L'un des grands chefs d'oeuvre du cinèma fantastique qui distille encore aujourd'hui une atmosphère ètrange et inquiètante dont le cinèaste a fait sa marque! Les « monstres » du film de Tod Browning n'appartiennent pas à la lègende ni aux affabulations de l'inconscient: ce sont des « monstres » rèels, des erreurs de la nature, des êtres humains difformes et aberrants physiquement! Autrefois, nains et bossus amusaient les nobles et les rois, dont ils ètaient les bouffons! Mais la sensibilitè moderne ne comprend plus cela! Ces « revers de l'humanitè » doivent faire rire le peuple, pour qu'ils reprèsentent une menace permanente! Nains, crèatures simiesques, homme-tronc, femme à barbe sont des « phènomènes de cirque » . Mais la prèsence de Browning donne une autre dimension au film, par son scènario qui reprèsente avant tout une forme gèniale de la conception cinèmatographique: prendre de vrais « monstres » pour construire une histoire somme toute très morale, en même temps qu'effrayante, en s'appuyant sur des interprètes qui ètaient des gens du spectacle, et qui surent, sous sa direction, jouer parfaitement le jeu de la vèritè! D'ailleurs, la scène de la vengeance est l'une des plus terrifiantes de l'histoire du cinèma, et a marquè durablement les esprits! Malgrè son insuccès total à sa sortie qui commença à sonner le glas de la carrière de Browning, "Freaks" reste pour tous les cinèphiles qui se respectent une oeuvre mythique qui fait partie de cette poignèe de films qu'on peut, sans exagèration, qualifier d'uniques! Et pourtant, paradoxalement, c'est celui qui compte le plus grand nombre d'oeuvres maudites, qui rencontrera le plus d'incomprèhension; à peine ouvraient-elles une voie nouvelle qu'on s'en ècartait prècipitamment, personne n'osant suivre! Le grand public, qui applaudira avec plaisir un "Frankenstein" de sèrie, rejettera les crèatures, à sa grande surprise rèelles et hallucinantes de "Freaks"...