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Caine78
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4,0
Publiée le 26 février 2014
Un film de cinéphile pour les cinéphiles où rode l'ombre d'une des plus grandes stars de l'Histoire du cinéma : il est peu dire qu' « A la recherche de Garbo » avait beaucoup d'atouts pour me séduire, surtout lorsque le réalisateur s'appelle Sidney Lumet. Et ça n'a pas loupé : c'est une merveilleuse comédie dramatique nous procurant autant de joie que d'émotion, réussissant à être très personnel tout en restant grand public, pleine de situations cocasses très joliment écrites et nous offrant une galerie de personnages délicieusement attachants, à commencer par une Anne Bancroft absolument sublime, nous rappelant au passage que l'on pouvait être engagé à l'époque sans avoir l'air ringard, bien au contraire. Sans oublier ce merveilleux monologue final, concluant en beauté un récit étonnamment riche et revigorant, rendant presque heureux même dans les moments les plus douloureux, merveilleux éloge de l'humain dans ce qu'il a de plus beau, surtout dans l'adversité. Bref, une œuvre étonnante, sensible et tout simplement magnifique : merci M. Lumet.
Avec un plus d'audace et de folie dans sa mise en scène Lumet aurait sans doute réalisé là un super film mais il n'en reste pas moins que cette histoire de fils qui veut exaucer le dernière voeu de sa mère est touchante, la mère jouée par Anne Bancroft voue un culte à Greta Garbo et souhaite la voir au moins une fois avant de mourir, son fils un brave gars va tout faire pour mettre en oeuvre le souhait de sa mère. Durant 1h40 on regarde une comédie dramatique qui sans jamais nous éblouir se suit agréablement et avec une certaine tendresse car par moment A la recherche de Garbo s'avère émouvant de plus les acteurs sont vraiment bons dans leur personnage. Pas du grand cinéma mais A la recherche de Garbo est un film attachant qui mérite qu'on s'y attarde.
En 1984, Sidney Lumet a tout juste 60 ans et il vient de terminer sa décennie la plus prolifique comportant une demi-douzaine de très grands films pénétrant les arcanes des institutions américaines pour en dénoncer la corruption qui les gangrène au point d'être quelquefois érigée en système. Après "The Verdict" sorti en 1982, il entame avec "Daniel" une trilogie qui observe de très près les rapports entre parents et enfants qu'il aborde sous l'angle de l'inévitable émancipation de la progéniture qui selon les circonstances peut prendre les allures d'un parcours semé de chausse-trappes. "A la recherche de Garbo" ou "Garbo Talk" comme le slogan qui accompagna le premier film parlant de la Divine, est certainement le film où Lumet dévoile le plus sa part de sensibilité en même temps que son amour du cinéma à travers cet hommage rendu à l'une de ses plus grands icônes. Estelle interprétée par Anne Bancroft dont on oublie trop souvent la très grande actrice qu'elle fut, est une rebelle qui depuis dix ans que son mari l'a quittée vit dans une solitude affective qu'elle affronte en jouant les Don Quichotte dans son quartier où elle passe pour une excentrique. Quand elle apprend qu'une tumeur incurable est en train de lui ronger le cerveau, elle demande à son fils unique nommé Gilbert en hommage à l'acteur John Gilbert un temps partenaire et grand amour de Garbo, de lui faire rencontrer celle qui a éclairé toute sa vie par l'indépendance qu'elle incarnait tant sur l'écran que dans sa vie privée. Cette quête dans les rues de New York va rapprocher le fils et sa mère. A partir de la thématique plutôt classique des rapports filiaux et de ce qui reste au moment de l'ultime bilan, Sidney Lumet a l'intelligence de ne pas appuyer ses effets en recourant aux scènes larmoyantes qui lui tendaient les bras. Difficile pourtant de ne pas être ému quand Estelle redevenue petite fille face à la grande actrice ayant consenti à donner un peu de son temps, raconte tous les moments importants de sa vie où à chaque fois elle a cherché à se grandir en prenant pour modèle les personnages incarnés par celle qui lui traçait sa route. "A la recherche de Garbo" de par le dénuement de son intrigue n'atteint certes pas la force des plus grands films de Lumet mais il confirme que décidément les grands réalisateurs américains possèdent la recette de toucher au cœur par l'exposition des sentiments humains sans excès d'artifices et d'explications. La vie tout simplement avec ce qu'elle comporte de joie, de tragique et de dérisoire.
