Un feuilleton, une comédie, un destin tragique et un grand film populaire. Somptueuse réussite d'un cinéma français alors au faîte de sa gloire (rappelez vous le nombre de grands films sortis en 1980 : Le dernier métro, Mon oncle d'Amérique, La mort en direct...), LA BANQUIERE joue avec le cinéma avec générosité : décors, lumières, acteurs, scénario et dialogues, musique, tout est parfaitement agencé.Ample, passionnant, drôle parfois, émouvant le plus souvent, ce film qui est un vrai spectacle offre qui plus est une magnifique reconstitution du Paris des années folles, dont il réinvente par un ton débridé le charme fou. Magnifiquement dirigés et servis par un script aux petits oignons, les comédiens (que des vedettes : Brialy, Mesguish, Trintignant, Lhermitte, Auteuil, Pisier et tant d'autres) sont à la fête, autour de la grande Romy, impériale, star comme jamais, et totalement irrésistible. Son statut d'alors de grande comédienne adulée du public permettait de produire de grosses productions de qualité, qui unissaient critiques et spectateurs. Une recette hélas bien perdue ! J'oubliais : LA BANQUIERE est signée Francis Girod - un réalisateur bien peu aidé par les producteurs après 1990, et dont les dernières oeuvres, hélas, furent bien en deçà des premières (L'état sauvage, le Trio infernal, pour mémoire).