Juste avant sa période la plus faste qui le verra enchaîner Benjamin ou Les Mémoires d’un puceau, L’Ours et la Poupée et son chef-d’œuvre, Raphaël ou Le Débauché, Michel Deville nous donne ce Bye-bye, Barbara, film certes mineur mais comme on dit mineur en musique, discret, tout en finesse et en délicatesse, qui prend la vie de manière lucide et désenchantée mais sans tristesse ni larmes inutiles… Un peu le résumé de la carrière de Deville, déjà aidé par Nina Companez sur ce coup, et aussi un peu le résumé du délicieux Philipe Avron, merveilleux comédien et poète raffiné dont c’est peut-être un des seuls rôles principaux au cinéma. À ses côtés quelques valeurs sûres (Michel Duchaussoy, Bruno Crémer, Alexandra Stewart) contribuent à une interprétation de qualité. Il est seulement dommage qu’Eva Swann qui tient le rôle principal manque autant de charme que de qualités de comédienne. À ce détail (d’importance !) près, on a là un petit bijou méconnu et presque oublié, à voir pour parfaire sa connaissance de l’œuvre de Deville, cinéaste qui tient à la fois de Demy et de Donen, léger, aérien, pudique et virtuose de la caméra.