Une oeuvre légère de Lumet. Même si elle démarre par le drame d'une maladie, c'est une invitation à aller au bouts de ses idées et de ses rêves dont nous parle le cinéaste. Discret dans sa mise en scène et avec des personnages insoumis dont il a le secret, Lumet y ajoute une fantaisie assez inhabituelle chez lui. La fin est très touchante, belle hommage à la Garbo-et au cinéma porteur de reves- et il y a aussi une belle B.O.
Si le film pouvait être un pays, il serait italien. L'histoire est assez rocambolesque et la femme ne donne pas du tout l'impression d'être une inconditionnelle de Garbo car on ne sait pas grand chose d'elle, mais la quête du fils et sa relation avec la recherche donne un ton mi-comique, mi-pathétique qui fonctionne assez bien. Sympathique en fin de compte.
Décidément Sidney Lumet est aussi talentueux que ses films sont méconnus. La preuve avec cette comédie dramatique tout en douceur et en subtilité dans laquelle rayonne le talent de Anne Bancroft.
Cette quête d’une artiste mythique et disparue des radars depuis des décennies parait surprenante dans la filmographie de Lumet. Il saisit pourtant la balle au bond pour mettre la mélancolie au service d’une belle histoire dans laquelle le réalisateur imagine déjà un monde pas très folichon. En attendant, celui de son récit met en scène un gentil garçon, un peu agacé par sa femme qui ne rêve que de Californie et sa secrétaire, gentiment énamourée de sa personne. Il lui reste sa maman : il lui pardonne toutes ses excentricités et lui rend service dès qu'il peut. Le dernier en date, retrouvé Greta Garbo, son actrice fétiche, est aussi le dernier qu’il lui rendra... Le garçon engage une enquête semée d’imprévus et de rencontres étonnantes, au cours de laquelle il se révèlera à lui-même et à ce monde que sa maman combattait à sa façon. AVIS BONUS Christophe Narbonne reprend le cours du temps à travers ce film et la personnalité de Sidney Lumet Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Au sein d'une carrière qui s'est étalé pendant cinq décennies, Lumet a réalisé des opus moins connus du public et qui sont même passés inaperçus.
C'est l'exemple de " à la recherche de Garbo" ( 1984) qui suit " Daniel" et en est finalement l'autre face de la même pièce.
Si dans "Daniel" les enfants de militants communistes américains ( le scénario était inspiré de la vie des époux Rosenberg condamnés à mort pour espionnage) connaissaient eux aussi un destin tragique, " Garbo talks" se contente de la nostalgie.
Une mère de famille sexagénaire qui a milité toute sa vie contre les injustices du quotidien, apprend qu'elle est condamnée à brève échéance par la maladie. Son dernier souhait est de rencontrer la star de cinéma Greta Garbo qui vit cachée.
Emprunt d'une tendresse infinie, " A la recherche de Garbo" mérite d'être connu, ne serait-ce que parce qu'il permet de voir Lumet aborder le registre de la comédie, certes entrecoupée de scènes qui ne relève plus du genre.
Face aux questions essentielles ( ici la confrontation avec la mort) le militantisme ne pèse plus grand chose et c'est l'art ( le septième) qui donne toute sa résonnance et son importance.
La première partie est certainement la meilleure, en raison notamment de la prestation de Ann Bancroft ( sa ressemblance avec le style de Joan Crawford est notable).
A la différence de " fedora" de Wilder, Lumet nous permet de voir Garbo, c'est suffisant pour justifier la vision du film qui rend compte de l'amour fou que l'on peut éprouver à l'égard du cinéma.
