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Audrey L
638 abonnés
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3,0
Publiée le 23 juillet 2018
Un policier qui est très classique et ne ressemble pas vraiment au style somptueux de Stephen Frears, mais dont l'interprétation n'a rien à regretter. L'intrigue en elle-même se suit d'autant plus que le film est assez concis (1h30 tout au plus) et quelques moments d'action viennent rehausser le tout (le cocktail molotov...). Mais les relations entre les personnages peuvent être un peu floues ponctuellement, et les bavardages sont de trop, de même que l'image est d'un style hésitant qui n'est pas d'un Frears inspiré (plans pas toujours très pertinents). L'autre grand point noir de Gumshoe est la musique : elle est inexistante ! Un vide sonore d'une heure et demi qui se remarque d'autant plus que le générique nous déploie immédiatement son arsenal musical, ce qui nous fait d'un coup apercevoir qu'il n'y en avait pas jusque-là... Un peu dommage car le jeu d'Albert Finney est plutôt bon en détective astucieux pour résoudre les enquêtes épineuses. La fin cependant peu décevoir car les explications quant au(x) coupable(s) sont peu impressionnantes. Une réalisation moyenne pour un policier plutôt bon et bien interprété.
Un premier long-métrage sous le signe du pastiche/hommage au film noir. L'intrigue est plus embrouillée que dans un Chandler, mais il y a des répliques qui tuent, une plongée intéressante dans le Liverpool des classes modestes et un Albert Finney épatant en Humphrey Bogart du pauvre. Après cet échec public, Frears se consacrera à la télé avant de trouver la notoriété au cinéma avec The Hit, en 1984.
Si la carrière de Stephen Frears décolle vraiment en 1985 avec "My Beautiful Laundrette" suivi deux ans plus tard de "Pick up your Ears", on oublie souvent que son premier film, une variation sur le thème du privé, produit par la BBC date de 1971. Il fait appel au déjà très reconnu Albert Finney, fer de lance du "free cinema" (sorte de Nouvelle Vague anglaise) qui tourne avec Tony Richardson ou Karel Reisz, les deux papes du mouvement. Eddie Ginley jeune trentenaire traînant son vague à l'âme dans la cité natale des Beatles en tentant de faire décoller une carrière dans le stand-up sauce Lenny Bruce, rêve en vérité d'un destin à la Philip Marlowe. Pour son anniversaire il fait paraitre une annonce dans le journal en s'improvisant détective privé. Stephen Frears et son scénariste Neville Smith surfent sur les archétypes du genre en les moquant gentiment avec l'aide d'un Albert Finney très inspiré ,au charme ravageur qui confirme sa stature d'acteur protéiforme que son caractère indépendant et jouisseur a sans doute éloigné d'une carrière encore plus prestigieuse. spoiler: Le quiproquo de départ qui progressivement transforme la blague en une véritable affaire aux réminiscences familiales , permet à Frears de toujours se situer à la frontière entre comédie et suspense. S'il s'inscrit dans la tradition qui veut que l'intrigue soit très alambiquée pour laisser une place prépondérante aux déambulations du privé dans des milieux cosmopolites ou underground selon les styles et les époques, Frears par le ton très décalé qu'il donne à son récit en ne fournissant quasiment aucune indication sur chaque nouveau personnage et en multipliant les ellipses, finit par embrouiller un peu trop les affaires, laissant sans doute une part du public au bord de la route. C'est dommage car le film possède un réel charme qui par moment nous échappe faute d'un Frears en pleine maturité. Mais toutes les qualités qui feront l'originalité du cinéaste par la suite sont bien là notamment son sens inné de l'iconoclaste et de la dérision. Aux côtés d'Albert Finney les excellents Frank Finlay, Billie Whitelaw et Janice Rule sont à la hauteur de l'enfant terrible du cinéma anglais qui on l'a dit plus haut ne tiendra pas complètement les immenses promesses qu'avaient laisser entrevoir ses débuts fracassants.
