Mon premier « vrai vieux film » (snif). Un petit film (60 min), datant de 1932, traitant sur un sujet délicat, qui valut apparemment bien des critiques à l’époque : les « Freaks ». On pourrait craindre un voyeurisme malsain, et l’étalage de « monstres » et de leurs numéros, mais ce n’est nullement le cas. Ici, le monstre, est Cléopâtre, la belle trapéziste, méprisante envers ses compagnons de cirques, nés différents, attirée uniquement par l’argent de Hans, nain aux traits enfantins, trop trognon, et au jeu impeccable. C’est assez impressionnant au début, en particulier l’homme-tronc, mais très vite, le réalisateur met en évidence l’humanité évidente de ces personnes, et la monstruosité des autres personnes, non pas au corps, mais plutôt à l’esprit difforme. L’humour n’est pas absent, les acteurs convaincants, l’émotion et la réflexion au rendez-vous. On est admiratif devant ces mal-aimés de la nature, qui ont réussis à surmonter leur handicap, surtout l’homme-tronc, à l’agilité surprenante, et leur solidarité.
Un film à la jolie morale, pleine de tolérance, qui ne méritait certainement pas d’être autant critiqué, et de faire plonger ainsi la carrière de Tod Browning.