Ce sera mon dernier Kim Ki-duk… non pas qu'il soit mauvais, non, il est plein d'inventivité et même d'une sorte de génie, mais il est des choses que le prétexte de l'« art » ne peut tolérer, que rien même ne saurait légitimer, et la violence envers les animaux en est une.
Tarantino, dont les films ne sont pas parmi les plus doux qui soient, a affirmé que jamais il ne ferait souffrir d'animaux pour les « besoins » de ses films : que Kim Ki-duk ne s'en inspire-t-il pas ! Je croyais (j'espérais) d'abord que ce n'étaient pas de vrais animaux qui étaient utilisés dans ses films, mais si… ! et là on dépasse les bornes. J'en conviens cependant avec Kim, il n'y a aucune différence entre le fait de faire souffrir tel animal en Corée du Sud, ou n'importe où en Asie, et le fait de faire souffrir tel autre, destiné à être mangé, dans nos contrées barbares. Et, notre barbarie, Kim a raison de la montrer, et d'y insister. La cruauté humaine est trop souvent occultée, voire simplement niée, c'est pourtant la seule spécificité de notre espèce sur les autres animaux. Cette possibilité qui nous est offerte de faire souffrir à dessein, nous en abusons.
C'est la même chose et c'est aussi insupportable de voir des interprètes se nourrir d'animaux dans un film occidental que d'en voir d'autres faire souffrir d'autres animaux dans un film plus… oriental. Simplement, ça n'a pas lieu d'être.
Kim n'est pas dénué de conscience, au contraire, ainsi qu'en atteste, s'il en était besoin, son Printemps, été, automne, hiver… et printemps, mais je fais une pause — au moins une pause — Kim Ki-Duk (peut-être que le piteux Samaria y est aussi pour quelque chose !).