Un petit western minimaliste que ce Une corde, un colt. Perso, j’aime bien Robert Hossein, et j’ai eu plutôt de bonnes surprises avec son cinéma quoique jamais de chef-d’œuvres, mais ce métrage est franchement mineur. Le scénario n’a rien de spécialement original. Hormis le départ, avec ses personnages gris qui laissent imaginer qu’on va avoir un métrage plus subtil qu’il n’y paraît, le film n’a rien de très engageant. Le rythme est lent, la grisaille du départ ne change guère la construction du scénario et les rebondissements, et on regarde le film enquiller les lieux communs du genre. Ok, il y a occasionnellement des scènes qui surnagent, oui la fin est plutôt appréciable, mais franchement, c’est pas énorme et l’on reste sur sa faim.
Côté casting, il y a pas mal de trognes dans les seconds rôles et dans les premiers un duo de charme : Robert Hossein donc, et Michèle Mercier. Celle-ci est plutôt convaincante dans son rôle, un rôle avec une certaine subtilité, originalité, elle est un bon élément du métrage. En revanche, je dois l’avouer, Hossein est décevant. Il trimballe la même trogne tout du long, une trogne mélancolique et abattu, on le dirait tout mou, tout plat, pas motivé. On ne visualise pas du tout un tireur virtuose. Était-ce un choix artistique foireux ? Une difficulté à s’approprier le personnage ? Peut-être. En tout cas sa prestation est loin d’être fameuse.
Formellement, le film est moyen là encore. La photographie est délavée, pas très belle. En revanche, je dois avouer que certains décors font mouche, en particulier cette ville fantôme à l’atmosphère très spéciale. Globalement la reconstitution d’époque est plutôt réussie, même celle du ranch. Pour la mise en scène, c’est pas du très haut niveau ! Les scènes d’action déçoivent, et on en revient à un fait : Hossein n’est pas bon dans l’action. Il sait filmer les personnages, les émotions (d’ailleurs le film est très peu dialoguer mais on comprend à peu près tout), même les paysages, mais par contre, les scènes d’action, ça va pas. C’est frustrant dans un western qui en propose quand même, et à des moments clés.
Côté bande son, c’est très western classique, avec même une chanson au générique d’ouverture. Pourquoi pas, ça fonctionne, et le thème mélancolique du film est quand même bon.
Ma conclusion c’est que Une corde, un colt n’est pas un western indigent. Il reste à peu près à flots, cependant, il ne propose rien d’original dans le genre, son intrigue reste minimaliste et ses scènes d’action peu entrainante. C’est une œuvre vraiment mineure à voir si on a très faim de western ! 2