » fait mal. D’autant que la réalisation de Michael Carreras n’est pas la plus relevée, et que le scénario est relativement primaire.
Heureusement, il y a quelques péripéties bien pensées, dont des duels d’artillerie et d'observateurs. Et les dernières vingt minutes envoient le paquet, avec cet assaut impliquant pas mal de figurants. Les puristes s’arracheront les yeux, on voit les Allemands utiliser des chars… britanniques ! Toutefois c’est souvent le lot des films de guerre, de maquiller des véhicules inappropriés.
A ce niveau, il faut savoir que le film n’a pas du tout été tournée en Afrique… mais près de Salisbury ! Assez osé. Néanmoins entre le noir et blanc et les ombres, sans dire que l’illusion est parfaite, le subterfuge fonctionne.