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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 12 mai 2021
« Mourir d’amour » ou « La mort à les yeux bleus », tiré du roman éponyme d’André Lay est un film à suspense de Dany Fog (bientôt centenaire) qui s’il ne dégage pas la moiteur et le soufre qui exhalaient de « La piscine » de Jacques Deray qui sortira sur les écrans huit ans plus tard , se distingue par une atmosphère distanciée qui sied très bien à une intrigue un peu languissante sans beaucoup de rebondissements dont se saisit parfaitement Dany Fog, assistant-réalisateur qui ici met en scène son seul et unique long métrage pour le cinéma. Un écrivain d’allure plutôt séduisante (Paul Guers) mais empreint d’une mélancolie peut être provoquée par l’insatisfaction que lui procure la littérature de sérié noire qui l’a rendu célèbre, vit entouré de trois femmes qui semblent chacune à sa mesure prendre le pas sur lui. Sa femme tout d’abord interprétée par la très troublante Nadia Gray qui le traite parfois comme un enfant et qui part calmer ses ardeurs dans les bras d’un bellâtre incarné par un Daniel Ceccaldi débutant mais déjà doté de sa formidable vélocité verbale. Une secrétaire particulièrement sensuelle en la personne de la très belle actrice allemande Elga Andersen dont la fonction paraît tout d’abord mal définie. Une femme d’entretien et cuisinière à demeure à laquelle la toute jeune Mireille Darc pas encore retouchée, apporte sa candeur mutine parfois un peu revêche. On parle de l’intrigue du futur roman qui patine, on se baigne dans la piscine à toute heure, les femmes complices prennent le café en arrière de l’écrivain bougon, on regarde passer les bateaux de plaisance de la fenêtre, madame fait mine d’aller à l’opéra. Une certaine oisiveté lascive des bords de Seine parfaitement décrite par Dany Fog jusqu'à ce que Madame disparaisse. Entre alors un commissaire au ventre plat incarné par un Bruno Cremer lui aussi débutant au cinéma mais avec déjà toute l’autorité requise. En somme, un film captivant à découvrir si l'on ne cherche pas l’action à tout prix.