"A la recherche de Garbo" c'est un film que je veux voir depuis pas mal de mois, que j'ai pas mal cherché mais que je n'ai pas trouvé (à part une version turque !)... et puis là, "mon" cinéma qui me le propose en vostfr. Autant dire que je n'allais pas rater cette occasion. Le film est complètement différent du reste de la filmo de Lumet que j'avais pu voir. Jusqu'à présent Lumet m'avait plutôt être un cinéaste centré sur des thèmes comme l'homme face à la loi, l'homme face à la justice ou plus généralement l'homme face à quelque chose qui le dépasse complètement. Avec toujours un côté défenseur des plus démunis (qu'on retrouve un peu dans Garbo talks). Là, le film est une comédie douce amère, nostalgique, tendre et poignante. Car oui, le film est avant tout une comédie. Il y a des vrais répliques de comédies, des vraies situations, des vrais passages drôles et c'est quelque chose que je ne pensais pas voir dans le cinéma de Lumet. Le film est également poignant mais ce n'est pas du tout un tire larme. Le personnage d'Anne Brancroft est assez mordant, assez sympa et l'actrice s'en donne à coeur joie. De plus, tout simplement, je dirai que ça marche. On est avec le personnage de Ron Silver, on se prend d'intérêt pour sa quête, pour ce qui lui arrive et on prend un certain plaisir à naviguer dans ce cinéma d'antan. Alors ce n'est pas dans les inoubliables de Lumet à mon avis, mais cela reste un film vraiment pas mal du tout.
Comédie dramatique un cran en dessous de ce que Sidney LUMET nous a livré tout le long de sa filmo remarquable, mais le charme opère : toujours ce bon vieil humanisme suranné mais d'une tendresse et d'une drôlerie confondante, galerie de portraits de personnages tellement attachant : le fils, qui aurait pu se résigner à une situation professionnelle et maritale déliquescentes, et dont cette quête quasi irréaliste va remettre en selle le destin ; tous les personnages plus ou moins loufoques qu'il va rencontrer sur son chemin : le vieux photographe usé, la vieille actrice non moins usée, ancienne partenaire de Garbo qui s'épanche son son répondeur, l'homosexuel rencontré sur Fire-Island qui cherche juste quelqu'un avec qui parler, pour ne pas diner seul, etc. et évidemment la mère râleuse et anticonformiste, qui part en lutte contre la plus petite injustice, tel un don Quichotte New-yorkais, s'élevant contre l'augmentation du prix des laitues, qui reproche au flic noir ses rondes dans les ghettos noirs (la scène avec les ouvriers du bâtiment est à hurler de rire...), qui n'a jamais cédé sur ses indignations, dont le seul "vice honteux" est de tremper des paquets de mouchoirs en papier de ses chaudes larmes devant les films de Garbo. Véritable hommage aux amoureux du cinéma, nous autres immatures dans un monde si sérieux, qui se réfugient dans les films, qui écrivent à leurs idoles... et ce truc tout simple, tout con, mais qui marche : faire pleurer les spectateurs et croire à cette histoire improbable avec une fausse Garbo de dos : juste un chapeau, une perruque grisonnante et une grand cape ???? Juste magique... "Comment allez-vous Gilbert ?"
Étonnant de retrouver cette comédie mélodramatique (pas très connue) dans la filmo de Sydney Lumet, plus habitué aux polars, films de procès ou films-enquêtes. Le cinéaste s'en sort ici plutôt bien, désamorçant le tire-larmes par quelques moments comiques, légers ou doux-amers. À la recherche de Garbo est aussi un hommage au cinéma qui fait rêver, qui accompagne une vie parfois intimement. Un hommage à la cinéphilie, également. Lumet s'appuie sur le jeu formidable d'Anne Bancroft, grande actrice, toujours très juste dans l'émotion. Elle éclipse le reste du casting, notamment Ron Silver et Carrie Fischer (la princesse Leia de Star Wars). Quant à Greta Garbo, elle ne joue pas dans le film, mais apparaît quand même à l'écran, une actrice (non créditée) lui prêtant sa silhouette et... son dos.