Un très bon José Giovanni avec trois bonnes prestations d’acteurs : Thierry Fremont, Valérie Kaprisky et André Dussollier.
Une dizaine d’année après « Lacombe Lucien » José Giovanni apporte un nouveau regard sur ces collabos de 39-45.
José Giovanni réussit la prouesse, me semble-t-il, d’amener le spectateur que je suis à éprouver de l’empathie pour Georges,
d’espérer qu’il ne soit pas exécuté, à défaut de sursoir à son exécution !
Ne pas supporter qu’il ait été trahi, lui qui a tant trahi !
En vain.
Louise (Valérie Kaprisky) pleure dans les bras du commandant Rove (André Dussollier ) impuissant
alors qu’un homme et une femme, victimes de collabos, ne comprennent pas que l’on pleure pour des traites à la patrie comme ce Georges.
En effet le film pose question.
Que Giovanni nous dise qu’il y eût des hommes qui renseignaient la police allemande est une chose ; mais que Giovanni invite le spectateur à éprouver de la compassion pour ce jeune homme qui a renseigné la police allemande et par voie de conséquences été complice d’arrestations et d’exécutions d’hommes et de femmes résistants ou non, en est une autre.
Il est vrai que José Giovanni a toujours eu de la tendresse pour les voyous, les malfrats.
Il croit à la deuxième chance.
Il a raison.
Et enfin, ce qui pose aussi question c’est la justification de Georges pour son engagement dans la police allemande contrairement à Lacombe Lucien qui n’avait aucun idéal politique, aucune idéologie, juste une opportunité ; la Résistante le jugeait trop jeune pour rejoindre l’organisation. Il a vu de la lumière, il est entré et il a bénéficié d’un statut social qui, à ses yeux, le valorisait.
Ici, Georges se positionne par rapport à son frère et sur le regard que porte la société sur son frère : « Mon frère, ce qui l'excitait, c'était de voir souffrir les autres. Pour moi, la joie d'un infirme, ça n'a pas de prix. »
Son prix : s’engager dans la police allemande !
A méditer.
Le meilleur José Giovanni en ce qui me concerne.