Tod browning nous ouvre les portes d’un cirque pas comme les autres, de ses coulisses, de son intimité et de la vie trépidante qui l’habite.
Qu’est-ce qui à changer depuis l’époque de ce film ?
Les ‘’ monstres ‘’ pour ladite société actuelle ne sont-ils pas encore sujets de moqueries ? Considéré encore comme des phénomènes de foire par certains.
Ce drame horrifique ne m’a aucunement choqué, il n’est pas malaisant d’admettre et d’accepter la différence de l’autre.
Le regard des autres nous intimide, nous impressionne, il influence nos opinions comme nos comportements. Il devient rapidement une sorte d’entité néfaste – les autres – dont l’œil omniscient et impitoyable serait à l’affût du moindre petit défaut, pour nous mettre ensuite au pilori, voire au banc des accusés.
La fameuse et légendaire normalité mais qu’est-ce qui est normal ou pas chez un individu, qui sommes-nous pour juger l’autre ?
Nous ne sommes pas qu’une personne physique, l’humain ne se résume pas en un amas d’os et de chairs, c’est ce que ce film nous montre avec beaucoup d’intelligence, de sentiments et d’émotions.
Oui ce film est moralisateur car il nous montre l’envers du décor et la cruauté qui s’en découle avec ‘’ Les gens NORMAUX ‘’ n’en déplaise.
Et puisqu'il fallait obligatoirement une morale bien pensante, démontrons que les gens "normaux" sont parfois pires que ceux qui ne le sont pas !
Quoi que l’on dise c’est pourtant bien le cas, encore aujourd’hui malheureusement.
Ces personnages considérés comme des monstres font bien plus preuve d'humanité que les gens dits normaux.
Freaks amorça le déclain de l’excellent cinéaste Tod Browning, suscitant un scandale, évidemment surtout pour l’époque cela en a choqué plus d’uns
‘’ pauvres âmes sensibles ‘’, incendié par les critiques et le public châtié par les studios qui lui fermèrent toutes les portes.
Il lui aura fallu 60 ans pour avoir la reconnaissance qu’il mérite, c'est-à-dire la considération et l’acceptation de ses pairs, élevé au rang d’oeuvre d’art, ce monument cinématographique fut sélectionné dans le National Film Preservation Board des États-Unis en 1994.
C’est la deuxième fois que je regarde cette monstrueuse parade, la première c’était au cinéma avec ma classe, primaire ou collège je ne me souviens plus.
J’étais trop jeune pour l’apprécier à sa juste valeur préférant m’amuser avec mes camarades, normal.
Avec quelques années de plus je suis retombé par hasard sur ce vieux film des années 30 et je n’ai pas perdu une miette, déjà que c’est court et en sous-titré... j’ai été touché dans mon intérieur emporté par les sentiments, je me suis senti révolté par moments, l’histoire du ‘’ Petit Hans ‘’ m’a profondément ému, la fin est superbe, j’appelle ça un bon retour de manivelle dans la g... !
C’est tout simplement la conclusion que j’espérais aussi cruelle soit-elle, elle me semble juste.
Mais comme le film a tellement était censuré, et raccourci car à l’origine il devait durer il me semble plus longtemps, je ne sais pas si ce que j’ai vu est la bonne version ou pas... bref en tout cas j’ai adoré, c’est bizarre le fait de le dire mais c’est une vérité.
Chef-d’œuvre, il n’y a rien d’autre à ajouter. Bravo car il fallait avoir beaucoup de cran pour réaliser un tel film.