Début au cinéma pas fracassant mais qui ne manque pas de charme pour Stephan Frears avec cet hommage à l'univers de Dashiell Hammett et dont la seule grande différence avec celui-ci, et donc ce qui fait la petite originalité du film, est de se dérouler en Angleterre ; à noter aussi un clin d’œil au "Grand Sommeil" de Raymond Chandler et bien sûr à l'adaptation au cinéma d'Howard Hawks avec une séquence dans une librairie, qui en rappelle une particulièrement mémorable du Hawks avec Dorothy Malone. Autrement les ingrédients sont les mêmes : la fin où tout redevient comme avant après une enquête complexe menée par un loser attachant et cynique, à qui Albert Finney arrive à donner une belle épaisseur, où il n'a pas manqué de croiser une galerie peu conventionnelle de personnages. Ça se regarde sans déplaisir.
Pour son premier film Stephen Frears décide de pasticher le polar américain du genre détective à la Bogie dans le Liverpool des années 70 et il aurait mieux fait de s'abstenir. Plutôt le genre de cinéma que j'apprécie Gumshoe séduit dans ses premières minutes mais rapidement délaisse son intrigue pour y revenir plus tard de manière touffue, atmosphère finalement peu présente tout comme l'humour qui se ressent peu, rythme faible et sans doute pas le meilleur casting pour ce type de film (actrices pas assez séduisantes). Albert Finney n'est pas mauvais mais son personnage nous fatigue, un loser peu attachant (j'aurais préféré Michael Caine à sa place).
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3,0
Publiée le 10 mai 2011
Le cinèma anglais subit facilement l'influence du cinèma amèricain qu'il n'y a pas d'obstacle de langue! Pour le tout premier film en tant que rèalisateur, Stephen Frears met en scène avec un humour très britannique un minable animateur de boîte de nuit qui admire Humphrey Bogart et qui rêve de devenir dètective privè! il sera comblè au-delà de ses espèrances...Avec "Gumshoe", le cinèaste de "Dangerous Liaisons" a signè l'un des premiers films cèlèbrant le culte de Bogey et un très bon pastiche des films noirs de la grande èpoque où Albert Finney, dans le rôle titre, est excellent en dètective privè à la Bogart! Par la suite la parodie continuera à être reine de la comèdie, dans le genre policier ou ailleurs comme chez les Monty Python! Un premier long-mètrage original...
"Gumshoe" n'est pas ce que l'on peut appeler un film honteux. Les références aux classiques du Film Noir sont plutôt bien intégrés au récit et la prestation d'Albert Finney relativement honnête. Mais après? Force est de reconnaître que l'on s'embête un peu la plupart du temps, et même si quelques répliques font mouche de par-ci par-là, tout ceci n'en demeure pas moins extrêmement compliqué niveau scénario (pour ne pas dire incompréhensible), si bien que l'on se désintéresse en définitif assez rapidement de ce polar pas totalement raté, mais ô combien dispensable. Un coup pour rien.
Ce premier film de Stephen Frears montre bien la richesse potentielle que le cinéma anglais avait dans les années 70 et qui faute de moyens s'est retrouvé à faire des téléfilms pour la BBC. Frears n'est d'ailleurs pas un cas isolé. Ses collègues, Mike Newell ou Ken Loach ont dut également se contenter de peu pour exercer leur métier. Et ce n'est qu'au milieu des années 80 que ces cinéastes ont pu faire réellement leurs preuves sur grand écran. Evidement dix ans d'expérience à la BBC n'est pas sans forger un certain style, mais il faut avouer que "Gumshoe" déjà n'en manquait pas, même si l'oeuvre de jeunesse se ressent un petit peu à travers un montage à la va vite qui ne laisse jamais le temps au spectateur d'assimiler les multiples rebondissements d'un scénario compliqué. En tous cas c'est un bel hommage au films noirs des années 40, même si la production pour des questions de coûts dut l'adapté aux années 70. Au final ce qui aurait pu être un handicape s'avère être un atout pour le film.