Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Estonius
3 305 abonnés
5 452 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 6 septembre 2015
Un film de procès comme les adorent les américains, mais Marti Ritt s'efforce autant qu'il le peut d'éviter la théâtralité grâce à mise en scène dynamique et surtout une direction d'acteurs impeccable et si Streisand et Dreyfuss crèvent l'écran, l'ensemble de la distribution est excellente. Le fond est intelligent, car si on craint un moment que le film va s'appuyer sur le cliché qui voudrait que les prostituées ont choisi cette activité en raison du viol par un proche pendant l'enfance, le film se garde bien de tout misérabilisme et de tout moralisme, bien au contraire, l'équation que Streisand arrive à faire passer c'est bien de dire que l'on peut être prostituée et parfaitement bien dans sa peau (et aussi parfaitement "normale" puisque c'est le sujet du film). Et il faut voir comment elle nous dit ça. Bravo Barbra !
4 511 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 24 février 2021
Dans ce film Barbra Streisand est victime de tout le monde. Ses parents, le système judiciaire, les clients qu'elle divertit et le film peut donc entrer dans le genre du fantastique. Streisand une prostituée a une audience au tribunal devant un juge le toujours admirable James Whitmore pour décider si elle est trop folle pour être jugée pour homicide involontaire après avoir tué un client qui était apparemment sur le point de la tuer. Streisand est une femme curieusement séduisante dotée d'un talent d'acteur considérable et d'une belle voix. Mais elle a un ego de la taille de celui de la Nouvelle-Guinée. Il est donc facile de comprendre pourquoi elle trouve ce rôle approprié. Elle a le droit de réprimander tout le monde et de les insulter librement. Le scénario lui facilite la tâche car à part le juge de Whitmore et l'avocat de la défense de Dreyfus tout le monde est un menteur ou un idiot. Le drame lui-même est un peu lent mais intéressant dans ses détails. Même les drames de salle d'audience sont intéressants s'ils sont bien faits comme celui-ci. Bien sûr le personnage de Streisand aurait pu éviter les miniséries si elle avait simplement pris la barre et dit la vérité dès le début mais si elle avait fait cela il n'y aurait pas eu de film. Cela aurait été comme si Hamlet avait tué Claudius au début ou comme si les Indiens avaient tiré sur les chevaux au lieu d'essayer d'enlever les passagers de la diligence...
le monde est drole la premiere critique pour se film dans se site et elle est ecrite par un barjot qui a du regarder le film en vf en mangeant des chips tous ca pour dire regarder le en vo et vous verrez un film jouer avec une grande justece et un bon scenario
Le projet d'adaptation de "Nuts" la pièce de Tom Topor sortie en 1979 est dans les mains de la Universal dès 1980. En 1982, Mark Rydell est annoncé pour diriger le film avec Debra Winger dans le rôle de Claudia Draper, la jeune prostituée accusée du meurtre d'un de ses clients que ses parents, riches bourgeois, avec la complicité de leur avocat veulent faire interner plutôt que de lui laisser affronter un procès comme elle le souhaite. Debra Winger qui vient de remporter un succès critique pour "Officier and Gentleman" (Taylor Hackford en 1982) est alors l'actrice en vogue dont le caractère bien trempé et les caprices électrisent les plateaux de tournage. Mais Barbra Streisand qui vient de remporter un franc succès avec "Yentl" dont elle a assuré elle-même la réalisation, souhaite le rôle et intrigue en coulisses pour changer le cours des choses. Mark Rydell étant sorti du projet, la Universal passe la main et laisse la Warner s'engouffrer dans la brèche. "Cinglée" devient alors "le film" de Barbra Streisand. Martin Ritt en perte de vitesse depuis "Norma Rae" qui a été le couronnement critique de sa carrière (Oscar pour Sally Field) semble n'avoir été qu'un faire-valoir afin de laisser Miss Streisand orienter à sa guise ce film où elle se taille la part du lion avec un rôle à très forte dimension dramatique qui pourrait lui valoir l'oscar. Autour d'elle le casting est de tout premier plan avec des acteurs au talent plus que confirmé comme Richard Dreyfuss, Karl Malden, Eli Wallach, Maureen Stapleton, Leslie Nielsen , James Whitmore ou Robert Webber. Les enjeux sont parfaitement exposés mais le scénario écrit à six mains, dont celles de Tom Topor, ne parvient pas à gommer l'aspect statique de la pièce de théâtre originelle et surtout dessine de manière trop stéréotypée les personnages. Martin Ritt certainement en retrait et peu concerné (il mourra trois ans plus tard), l'attention est exclusivement portée sur Barbra Streisand dont la sincérité et l'engagement ne l'empêchent pas d'être par instants à la limite du cabotinage. Ce film de procès dans la pure tradition hollywoodienne finit donc par pâtir quelque peu du manque de fluidité de la mise en scène qui donne l'impression que tout ce casting prestigieux est un peu laissé en jachère. "Cinglée" reste malgré tout intéressant pour la hardiesse de son sujet qui spoiler: aborde l'inceste frontalement alors qu'il était encore un tabou insurmontable à l'époque et pour se rendre compte que malgré quelques boursouflures dans son jeu, Barbra Streisand avait plus d'une corde à son arc. Mais il n'est en rien représentatif de la filmographie de Martin Ritt qui reste encore aujourd'hui un réalisateur injustement sous-évalué.
Ambiance réaliste, performances d'acteur hautes en couleur, trois nominations aux golden globes 1988 (Meilleur actrice et acteur, meuilleur film). Ce huit clos fort et roublard est filmé comme on ne sait plus le faire mettant en scène un Richard Dreyfuss exeptionnelle faisant preuve d'une simplicité et d'une justesse irréprochable et une Barbara Streisand survoltée qui surjoue légèrement par moment mais qui trouve ici son grand rôle.